Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

5ème périphérique : Le projet livré en juin 2016

par Houari Saaïdia

Le 5ème périphérique, au même titre que la pénétrante du port, assume bien son statut de projet «structurant». En effet, la 5ème « couronne » d'Oran, en cours de réalisation depuis juin 2014, qui est la plus excentrée des boucles ceignant la ville (par rapport aux 4 périphériques existants), est la seule à joindre d'un seul trait l'Est (Belgaïd) et l'Ouest (Misserghine) et à raccourcir au maximum les distances de banlieue à banlieue, tout en ayant un impact sûr en termes de synergie et de développement, notamment de par l'enrichissement urbain qu'elle entraînerait sur les périmètres qu'elle traversera. Pour les spécialistes en BTPH, quelques chiffres-clés permettent d'apprécier la dimension de cette grande infrastructure routière : il est question d'un volume de 4,2 millions de m³ de remblai, 460.000 m³ de déblai, 400.000 tonnes de grave bitume (GB) et de bitume bitumineux (BB), avec en amont 11 ouvrages d'art en béton précontraint pour une fondation de 13 m.

 Ce sont, entre autres, les raisons pour lesquelles ce grand « périph » est constamment présent en tête d'affiche, tant à l'occasion des rencontres tenues sous la coupe de l'hémicycle, des workshops et des forums ouvrant des horizons sur la métropolisation d'Oran, qu'au détour des visites gouvernementales de haut rang effectuées dans la capitale de l'Ouest. « C'est une grande valeur ajoutée pour Oran », observe le président de l'APW, qui compare ce ruban de 35 km à une veine qui transporte du sang des organes et des tissus (périphérie) vers le cœur (le centre-ville), l'assimilant aussi à un moteur de croissance économique. Il n'exagère en rien. Sa remarque n'est, en fait, qu'une métaphore d'éléments techniques exacts. En effet, et cela constitue d'ailleurs les motifs mis en avant pour justifier l'opportunité et la faisabilité de ce projet inscrit dans le cadre du PCSC (Programme complémentaire de soutien à la croissance), exercice 2011, pour sa 1ère section Belgaïd-El Kerma, sur 26 km, cette 2ème rocade d'Oran a pour vocation de relier les différentes communes de la région par la bretelle autoroutière d'Oran, d'assurer le raccordement avec la (future) liaison autoroutière entre le port d'Oran et Belgaïd, de connecter la partie Est de la ville à sa partie Ouest, en desservant 7 agglomérations (El Kerma, Sidi Chahmi, El Braya, Hassi Bounif, Sidi El Bachir et Belgaïd). A cela s'ajoutent deux éléments-clés. Premièrement, ce segment autoroutier assure, en plus de sa fonction de transit, un rôle d'axe structurant de la zone d'expansion urbaine, industrielle et touristique de l'agglomération d'Oran, orientée vers sa zone Est. Deuxièmement, ce projet constitue une pénétrante autoroutière, sachant que la 2ème rocade se raccorde avec la bretelle autoroutière d'Oran au PK0+600, assurant ainsi des échanges rapides entre la région Ouest et l'autoroute Est-Ouest.

OUVRAGES D'ART : ENFIN LE COUP D'ENVOI !

Le dernier fait saillant en date dans ce méga-chantier mis en branle, il y a près de 14 mois, c'est l'engagement des marchés relatifs aux trois lots pour la partie « ouvrage d'art », sur un total de quatre, lesquels étaient en «stand-by» pour insuffisance d'AP. Il s'agit des lots 7, 8 et 9, confiés respectivement à l'Entreprise nationale des grands ouvrages d'art (Engoa), Cosider et Sarl-SAPT. En raison du démarrage retardé par des impératifs financiers de ces ouvrages d'art, il sera demandé à leurs exécutants respectifs de faire un grand effort afin d'écourter les délais contractuels, qui sont entre 14 et 20 mois, dans le but de rester dans le délai prévisionnel de livraison de cette section autoroutière dans son intégralité, soit vers la mi-juin 2016. Il faut savoir que le coût du projet a été réajusté, notamment en ce qui concerne sa partie «ouvrage d'art» qui consiste en 11 échangeurs, passant ainsi de 7 à 10 milliards de DA. Une enveloppe dans laquelle les expropriations de terrains et les déplacements de réseaux étaient prévus. Dans ce registre, une source de la DTP indique qu'un montant global de 400,2 millions de DA a été défalqué pour prendre en charge l'indemnisation de 95 expropriés, des agriculteurs dans leur quasi-majorité, pour cause d'utilité publique. Ce montant a été déjà consigné auprès du Trésor public, selon le maître d'ouvrage qui précise, par ailleurs, que tous les obstacles qui étaient enregistrées, dont notamment la déviation de lignes de HT, de gaz, d'AEP et d'assainissement, ont été levés. S'agissant de l'avancement des travaux, la DTP indique que les 5 lots de la partie « route », dotée d'un montant de 5,64 milliards de DA, varient entre 45 et 70%. Pour la partie « ouvrage d'art », pour un coût global de 2,62 milliards de DA, consistant en quatre lots (il est question de 11 échangeurs au niveau des différentes intersections : RN11, CW75, CW74, CW46, CW35, CW102, plus un chemin communal et un passage du chemin de fer), le lot 6 confié à l'entreprise Seror a déjà commencé, quant aux lots 7, 8 et 9, ils seront lancés incessamment.

 Au total, 9 entreprises ont été retenues pour l'exécution de cette liaison routière, scindée en 9 lots, dont 5 pour la partie « route » et 4 pour la partie « ouvrages d'art » et ce, au terme d'un appel d'offres national lancé en décembre 2013 et dont l'attribution provisoire a eu lieu fin janvier 2014. Quant à la deuxième tranche de ce projet, de 14 kilomètres, elle aura la particularité de prendre en ligne de compte sa proximité de la grande Sebkha d'Oran. Elle débutera de l'échangeur dit du marché de gros des fruits et légumes, pour arriver au lieudit «Rocher», à l'entrée de la commune de Misserghine. Les entreprises chargées de la réalisation de ces 5 lots routiers sont respectivement : EURL Sahel Mitidja, ETPBH Chohra Ali, ETPBH Bedjaoui, SARL Travaux 2000 et SARL Piod. Quant aux 4 lots ouvrages d'art, ils ont été attribués aux entreprises : SEROR, ENGOA, COSIDER et SARL Sapta.