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«La symphonie constantinoise» sur les planches du TRC

par A. Mallem

Wahid Achour, le metteur en scène de la troupe théâtrale de l'association constantinoise « El-Belliri » des arts et de la littérature, est parvenu difficilement à synthétiser, hier, au cours de la conférence de presse tenue au siège du théâtre régional de Constantine, pour présenter la nouvelle pièce que la troupe a réalisée et dont la générale va être donnée le 8 juillet prochain sur les planches du TRC. Le texte dramatique de la nouvelle réalisation théâtrale qui entre dans le cadre de « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 », a été écrit par Loucif Chafika, une enseignante qui écrit généralement des pièces de théâtre pour enfants et qui s'est attaquée cette fois à l'écriture dramatique. Présenté à l'origine sous forme de monologue, a expliqué le metteur en scène, le texte poétique qui s'exprime en langue locale a été très difficile à transformer en texte théâtrale. Selon lui, la difficulté résulte du fait que « chez nous on sacralise trop les choses et cette tendance conduit à la stérilité intellectuelle qui laisse peu de place à la création. J'ai été donc amené à entreprendre le processus inverse pour donner une forme théâtrale à ce texte que nous avons intitulé « La symphonie Constantinoise ». Raconter Constantine sans la sacraliser m'a conduit à donner une nouvelle dimension à l'histoire racontée qui fait allusion au parcours de Constantine à travers sa propre histoire. Et sans toucher à la qualité esthétique indéniable du texte, j'ai pris beaucoup de liberté avec ce qu'il raconte parce que, pour moi, il est quasiment impossible de confiner l'histoire de cette ville dans un monologue ». Il dira avoir donné plus d'action à l'histoire racontée sous forme de contes, de Boqalate, en y ajoutant une trentaine de personnages qui sont autant de fils permettant au spectateur de ne pas se perdre. « Et vous allez juger du résultat sur scène », a-t-il ajouté. Trois représentations de la pièce seront données sur les planches du TRC les 8, 9 et 10 juillet prochains.

Intervenant pour compléter, l'auteur, Mme Loucif Chafika dira que le texte théâtral en question ne comporte pas le schéma classique d'un début, une intrigue puis une fin. « Cela relève de la technique romanesque, a-t-elle expliqué, alors que la technique théâtrale est basée beaucoup plus sur l'action. « Tant que l'action vivante se développe sur les planches, la pièce aura des chances de succès, a dit un auteur dramatique libanais », citera la conférencière qui s'est défendue de maîtriser les techniques théâtrales, elle qui était beaucoup plus orientée vers l'écriture romanesque. Et d'avouer qu'il s'agit là de son premier texte théâtral.

« J'ai longtemps observé et étudié l'héritage patrimonial de la ville du point de vue de l'histoire, des croyances, des us et traditions et j'ai complété avec les contes que me racontait dans mon enfance ma grand-mère, qui m'apprenait les Boqalate qu'on disait durant les longues nuits Constantinoises d'antan, ce que chantaient les « Benoutates » par exemple, au moment de la cérémonie du henné de la nouvelle mariée, etc. J'ai donc répertorié à travers ce texte poème, toutes les traditions et les us propres aux femmes. Et j'ai laissé le soin aux hommes de théâtre de donner vie à ce que j'ai écrit ».

Notons, pour terminer, que la troupe « El-Belliri » est une formation théâtrale qui est connue sur la scène nationale et internationale pour avoir obtenu plusieurs prix d'art dramatique, entre autres le prix « Abdallah Ghaith d'art dramatique du Caire ».