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Les clubs de l'Ouest dans une spirale négative : Autopsie d'un malaise

par M. Zeggai

Les clubs de l'Ouest sont en plein déphasage par rapport à leurs homologues du Centre et de l'Est.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. A titre d'exemple, la saison prochaine, l'Ouest n'aura que trois représentants en Ligue 1, le MCO, l'ASMO et le RCR et quatre en Ligue 2, à savoir le MCS, l'OMA et les deux relégués l'USMBA et l'ASO Chlef. Quant à la DNA «Ouest», elle sera composée de pas moins de sept anciens pensionnaires de l'élite, l'ESM, le WAM, le SAM, la JSMT, le GCM, le SCMO et le WAT. Le constat est très amer pour le football de l'Ouest qui, à ce rythme, est appelé à disparaître de la scène nationale. Aucun changement positif, ou un quelconque renouveau, ne se profile à l'horizon. Les raisons sont multiples. Les clubs de l'Ouest sont devenus otages de certains intérêts et sont gérés d'une manière anarchique et sans aucune réelle politique de développement. Encore plus, certains dirigeants, entraîneurs et même présidents de clubs, protégés par une certaine presse, sont devenus les grands serviteurs des autres clubs du Centre et de l'Est au point de perdre leur crédibilité. Les intermédiaires sont devenus les zélés serviteurs d'autres clubs pour des miettes en transférant des jeunes en ignorant s'ils peuvent s'adapter ou non à leur environnement. En toute sincérité, les clubs de l'Ouest souffrent de l'absence de dirigeants intègres à la mesure de la grandeur et l'histoire de leurs clubs. Cette situation a fini par susciter de graves préjudices à une région qui a enfanté de très grands joueurs depuis l'indépendance.

MCO, ASMO, OMA, ASBM, SCMO, L'ARBRE QUI CACHE LA FORET

Certes, même s'il y a un déséquilibre flagrant en matière de dispatching des subventions par rapport à certaines formations des autres régions, cela n'explique pas tout. En somme, la situation actuelle est des plus inquiétantes avec l'instabilité à tous les niveaux, le manque de moyens financiers, les fausses promesses des dirigeants, l'absence de formation, sont autant de raisons qui justifient ce fiasco, même si le MCO et l'ASMO tentent de sauver la face.. Le Mouloudia d'Oran, pour une fois, épargné par ces conflits internes, a réussi à retrouver son lustre d'antan en renouant avec la compétition africaine après plus de dix ans de disette. Le tandem Baba-Cavalli a réalisé des résultats inespérés avec à la clé une Coupe d'Algérie des U 21. Le MCO, après une longue période d'incertitude, a refait surface en décrochant une participation en coupe de la CAF. Pour les Asémistes, en dépit de l'éternel conflit CSA/SSPA, ils ont tout de même réussi leur retour parmi l'élite et damer le pion aux grosses cylindrées de la Ligue 1. En l'absence totale des actionnaires, c'est le CSA qui gère l'équipe. Outre les deux pensionnaires de l'élite, à noter le retour au premier plan de l'OMA qui rejoint la Ligue 2 après une longue période de disette. Chapeau bas aussi pour l'ASB Maghnia qui a réussi une seconde accession consécutive en regagnant le championnat de la DNA Ouest. A un degré moindre, nous citerons le SCMO qui a frôlé de peu l'exploit de retrouver la Ligue 2. Malgré toute la bonne volonté du président Cherrak Benaissa pour remettre le SCMO à sa véritable place, cet objectif nécessite de gros moyens financiers et humains comme il l'a souligné. En tous cas, le Sporting est entre de bonnes mains, ce qui est de bon augure pour son avenir. Ainsi donc, mis à part tous les clubs sus-cités, tous les autres représentants de l'Ouest sont en pleine dérive.

WAT: UNE SAISON A MARQUER D'UNE PIERRE NOIRE

L'année 2014/2015 sera marquée d'une pierre noire dans l'histoire du Widad. Ceux qui ont été à l'origine de la débâcle de 2015 devront faire leur examen de conscience pour avoir terni l'image d'un club qui avait fait ses preuves sur la scène nationale et internationale. La politique préconisée lors de la trêve estivale de la saison écoulée a causé de graves préjudices au club avec à la clé une rétrogradation en DNA. Le recrutement des joueurs limités techniquement, indisciplinés et manquant totalement de compétition a été fatal. L'heure de la solidarité a sonné pour les enfants du WAT afin de repartir sous de nouvelles bases.

USMBA: SERAR, AMROUN OU LES CONSEQUENCES D'UNE GESTION CATASTROPHIQUE

La rétrogradation du club de la Mekerra est dû à plusieurs paramètres, entre autres l'instabilité de la barre technique et les changements de direction en cours de route. Le premier venu, Serrar Abdelhakim, l'ex-président de l'USMBA, avait parlé de restructuration du club et de projets, sportif et économique, a fini par démissionner. Son remplaçant, Amroune, fut tout simplement dépassé par les évènements. Selon de nombreux observateurs, Serrar a trahi la confiance des milliers de fans de l'USMBA et Amroune a une part de responsabilité pour avoir accepté une mission suicide. Le wali de Sidi Bel-Abbès a, certes, montré sa bonne volonté à contribuer au redressement de l'équipe, mais en vain.

ESM: EST-CE LE DEBUT DE LA FIN ?

C'est l'implosion au sein d'Ettaradji où la question de leadership entre anciens dirigeants a eu des conséquences fâcheuses. Compte bloqué, cumul des dettes, l'avenir de l'ESM semble très compromis alors que personne ne veut réagir. Les supporters sont dans l'expectative et les responsables dans une situation embarrassante. Le moins que l'on puisse dire est que le club n'intéresse personne et dire que c'est l'ESM qui aura permis à de nombreux Mostaganémois de se faire un nom. Dommage, pour un club mythique de la trempe de l'Espérance qui aura eu l'insigne honneur d'animer la première finale de la Coupe de l'Algérie indépendante. Alors, est-ce le début de la fin de l'ESM et d'une histoire? La réponse se trouve chez les Espérantistes toutes couches confondues.

MCS: A QUAND L'ENVOLEE?    

A Saïda, les mentalités doivent impérativement évoluer. Le long terme reste la seule solution au MCS pour reconstruire sur des bases solides et créer les ressources financières, car le manque de moyens a été à l'origine de tous les maux ayant secoué le MCS. A présent, le président actuel a-t-il réellement les moyens de sa politique pour faire face à l'exigeant public saidéen qui ne jure que par le retour en Ligue 1 ? Là, les avis sont partagés en attendant la réalité du terrain.

ASO CHLEF: EST-CE LA FIN D'UN REGNE?

Il fallait s'attendre à une telle déconvenue. La politique préconisée par Medouar et ses proches collaborateurs avec la complicité de certains joueurs cadres en est la preuve. Les erreurs commises dans le recrutement et dans la gestion technique de l'équipe ont été fatales à l'ASO. On ne s'illustre pas avec des éléments en fin de carrière en négligeant les jeunes du club qui sont allés ailleurs faire le bonheur des autres équipes. Cette rétrogradation devra servir de leçon. En football, seul le travail paie.

JSMT: UNE PRISE DE CONSCIENCE S'IMPOSE

Décidément, la guerre des clans n'en finira jamais à Tiaret où l'on n'a pas encore compris que la JSMT a besoin de ses hommes pour retrouver son lustre d'antan. Pourquoi la JSMT se trouve-t-elle dans une situation pareille ? Pourquoi la JSMT n'arrive-t-elle pas à décoller ? Tous les anciens et actuels dirigeants, joueurs, et autorités locales doivent dresser un état des lieux avant toute manœuvre. La JSM Tiaret n'est pas à sa véritable place par rapport à son histoire écrite par les Benferhat Tahar, feu Krimo, les frères Banus, Maidi, Chadli, Ardjaoui et les autres. Aujourd'hui, la responsabilité incombe à ceux qui prétendent aimer le club de créer l'union sacrée.

SAM: A QUAND LE RENOUVEAU ?

A Mohammadia, on revient aux anciens réflexes où l'on veut faire du nouveau avec du vieux. Là, aussi, le SAM est pris en otage entre plusieurs clans qui sont connus à sur la place publique à Mohammadia. Pour mettre fin aux mauvais réflexes et pour donner une nouvelle philosophie au club, quelques anciens ont misé sur un certain Hadj Souffi qui s'est montré disponible pour investir au club, mais encore une fois, il y a eu le fameux travail des coulisses. En tout cas, les nouveaux dirigeants, sous la houlette de Hadj Saffa, installé comme manager, ont rendez-vous avec l'histoire dans la mesure où ils ont déjà promis de remettre le SAM à sa véritable place.

GCM: LES AUTORITES LOCALES INTERPELLEES

Les parties en conflit semblent avoir conclu un pacte pour ne pas libérer le club de cette mentalité beaucoup plus destructive. A chaque fois, ce sont toujours les mêmes qui montent au créneau pour juger le travail des autres.

C'est devenu le propre de ces pseudo-dirigeants. L'intérêt personnel est en train de «tuer» le Ghali.           Et là, les autorités locales doivent intervenir et sévir pour mettre fin à ces agissements qui mènent le GCM vers la dérive ou carrément vers la disparition.

CCS, CRT, L'IRBM, LE WAM, RCGO, RCO?DE MAL EN PIS

Pour les autres formations, c'est le même scénario qui se reproduit. Le CC Sig a été géré d'une manière anarchique au point où tous les inconditionnels attendent avec impatience le verdict du TAS pour savoir si leur équipe sera maintenue en DNA ou elle devra évoluer en Inter-régions la saison prochaine. Après une saison catastrophique sur le plan des résultats, le Croissant Sigois a besoin de sang neuf et de dirigeants capables pour mettre fin à cette léthargie. De son côté, le CR Temouchent a failli sombrer dans l'anonymat n'était-ce l'intervention de quelques dirigeants qui ont sauvé le club d'un forfait qui se profilait à l'horizon. C'est le cas également de l'IRB Maghnia qui a frôlé la catastrophe. Pour sa part, le WAM n'a pas dérogé à la règle même si le Wided a réalisé une belle saison durant l'exercice écoulé. On parle du retour de l'ancien président Kaid Omar pour prendre les rênes du club. Cette nouvelle a été bien accueillie par les milliers de fans Widadis qui voient en Kaid Omar, l'homme de la situation pour permettre au WAM de retrouver un jour la cour des grands.

Ceci sans oublier que les deux clubs de Cité Petit, le RCGO et le RCO, qui sont bien partis pour signer un bail avec la Régionale Deux et sont même passés tout juste à côté d'une mascarade en évitant la relégation que de justesse. Le RCGO, lâché par l'ex-président Hamdache Ahmed «Nino», a traversé une crise financière sans précédent. Quant au RCO, le club continue de payer cash les agissements de ceux qui veulent encore s'accaparer le pouvoir.

On croit savoir que certains ont commencé déjà à collecter les signatures pour détrôner le président actuel, une marque de fabrique au RCO où l'on vient beaucoup plus pour gérer les subventions étatiques que pour le club proprement dit. Quant à l'USMO, il est temps d'avoir des visions lointaines et propulser le club vers la DNA ou même la Ligue 2, c'est la place qui sied à l'USMO par rapport à son histoire.