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Le réquisitoire de Jil Jadid

par M. Aziza

Sofiane Djilali, le président du parti Jil Jadid, a réagi aux déclarations du Premier ministre par rapport à l'avenir inquiétant de nos réserves de change, notamment à l'annonce de recourir à un éventuel endettement. Il a estimé, à travers un communiqué rendu public hier, que « le pouvoir semble sortir de sa torpeur, en revenant de loin ». Le président de Jil Jadid a critiqué l'attitude du 1er ministre, en relevant de multiples contradictions, notamment entre ses dernières déclarations et celles exprimées lors de la campagne électorale. Il est revenu sur les déclarations d'Abdelmalek Sellal qui avait promis, il y a à peine un peu plus d'une année, monts et merveilles aux jeunes Algériens, en pleine campagne présidentielle, pour qu'il se réveille aujourd'hui en reconnaissant que l'Algérie, plutôt son économie, risque des conséquences fâcheuses, suite à la chute du prix du pétrole. Le communiqué énumère les annonces faites par le 1er ministre quand il était directeur de campagne du président. Il rappelle qu'Abdelmalek Sellal avait déclaré que «la crise ne nous concerne pas» et que «Mascara allait devenir la Californie», que «nous allons construire deux millions de logements», que «nous allons créer des millions d'emplois?». Et de souligner que les personnes qui dénonçaient la destruction de l'économie et les politiques suicidaires du pouvoir, celles qui prévoyaient depuis des années la fin du pétrole et les conséquences gravissimes de notre dépendance absolue à sa rente «étaient taxées de pessimistes, de politiciens malintentionnés, ou de traîtres à la solde de l'étranger, voire du terrorisme international».

Le président de Jil Jadid poursuit son réquisitoire en accusant les responsables du pouvoir en place d'avoir « dilapidé les biens de la nation, pioché sans aucune précaution dans les caisses de l'Etat, distribué à tout vent l'argent public sans aucun contrôle et en dehors de toute loi, enrichi les copains, acheté la paix sociale en cultivant la corruption des âmes et des esprits ». Et aujourd'hui, écrit Sofiane Djilali, « ces messieurs viennent, en fin de parcours, annoncer avec un sang-froid la possibilité de recourir à un futur endettement ». Sofiane Djilali est revenu sur le bilan critique de 15 années passées du pouvoir en place. Une quinzaine d'années qui ont permis «la dissolution programmée de la société algérienne (mensonges d'Etat, trafic, corruption généralisée, prédation systémique, destruction de l'école et de l'université, détournements de deniers publics et du foncier?) ». Et de préciser que « l'Algérie est entrée dans la dernière phase du plan, le 17 avril 2014 : la destruction de l'Etat, en maintenant à la tête de l'Etat un homme qui a été la source de l'échec national durant trois mandats ». Il poursuit sa charge contre le pouvoir en place, en l'accusant d'avoir « bloqué le développement du pays, empêché le véritable investissement productif, favorisé odieusement les circuits maffieux de l'importation, acheté le silence des puissances en leur offrant les richesses du peuple et surtout détruire la véritable élite ». Il enfonce le clou en affirmant que « depuis 1999, le peuple a eu droit à une loi de finances pour budgétiser environ 50% de ses revenus. Les autres 50% étaient à la disposition du gouvernement sans loi et sans contrôle ». Le communiqué de Jil Jadid ferme la parenthèse en précisant que « maintenant que le désastre pointe à l'horizon, que la casse sera inéluctable, le pouvoir nous promet de consommer (pour lui, bien entendu) jusqu'au dernier centime les avoirs du pays, puis de nous endetter de nouveau !!! »