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La tension monte entre pouvoir et opposition

par Ibrahima Timbi Bah: Conakry

Depuis la publication du chronogramme électoral annonçant la tenue de la prochaine élection présidentielle le 11 octobre 2015 et les législatives en début d'année 2016, l'opposition guinéenne a maille à partir avec le pouvoir en place. Samedi dernier le porte-parole des adversaires du président Alpha Condé a été attaqué par des hommes en moto dans la haute banlieue de Conakry. Un acte qui a obligé les leaders de l'opposition de se réunir d'urgence et de prendre un certain nombre de mesures.

La tension politique est montée d'un cran en Guinée après plus d'une année de répit. Cela fait suite à la publication d'un chronogramme électoral par la commission électorale nationale indépendante, CENI. Ce chronogramme prévoit la tenue de l'élection présidentielle le 11 octobre prochain et les communales dans le premier trimestre de 2016. Un calendrier vigoureusement contesté par l'opposition qui exige l'organisation des élections municipales avant la présidentielle. Ce en vertu « d'un accord obtenu en juillet 2013 entre les acteurs politiques Guinéens », s'est défendu Cellou Dalein Diallo, chef de file l'opposition guinéenne. Les opposants craignent que les responsables locaux, dont certains sont nommés par le président Condé, participent à une éventuelle fraude électorale. Et pour marquer son désaccord, l'opposition a annoncé plusieurs mesures, parmi lesquelles la reprise des manifestations et le boycott des plénières de l'Assemblée nationale. Une menace mise en exécution ce mardi, car les députés de l'opposition ont boudé la plénière des parlementaires.

Alors que la société civile tente de faire taire la divergence entre ces acteurs politiques, une nouvelle affaire vient de compliquer davantage la situation. Le porte-parole de l'opposition a en effet été attaqué le week-end dernier à Touyah, un quartier de la haute banlieue de Conakry par des hommes en moto.

Les assaillants avaient tiré des balles sur sa voiture. Une action qui a obligé l'opposition à se réunir d'urgence à Conakry pour marquer son soutien à Aboubacar Sylla, son porte-parole.

Les adversaires d'Alpha Condé estiment que le régime en place a planifié des assassinats ciblés à l'encontre des leaders politiques. « Il ya beaucoup d'acteurs politiques qui ont été assassinés notamment un membre de l'UFDG. (?..). Nous allons vous faire des révélations en vous apportant des informations claires pour vous démontrer que c'est un plan machiavélique qui a été monté pour assassiner des leaders politiques », a accusé Mouctar Diallo qui a parlé au nom de l'opposition guinéenne au sortir de la réunion. Il a promis de brandir « ces preuves » très prochainement.

Ces acteurs politiques ne comptent pas baisser les bras. Ils projettent d'organiser une autre marche le jeudi 16 de ce mois pour contraindre la commission électorale de revenir sur sa proposition. Enfin, ils affirment que désormais les marches seront étendues à l'intérieur du pays.