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Selon le représentant de l'ONU : Les Libyens «proches d'une solution politique»

par R. N.

Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a affirmé, hier à Alger, que seuls les Libyens pouvaient mettre fin à leur crise, appelant ces derniers à faire primer «les intérêts suprêmes du peuple libyen» et à conjuguer leurs efforts pour la formation d'un «gouvernement d'union nationale». «Nous sommes convaincus que la seule et unique solution est celle que les Libyens apporteront en toute souveraineté», a souligné M. Messahel à l'ouverture du 2ème round du dialogue inter-libyen, sous l'égide de l'ONU. «Il est de notre devoir, en tant que frères, pays voisins et partenaires internationaux de la Libye, d'accompagner les Libyens en toute sincérité et avec beaucoup de persévérance pour mener le pays à bon port et faire régner la paix, l'unité et le bien-être en son sein», a souligné le ministre. «Nous sommes appelés à les encourager pour qu'ils prennent des mesures audacieuses à même de parvenir à un apaisement de la situation en prélude à la solution pacifique», a-t-il affirmé. «Pour ce faire, l'Algérie appelle tous les frères à faire primer les intérêts suprêmes du peuple libyen, à être à la hauteur des grands sacrifices consentis par les enfants de la Libye et à conjuguer leurs efforts pour la formation d'un gouvernement d'union nationale» et de «mettre fin aux hostilités et à instaurer le cessez-le-feu auquel a appelé le Conseil de sécurité».

L'ENNEMI DE LA LIBYE EST LE TERRORISME

Après avoir réaffirmé le soutien constant de l'Algérie aux efforts onusiens visant à consacrer la sécurité, la paix et la stabilité en Libye, «loin de toute ingérence étrangère et dans le respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale», M. Messahel a estimé que «l'ennemi de la Libye n'est autre que le terrorisme, l'instabilité et le chaos». «Seules l'unité et la détermination sont à même de venir à bout des entraves», a ajouté Messahel qui a exprimé «la reconnaissance par l'Algérie des efforts inlassablement déployés par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Libye, Bernardino Léon et ses assistants».

De son côté, le chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (UNISMIL), Bernardino Léon, a indiqué que les parties libyennes sont «proches d'une solution politique, malgré les difficultés qui subsistent». Relevant la «qualité» de la réunion d'Alger, le représentant onusien a fait savoir que «c'est la première fois que des représentants très importants des principaux groupes politiques de la Libye vont discuter d'un projet d'accord final, un accord de paix pour la Libye».

Pour M. Bernardino Léon, ce 2ème round est «un message fort pour que plus aucun Libyen ne soit tué à l'avenir et pour que tous les Libyens puissent vivre ensemble», déplorant les attaques terroristes menées, dans la nuit de dimanche à lundi, contre les ambassades de Corée du Sud et du Maroc. Pour lui, «ceux qui refusent la démocratie et ceux qui sont pour l'extrémisme, le radicalisme et le terrorisme s'excluront d'eux-mêmes de la démocratie» qui consiste, a-t-il dit, à «accepter l'autre et à ouvrir le dialogue».

Concernant les travaux du second round d'Alger, ils constituent une occasion pour «discuter de l'élaboration d'un document qui, par l'enrichissement et l'acceptation de toutes les parties libyennes concernées, deviendra un accord politique de paix et de réconciliation», a-t-il expliqué, invitant les participants à «donner leur avis sur le contenu du document pour que ce dernier, une fois finalisé, soit accepté et adopté par tous». «Nous croyons que cela (parvenir à un accord final de paix) est possible. Nous sommes encouragés et nous allons entamer les premières discussions de la situation sur le terrain», a-t-il ajouté, en présence de Messahel. M. Léon a, par ailleurs, appelé les parties libyennes à cesser leurs hostilités et à contribuer à l'identification d'une solution politique et pacifique à la crise dans leur pays. Il a également remercié «l'appui, la coordination et la coopération intense et précieuse de l'Algérie sans laquelle ce processus de paix n'aurait pas pu arriver à ce point car nous pensons être près d'une solution politique pour la Libye».

L'ALGERIE «TRES SOUCIEUSE» DU REGLEMENT DE LA CRISE

L'Algérie est «très soucieuse» d'un règlement de la crise en Libye qui mette fin à la division et favorise la concrétisation de la sécurité et de la stabilité, a déclaré hier Ahmed Jibril, une des personnalités libyennes au dialogue d'Alger. «Les Libyens sont convaincus que l'Algérie est très soucieuse d'un règlement de la crise qui mette fin à la division et favorise la concrétisation de la sécurité et de la stabilité», a-t-il ajouté à l'ouverture du 2ème round du dialogue inter-libyen. «Les Libyens sont convaincus qu'il existe une volonté d'aider leur pays à sortir de la crise», a encore assuré M. Jibril qui a formulé le vœu que le présent round du dialogue «connaisse un succès et puisse consolider le processus politique en vue d'un consensus autour d'un gouvernement d'union national et la mise en œuvre d'un programme pour la prochaine étape».