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Hygiène et incivisme: Plaidoyer pour une application stricte des lois

par A. Mallem

La majorité des auditeurs qui ont participé hier à l'émission «Forum de la radio», consacrée aux problèmes de l'hygiène publique et de l'assainissement, ont appelé à la mise en place de mesures sévères pour sanctionner les citoyens qui font preuve d'incivisme en matière d'hygiène. «Les pays européens et nos voisins sont parvenus à régler ce problème en exerçant un contrôle sévère sur les pollueurs et les générateurs en leur appliquant les rigueurs de la loi, pourquoi pas nous ?», ont-ils estimé. Tandis que d'autres intervenants ont cité l'exemple édifiant de nos concitoyens qui font preuve de civisme quand ils se trouvent dans des pays étrangers alors que dans leur propre pays, ils ne tiennent nullement compte de cette vertu et jettent tout par terre, d'autres ont rejoint l'idée des premiers en estimant que la solution réside dans l'application des lois. «La loi existe, a souligné un élu de l'APC, mais elle n'est pas appliquée». Et le bilan des opérations menées dernièrement par la Protection civile pour nettoyer les parois escarpées du Rhumel traversant la ville de Constantine, par l'ampleur des déchets ramassés difficilement par les équipes des sapeurs-pompiers, dans des situations dangereuses parfois, est venu conforter les partisans de la dissuasion.

On reprocha au passage l'insuffisance de la communication des services d'hygiène de la mairie qui, selon les reproches, ne font pas assez de publicité dans les médias ou à travers les comités de quartiers pour faire connaître les programmes de ramassage. Ce qui fait que les citoyens sont quelques fois désorientés et sortent leurs sachets d'ordures après le passage des équipes de ramassage. «Il faut être honnête et rendre justice aux travailleurs des secteurs urbains qui font ce qu'ils peuvent pour faire face à l'incivisme des citoyens avec des moyens dérisoires. Car, ajoute le représentant des Travaux publics, il est de notoriété publique que les secteurs urbains ne sont pas dotés du matériel nécessaire pour faire face à la situation». Et le représentant de l'APC d'intervenir pour appuyer ses dires en signalant que les bacs mis sur la voie publique sont délibérément brûlés, d'autres sont subtilisés par des citoyens qui les utilisent dans leurs maisons ou villas pour arroser leurs platebandes ou les utilisent à d'autres fins. «Les pourvoyeurs des ordures et de la saleté sont les citoyens au premier degré. Ensuite, il y a les marchands informels», a considéré M. Daba, vice-président de l'APC chargé de l'assainissement et des moyens généraux. Et d'ajouter que pour le second aspect, l'APC prononce chaque année la fermeture de 300 locaux commerciaux pour des durées déterminées avec une moyenne de plus ou moins 18 fermetures par semaine. Mais le phénomène n'est pas éradiqué pour autant.

Faisant le bilan de l'opération d'envergure lancée le 15 mars dernier avec le concours de 16 wilayas et de quatre ministères (l'Intérieur, l'Environnement, l'Hydraulique et les Travaux publics) pour nettoyer la ville et ses environs immédiats afin de la préparer à accueillir l'évènement Constantine, capitale de la culture arabe le 16 avril prochain, les responsables de la commune invités sur le plateau de l'émission ont déclaré avoir ramassé, à ce jour, quelque chose comme 15.383 tonnes d'ordures composées d'ordures ménagères, de gravats et autres déchets. Le représentant des Travaux publics, secteur auquel a échu la mission de ramassage des déchets solides (gravats?), a déclaré un chiffre de 23.000 tonnes ramassées depuis le lancement de l'opération qui se poursuit encore. Et après ? Ont interrogé les animateurs de l'émission. Il va sans dire que les opérations d'assainissement vont se poursuivre et s'élargir aux communes satellites de la capitale de l'Est, mais pas avec la même envergure étant donné que les wilayas qui ont apporté leur aide ont rappelé leurs équipes, ont répondu de concert MM. Daba et Remache, ce dernier étant chef de service aux TP, en signalant un problème sérieux: la saturation de toutes les décharges publiques au niveau de la wilaya.

 «Depuis quelque temps, nous avons été amenés à réfléchir sur cette question. Mais jusqu'à ce jour, nous n'avons trouvé nulle part des terrains d'assiette pour créer d'autres décharges».