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FAF - AG ordinaire aujourd'hui : Le projet du professionnalisme patine en l'absence de la formation

par Kamel Mohamed

La Fédération algérienne de football tiendra aujourd'hui son assemblée générale ordinaire au cours de laquelle les bilans moral et financier seront présentés. A cette occasion, la fédération organisera une cérémonie de remise de médailles de l'ordre du mérite de la FAF. Le capitaine de l'équipe nationale, Madjid Bougherra, figure parmi les personnalités à décorer. L'AGO de la FAF ne sera pas différente des précédentes. Les bilans seront approuvés sans aucune réserve et les propositions soumises aux membres de l'AG passeront comme une lettre à la poste. Il faut reconnaître que depuis la venue de Mohamed Raouraoua, les AG de la FAF sont devenues plus calmes et sereines. Il faut préciser aussi que la composante de l'AG de la FAF a été revue et corrigée en excluant notamment les techniciens, lesquels sont paradoxalement les premiers concernés par cette discipline sportive. Leur éviction de l'AG explique probablement ce calme au sein des assemblées générales de la FAF. L'AG d'aujourd'hui sera marquée par la levée des sanctions infligées à la JS Kabylie suite au décès du joueur camerounais, le 23 août dernier à la fin du match contre l'USM Alger à Tizi Ouzou. Depuis cette date, la JSK a été contrainte de recevoir ses adversaires en championnat et en Coupe d'Algérie à huis clos et en dehors de Tizi Ouzou. Mais après avoir obtenu gain de cause auprès du Tribunal arbitral international sportif, la JSK est rétablie dans ses droits.

C'est dans ce sens que la FAF s'apprête à lever les sanctions prononcées contre le club kabyle, sachant que ces sanctions ne sont pas contenues dans les règlements de la FAF. Au cours de cette AGO, le président de la FAF présentera le bilan moral de la FAF qui est globalement positif dans la mesure où l'équipe nationale s'est qualifiée au Mondial brésilien en atteignant le second tour. Aussi, la FAF est, selon Mohamed Raouraoua, la fédération la plus nantie en Afrique après celle de l'Afrique du Sud. Toutefois, il faut relever que les résultats de l'équipe nationale ne sont pas le fruit d'une politique de formation et de développement menée par la FAF. C'est plutôt, les résultats de la formation de l'école française, quand on sait que la quasi-totalité des joueurs sélectionnés en équipe nationale ont été formés en France. Il est vrai que ce sont des Algériens à part entière, mais l'idéal aurait été que l'effectif de l'équipe nationale soit issu dans sa globalité du championnat local. Or, le championnat d'Algérie est faible et ne reflète aucunement les bons résultats de l'équipe nationale. Cela est dû à l'absence d'une direction technique nationale (DTN) digne de ce nom.

La FAF a toujours fonctionné avec une DTN dirigée par un intérimaire et il n'est pas étonnant de voir les sélections des jeunes catégories se faire éliminer dès les premiers tours des compétitions auxquelles elles participent. L'autre gros dossier que la FAF n'a pas su gérer est relatif à l'instauration du professionnalisme. Le processus a été lancé depuis 2010 sur instruction du président de la République. L'Etat a dégagé des moyens colossaux pour ce projet qui s'est avéré plus grand que la FAF et le ministère de tutelle. Le ministère des Sports ainsi que la FAF n'ont pas réussi dans ce grandiose projet dans la mesure où le processus de l'instauration du professionnalisme n'a pas été géré de manière rationnelle. La politique du populisme et la distribution de l'argent de l'Etat sans qu'il y ait de contrôle ont fait que ce projet patine, cinq années après son lancement.