Dans la nuit du jeudi à vendredi, vers 23h, un incendie causé, selon toute vraisemblance, par une masse de courant électrique qui s'est produite dans un magasin de cosmétiques, a ravagé une bonne partie du marché Bettou (ex. Ferrando), situé au centre de la ville de Constantine, détruisant au total une dizaine de magasins et de stands. Quoique que les pompiers et les responsables de la mairie aient dénombré «officiellement» 7 magasins détruits, les dégâts ont été estimés, vendredi matin, par des commerçants qui ont été touchés par le sinistre, à une quinzaine de commerces complètement ou partiellement détruits par les flammes. Le feu a également pris dans les traverses en bois qui soutenaient la toiture dont une partie a été également détruite.

«Comptez quelques quatre-vingt commerces dont chacun nourrit un maximum de cinq familles et vous aurez un aperçu de l'importance de la catastrophe», s'est contenté de nous répondre un commerçant lorsque nous lui avons demandé une estimation des dommages causés par cet incendie. Hier matin, donc, la nouvelle qui s'est répandue dans toute l'agglomération constantinoise, a fait converger vers le marché une foule nombreuse de curieux. Aussi, les policiers qui ont ceinturé l'endroit pour empêcher les curieux d'y pénétrer et faciliter la tâche à la police scientifique qui menait son enquête, les pompiers qui tentaient de déblayer un peu le chemin «par ce qu'ils ont travaillé jusqu'à trois heures du matin pour vaincre le feu», nous diront des riverains, ont eu fort à faire pour maîtriser la situation qui conférait à l'anarchie. Et dans cette atmosphère, face à l'absence de courant électrique qui a été coupé à l'intérieur du marché, les marchands de viandes et des fruits et légumes ont été invités à faire évacuer ces marchandises périssables. Concernant les causes qui seraient à l'origine de l'incendie, plusieurs commerçants que nous avons rencontrés hier matin aux abords du marché ont pointé du doigt le «travail mal fait», selon eux, pour rétablir le courant qui se coupait par intermittence à dans la matinée du jeudi. «A quelque chose malheur est bon, a dit avec fatalisme un commerçant, car la mairie avait programmé la fermeture du marché depuis belle lurette pour lui faire subir une opération de lifting et de réaménagement. Et la voilà maintenant placée au pied du mur !».

Le représentant de la mairie, M. Lafouala Abdelhakim, vice-président de l'APC et délégué du secteur urbain de Sidi Rached, était justement sur les lieux. Mais il n'a pas pu répondre aux questionnements des commerçants. «Devant l'urgence de la situation, nous a-t-il expliqué, il faut débord penser à déblayer. Et c'est ce que nous allons commencer à faire immédiatement. Une fois ce travail fait, nous allons nous consulter et consulter le wali avant de prendre une quelconque décision à propos de l'avenir immédiat du marché, aussi bien en ce qui concerne son éventuelle réouverture, ou sa fermeture pour lancer l'opération de réaménagement».