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Vaste opération de contrôle des crèches et garderies : 12 mises en demeure depuis le début de l'année

par J. Boukraâ



Le nombre de femmes qui travaillent et qui cherchent où faire garder leurs enfants, ne cesse d'augmenter. Ce déséquilibre entre l'offre et la demande a fait accroître le nombre des garderies qui travaillent au noir. Certaines garderies accueillent les enfants dans des endroits qui n'offrent aucune norme. Des garages et des caves sont même transformés en centre d'accueil. Durant ce mois de janvier, 12 garderies ont été mises en demeure, à Oran, pour diverses infractions, liée au non respect des mesures d'hygiène et non respect des clauses relatives à l'âge et au nombre d'enfants, conformément à la loi régissant cette activité. L'opération de contrôle s'étalera, jusqu'au mois de juin. Concernant, le nombre des crèches en exercice, dans la capitale de l'Ouest, il serait près de 280 centres d'accueil de la petite enfance. En effet, une cinquantaine de crèches et de garderies d'enfants, ont été créées en 2014, à Oran. La majorité de ces crèches ont été créées dans le cadre des dispositifs de création d'emplois comme l'Agence nationale d'emploi et de soutien au jeunes (ANSEJ), la Caisse nationale d'assurances au chômage (CNAC) et l'Agence de gestion du micro crédit (ANGEM). Durant la même année, 12 demandes de création de garderies ont été refusées par la commission de wilaya. Leur nombre se multiplie à chaque rentrée sociale. C'est, tout simplement, devenu un «commerce » en constante croissance et dont les gérants profitent de la détresse des familles pour accueillir les enfants, parfois, dans des conditions pas toujours convenables. C'est ainsi qu'on retrouve des crèches dont le niveau d'instruction du personnel pédagogique ne dépasse guère le baccalauréat, et même dans certains cas la 4ème année moyenne ! Pourtant, le décret exécutif n° 08-287, du 17 septembre 2008, fixant les conditions de création, d'organisation, de fonctionnement et de contrôle des établissements et centres d'accueil de la petite enfance est clair à ce sujet : les autorisations d'ouverture des crèches ne sont délivrées qu'à des demandeurs justifiant de diplômes liés aux secteurs de la Santé ou du social, tels que des médecins, des psychologues ou encore des assistants sociaux. L'ouverture de garderies et de crèches est, sans aucun doute, un commerce fort juteux. Dans la majorité des crèches, les conditions d'accueil des petits enfants ne répondent pas aux normes. Absence d'agréments, incompétence du personnel, absence de règle de sécurité font partie des dépassements. Des déficits auxquels les services concernés et, à leur tête, la direction de l'Action sociale et la celle du Commerce, tentent de pallier, aujourd'hui. La brigade de la Protection des mineurs de la Gendarmerie nationale a créé une cellule pour le contrôle des crèches et garderies. Cette structure a pour mission de débusquer les crèches, qui ne possèdent pas d'autorisation et ne répondent pas aux normes requises, en matière de sécurité et d'environnement, afin d'assurer un meilleur encadrement des enfants. En 2014, pas moins de 84 établissements ont fait l'objet d'un contrôle effectué par les agents de la nouvelle brigade.