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Ils écoulaient des psychotropes périmés

par Abdelkrim Zerzouri

Un réseau de trafiquants spécialisé dans la vente illicite de médicaments psychotropes «périmés» a été démantelé ces derniers jours par la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la Sûreté de wilaya de Constantine. «6 membres présumés de cette bande, un mineur et cinq autres âgés entre 22 et 25 ans, qui sévissaient dans la zone de la cité Daksi Abdesselem ont été neutralisés et présentés le 4 février dernier devant le magistrat instructeur qui a placé 2 d'entre eux en détention préventive, deux autres sous contrôle judiciaire et les deux derniers dont un mineur ont bénéficié de la relaxe», indique un communiqué transmis hier à notre rédaction par la cellule de communication et des relations publiques de la Sûreté de wilaya de Constantine, précisant dans ce contexte que le coup de filet a permis de saisir 4100 comprimés de substances psychotropes périmées ainsi qu'une somme d'argent évaluée à 20 millions de centimes et de nombreuses armes de différentes tailles.

Selon le rapport de l'enquête, le fil conducteur à l'origine du démantèlement de ce réseau demeure l'exploitation judicieuse de renseignements en possession de la brigade de recherche et d'intervention.

Après avoir placé les suspects sous filature serrée, les enquêteurs appréhenderont quatre suspects dans une voiture, une Renault Clio, en possession de 1690 comprimés psychotropes dissimulés dans un sachet caché à l'intérieur du véhicule, à la cité Dasksi. «De marque Parkenal 5 mg, cette quantité de psychotropes saisie est périmée», précisent encore les services de la Sûreté.

Du poison ajouté au poison. De récentes enquêtes menées par des organismes internationaux ont révélé que le marché africain regorge de médicaments périmés, et l'on s'assure aujourd'hui que même des barbituriques arrivés à expiration sont écoulés au marché noir auprès des milieux juvéniles. «Les effets de la consommation d'antidépresseurs ou de substances psychotropes périmés peuvent conduire vers de graves complications », constatent des spécialistes.

Si l'on se fie aux résultats des investigations, les autres quantités de psychotropes saisies dans le cadre de cette enquête, dont un carton contenant 116 boîtes de comprimés, dans un local commercial en cours de construction dans la cité Daksi, de la même marque Parkenal, portent la même mention des dates de consommation, pareillement arrivés à expiration. Le seul fait de parler de psychotropes en vente au marché noir sème l'inquiétude au sein de la société. Que dire alors lorsque ces «boutons» qui shootent l'esprit de nos jeunes sont périmés ?!