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L'antiterrorisme à la conférence au sommet de l'UA : Sellal insiste sur la coordination continentale

par Moncef Wafi

Les dossiers sécuritaires ainsi que les questions du développement de l'Afrique ont été au centre des travaux de la 24ème session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) entamés, vendredi dans la capitale éthiopienne, Addis Abeba.

L'Algérie, représentée par son Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a réitéré ses positions concernant la lutte contre le terrorisme et le crime transfrontalier et ses appels à une coordination continentale qualifiée de «vecteur essentiel» pour contrecarrer les groupes terroristes. Ainsi, il a appelé à une riposte «collective» et «coordonnée», à la menace terroriste et la criminalité transfrontalière qui constituent, selon lui, «une menace réelle avérée sur la paix du continent». Il a, aussi, évoqué les deux mécanismes de défense continentale à renforcer, appelant à soutenir le mécanisme transitoire de la capacité africaine de réponse immédiate aux crises (CARIC). Il a rappelé la position d'Alger, du 1er sommet des Etats parties, au processus de Nouakchott consacré à la coopération sécuritaire, dans la région sahélo-saharienne. L'Algérie s'est proposée, au cours du Sommet de Nairobi, d'abriter la réunion de Haut niveau sur le financement du terrorisme. Alger est, également, partie prenante, avec les Etats du Sahel, dans de nombreux cadres de coopération, dont les «pays du champ», le Comité opérationnel d'Etat-major conjoint (CEMOC), l'Unité de Fusion et de Liaison (UFL), le Groupe de travail sur le Sahel co-présidé par l'Algérie et le Canada, dans le cadre du Forum global contre le terrorisme. Ainsi, et concernant la lutte contre les groupes terroristes et particulièrement Boko Haram, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué, hier, la décision de l'UA de créer une force régionale de lutte contre le groupe armé nigérian. Une déclaration faite en marge du sommet de l'organisation panafricaine.

Dans la nuit de jeudi à vendredi derniers, le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a appelé à la création d'une force militaire régionale de 7.500 hommes, pour contrer le groupe armé.

Un contingent militaire a été décidé, fin 2014 entre les pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad (Cameroun, Niger, Nigeria et Tchad), composée de quelque 700 hommes de chaque pays, ainsi que du Bénin, avait peiné à se matérialiser, du fait de dissensions entre Lagos et ses voisins. Rappelons que le chef de la milice islamiste nigériane, Abubakar Shekau, avait menacé ouvertement, dans une vidéo rendue publique, les présidents du Tchad, du Cameroun et du Niger, trois voisins du Nigeria qui militent pour une mobilisation internationale contre les islamistes nigérians. Au Nigérien Mahammadou Issoufou, il lance: «tu vas voir. Président du Niger, tu vas voir». «Tu fais partie de ceux qui sont allés compatir avec Hollande, le petit-fils de Charlie». Abdelmalek Sellal a rappelé le rôle et la position algérienne dans le règlement des conflits régionaux. Il évoquera, tour à tour, les dossiers malien et libyen, à travers des discussions inclusives, initiées par Alger, entre les parties en opposition, dans les deux pays voisins.

Il abordera, également, le Sahara Occidental et la mission du président Joaquim Chissano, Envoyé spécial de l'UA, dans la région, que l'Algérie soutient ainsi que les efforts d'apaisement entre la République du Soudan et du Soudan du Sud «à travers le mécanisme conjoint de vérification et de surveillance des frontières, tout en appelant à la prise en charge de la crise humanitaire aiguë qui frappe cette région».

Le développement du continent africain a été débattu, à travers le prisme de l'Agenda -2063 qui dessine les contours de l'Afrique des 50 prochaines années.

Les chefs d'Etat et de gouvernement évoquaient ainsi cette date, un projet cher à la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, portant, en particulier, sur l'intégration économique régionale, démocratie et bonne gouvernance, à l'ombre du rayonnement culturel de l'Afrique.

Le Premier ministre algérien, et à ce propos, a souligné le besoin de l'Afrique de mobilisation de leurs ressources et faire participer le secteur privé aux projets et programmes de l'Agenda 2063.

Par ailleurs, Ban Ki-moon a appelé, de son côté, la Communauté internationale, à plus d'efforts, dans la lutte contre ?Ebola', en Afrique de l'Ouest. Le virus a fait quelque 9.000 morts, en un an, essentiellement, au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone.