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Le ministre de l'Enseignement supérieur : Le LMD, un «faux problème»

par El-Houari Dilmi

«L'année 2015 sera celle de l'approfondissement de la réforme de l'enseignement supérieur en Algérie, surtout en matière d'ouverture de l'université à l'environnement socio-économique et son alignement sur ce qui se fait de meilleur dans le monde», a indiqué hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Mebarki.

« Il n'y a aucun problème d'équivalence entre les diplômes du système LMD (licence-master-doctorat) et ceux de l'ancien système», a affirmé le ministre, ajoutant «qu'un tronc commun sera introduit pour la licence, avec une meilleure organisation dans le passage de la licence au master», a-t-il indiqué.

Explicitant sa pensée, le ministre a tenu à préciser que cette «cohabitation entre le LMD et le système classique a été mal comprise au début». «LMD ne pose pas de problème d'équivalence; il s'agit d'une nouvelle architecture de diplômes, qui est en train de se généraliser depuis 2008», a-t-il souligné. Ce «faux problème» du système licence-master-doctorat s'est posé avec acuité, «parce que les premiers effectifs importants de diplômés sont arrivés, cette année, sur le marché du travail; ces derniers veulent savoir ce que leur diplôme leur donne comme droit d'accès à l'emploi», a-t-il indiqué. «Nous sommes en train de travailler de concert avec la direction générale de la Fonction publique pour faire reconnaître le diplôme LMD, que certains employeurs ne reconnaissent pas», a-t-il expliqué. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a par ailleurs mis en exergue le «travail de fond qui est en train d'être fait pour réduire la nomenclature des diplômes, dont les intitulés sont parfois différents, compte tenu des institutions par lesquelles ils ont été délivrés» a-t-il indiqué. «L'un des objectifs de la réforme en cours est justement de destiner une partie des formations aux besoins de l'entreprise algérienne, qui doit se connecter au monde universitaire pour se mettre au service du développement du pays», a-t-il affirmé. «Dans le but de démocratiser l'enseignement supérieur, toutes les wilayas du pays sont dotées de structures de formation supérieure, avec la réception, cette année, de 62.000 nouvelles places pédagogiques, et plus de 60.000 lits, accompagnés d'équipements culturels et sportifs», a encore indiqué Mebarki, ajoutant que le pays dispose aujourd'hui de 1,2 millions de places pédagogiques. «Si la loi le permet depuis six ans, aucune université privée n'a vu le jour en Algérie», a reconnu le ministre, ajoutant que l'Etat algérien «ne reconnaît pas les diplômes délivrés par les établissements de formation privés non agréés». Au sujet des Ecoles supérieures de formation de l'enseignement universitaire, ouvertes aux meilleurs bacheliers, Mebarki a indiqué que celles-ci «constituent en elles-mêmes un nouveau système par rapport à l'enseignement dispensé par les universités classiques, en ce sens qu'elles dispensent des formations d'excellence», a-t-il souligné. Interrogé sur la grève observée par les étudiants des écoles préparatoires en économie, le ministre a affirmé qu'«il s'agit là d'un problème d'incompréhension qui s'explique par les inquiétudes de ces derniers par rapport au statut de leurs établissements», promettant que cette question «sera solutionnée avant la fin de l'année en cours». Concernant l'accès au doctorat, objet de contestation des étudiants, Mebarki a rassuré que «les choses sont rentrées dans l'ordre, grâce à un dialogue permanent que nous menons avec toute la communauté universitaire», a-t-il souligné. A une question sur les logements destinés aux enseignants, le ministre a salué les efforts du ministère de l'Habitat et les walis «qui ont aidé le ministère à assurer des logements au profit des enseignants, en attendant l'achèvement de la réalisation d'un projet de 10.000 logements au profit de cette catégorie», a-t-il indiqué.