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Irrigation de la plaine de M'lata avec les eaux épurées : La deuxième phase du projet pilote lancée le premier trimestre 2015

par J. Boukraâ

Le déficit des ressources en eau superficielle dans plusieurs régions du pays est devenu chronique. Les sécheresses récurrentes, l'épuisement des nappes, et l'envasement des barrages ont fait que toutes les régions littorales ont souffert de ce déficit. Le contexte de pénurie a conduit à une diminution des volumes d'eau alloués à l'agriculture. Pour pallier cette pénurie et mieux gérer les ressources en eau, une politique d'utilisation des eaux usées pour l'irrigation a été mise en place. Dans ce cadre, la deuxième phase du projet pilote d'utilisation des eaux usées de la station d'épuration El kerma pour l'irrigation de la plaine de M'lata va entrer en service durant le premier trimestre de l'année en cours. Dans le cadre de l'application du plan quinquennal 2010-2014 qui s'est fixé pour objectif une utilisation accrue des eaux traitées pour couvrir les besoins de la wilaya, en matière d'irrigation agricole. Ainsi et après le lancement de la deuxième phase du projet d'irrigation de la plaine de M'lata à partir de la STEP d'El Kerma, une superficie de 6.100 hectares sera irriguée. Quelques fermes pilotes vont bénéficier de cette opération chapeautée par la direction de services agricoles en collaboration avec le Fonds National de Développement de l'Investissement Agricole (FNDIA).

Le but étant de promouvoir le système d'irrigation économiseur d'eau à la parcelle. Les agriculteurs exploitant des coopératives individuelles ou collectives peuvent bénéficier de cette expérience. Le recours aux eaux traitées pour l'irrigation agricole est très développé dans le monde pour faire face à la pénurie d'eau. L'utilisation de ces eaux épurées ne présente aucun risque pour la santé humaine ou la qualité des produits agricoles. Les eaux usées sont épurées conformément aux prescriptions sanitaires et techniques applicables à l'utilisation des eaux traitées à des fins d'irrigation de cultures. La mise en œuvre de ce projet, va permettre d'augmenter le rendement agricole dans cette région réputée pour l'élevage ovin et bovin, la céréaliculture et l'arboriculture. Une récente étude élaborée dans ce sens indique que ce rendement oscillera entre 50 et 60 quintaux/hectare de blé. Avec la concrétisation de ce projet, les superficies agricoles irriguées de la wilaya vont connaître une augmentation au cours des prochaines années pour atteindre 15.000 hectares.

Près de 600 hectares de terres réservées à la céréaliculture et à l'arboriculture sont déjà irrigués par ces eaux traitées. D'autre part pour booster la filière du lait, la direction des services agricole de la wilaya d'Oran, a pris toutes les mesures nécessaires pour consacrer 2.000 ha au niveau de la plaine de Mleta au fourrage vert. Cette action vient à point nommé puisque pas moins de 3.000 vaches laitières seront importées prochainement. Selon un spécialiste « L'implantation de véritables bassins laitiers est possible. Elle ne peut être envisagée sans la diversification des différentes cultures fourragères. Elle se traduirait par l'installation de cultures à hauts rendements et à valeur alimentaire optimale. L'alimentation en vert est obligatoire pour un tel élevage ». La collecte du lait à Oran a connu une augmentation ces dernières années. Selon le président de la chambre d'agriculture qui s'est exprimé sur les ondes de la radio locale, 27 millions de litres de lait cru ont été collectés durant les dix premiers mois de l'année en cours.

Cette amélioration, a pour origine plusieurs facteurs et notamment les mesures prises par l'état, qui avait décidé alors d'encourager l'intégration du lait cru dans le système de production pour réduire la facture de l'importation de la poudre du lait. Pour inciter les transformateurs à intégrer le lait cru, une prime a été introduite en plus de la prime d'incitation déjà en vigueur, aux collecteurs de lait cru. La wilaya d'Oran dispose de prés de 8.000 vaches laitières. Malgré ces résultats, quelques contraintes entravent le développement de cette filière. Outre l'insuffisance d'unités de transformation, la filière est confrontée à la non-disponibilité du fourrage vert, la faiblesse de la diversification des aliments de bétail, limités au fourrage concentré et aux herbes sèches.