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Amar Ghoul, président de TAJ, au « Le Quotidien d'Oran » : L'Algérie était programmée pour être divisée comme le Soudan

par Ghania Oukazi

Amar Ghoul est quelque peu critique quand il parle en tant que responsable du Tajamou Amel El Jazaïr. Par exemple, il dit dans cette interview être contre la politique du quota pour la représentativité des femmes dans les institutions.

Il en explique, bien sûr, les raisons.

Le Quotidien d'Oran : Tajamou Amel El Jazaïr est partout alors qu'il est sorti comme du néant. Ou presque. Vous avez fait salle comble dès votre première assemblée. Comment expliquez-vous l'ascension de votre parti dès sa naissance ?

Amar Ghoul : Lors des élections législatives d'il y a deux ans, j'étais tête de liste d'Alger, j'ai été élu haut la main avec une très forte proportion ; j'ai devancé près de 40 partis. L'originalité de TAJ, c'est un parti rassembleur ouvert à toutes les sensibilités, c'est ce qui a fait qu'il fédère ou rassemble plusieurs tendances en son sein. Le parti est né sous l'impulsion d'un groupe parlementaire de l'Assemblée et du Conseil de la nation et a commencé avec 2800 élus locaux dont une trentaine de PAPC.

Q.O.: Il est constitué de transfuges d'autres partis comme c'est votre cas du MSP ?

A. Ghoul : Ses membres fondateurs qui constituent 20% des militants sont tous des transfuges. Mais les 80% sont des militants nouveaux. TAJ est né en pleine tempête de ce qu'on appelle «les printemps arabes » et que nous, nous qualifions de « printemps sanglants ». Parce que, contrairement à ceux qui ont applaudi ces bouleversements, TAJ a dit non tant il a estimé qu'ils n'apporteront rien de constructeur pour les pays concernés. On nous a traités d'aventuriers et d'aveugles, qu'on manquait d'analyse, mais la suite des événements nous a donnés raison.

Q.O.: TAJ fonctionne aussi avec de grosses fortunes ?

A. Ghoul : Ce sont des hommes d'affaires qui ont le droit d'être dans des partis politiques, ils ont choisi TAJ...

Q.O.: TAJ a été d'emblée classé parmi les partis du pouvoir eu égard à sa subite expansion?

A. Ghoul : Je n'aime pas ce classement. Pour moi, TAJ est un parti de l'Etat et du peuple en même temps. C'est un parti qui travaille pour être le fédérateur de toutes les énergies nationales, pour consolider les institutions de l'Etat, pour renforcer les fondements de l'Etat pour en faire un Etat fort, moderne et pérenne. Parce qu'un pouvoir ou un système politique peuvent changer mais l'Etat doit être constant et stable.

Q.O.: En quoi TAJ est-il un parti du peuple ? N'est-ce pas démagogique ?

A. Ghoul : Pas pour nous. Notre parti a moins de deux ans de vie mais nous sommes structuré dans les 48 wilayas que compte le pays. Nous sommes à l'écoute les citoyens, nous les aidons à régler leurs problèmes auprès des autorités locales.

Q.O.: Mais pourquoi tant de contestations à travers le territoire national ?

A. Ghoul : A nous seuls, on ne peut pas tout faire. Mais nous avons canalisé la contestation dans plusieurs régions. Nous avons beaucoup fait dans ce sens mais cela n'a jamais voulu dire la mâter. On a des associations dont les animateurs sont des militants de TAJ. On tient à encadrer les citoyens pour qu'ils sachent poser leurs problèmes et les régler. TAJ a des représentants de comités de quartiers qui siègent dans les assemblées communales. Nous conseillons toujours aux contestataires de s'organiser en comité de quartier ou de désigner des délégués ou des représentants pour éviter les cafouillages et les manipulations. On a envoyé des délégations à Ghardaïa, à Touggourt et à d'autres régions du sud du pays pour essayer d'apaiser les esprits. J'ai moi-même reçu à Alger des notables de Ghardaïa. Ces trois dernières semaines, nous avons organisé des rencontres avec nos élus des 48 wilayas dans le but de renforcer le parti mais aussi de s'enquérir des situations des populations. Nous avons constaté que le problème de l'encadrement de la société civile est grave en Algérie. Son règlement est aujourd'hui vital pour éviter les dérives. Il doit l'être dans l'intérêt du citoyen et de l'Etat. On a d'ailleurs rencontré des problèmes entre les élus qui siègent au sein d'une même assemblée. Des APC ont été bloquées à cause d'interférences. Nous disons aux élus qui sont dans cette situation qu'en dehors des élections, il faut absolument mettre de côté l'étiquette partisane pour transcender les divergences et assurer leur efficacité et stabilité.

Q.O.: Qu'est-ce qui vous a incité à rencontrer le FFS et discuter avec ses responsables de l'initiative qu'ils proposent à la classe politique ?

A. Ghoul : Notre parti s'est constitué pour participer dans la résolution des grandes problématiques qui exigent un consensus national. C'est consacré dans ses statuts. On est prêt à travailler avec toutes les sensibilités politiques et partisanes, pour peu qu'elles n'aillent pas à l'encontre de l'intérêt national. Notre acceptation de l'initiative du FFS s'inscrit dans ce cadre.

Q.O.: Mais nombreux sont les politiques qui affirment que le FFS n'a rien proposé, qu'il a présenté une feuille blanche, pas vous ?

A. Ghoul : Quand un parti propose à débattre d'une plate-forme, on dit que le travail a été fait sans qu'on y soit associé ; quand il vient sans rien, propose de se mettre autour d'une table d'abord pour un travail consensuel, on déplore la feuille blanche. Je pense qu'on cherche toujours un alibi pour rejeter toute proposition pour le plaisir de la rejeter. Nous allons attendre. Les portes du dialogue sont ouvertes, c'est déjà important. Nous avons déjà rencontré le FLN, 35 autres partis, nous avons des contacts avec le PT?

Q.O.: Seriez-vous pour une alliance entre les partis du pouvoir ?

A.Ghoul : L'état actuel du pays a besoin de rassembler toutes ses forces pour préserver sa stabilité et sa sécurité, pour défendre ses intérêts contre toutes ces vagues de déstabilisation. Cependant, on refuse que ça soit un front contre un front, on refuse de créer un bras de fer entre les partis qui sont dans le gouvernement et les autres qui sont en dehors. Il est plus intéressant et productif pour le pays de rechercher un consensus le plus large possible pour régler nos problèmes.

Q.O.: Dans ce cas pourquoi les partis du pouvoir refusent-ils d'écouter l'opposition ?

A. Ghoul : A part le FFS, personne ne nous a contactés. Je ne pense pas avoir eu une quelconque proposition de dialogue d'aucune autre personne ou instance et l'avoir rejetée. Je dois cependant préciser que je ne dialoguerai pas avec des partis ou personnes qui ne reconnaissent pas la légitimité des institutions de la République ou qui cherchent à déstabiliser le pays.

Q.O.: Quelle serait cette démarche de l'opposition qui pourrait déstabiliser le pays ?

A. Ghoul : Le fait que certaines personnes qui se réclament de cette opposition sèment la sinistrose dans le pays, plébiscitent « les printemps sanglants » et veulent que l'Algérie s'y plie, prônent un discours qui attise le front social, rejettent toute initiative quelles qu'en soient les bonnes volontés, donnent la possibilité à des parties ou institutions étrangères de s'immiscer dans les affaires internes de l'Algérie, traitent des questions importantes avec légèreté à l'exemple de la sécurité et de la stabilité du pays. Il faut faire preuve d'un sens accru de la responsabilité. La morale ne permet pas de faire de la santé du président de la République un registre de commerce. L'on rappelle à ceux qui veulent l'oublier que le peuple a élu un président qui s'était présenté à lui sur une chaise roulante.

Q.O.: Comment pourriez-vous alors parler de consensus si une partie des acteurs politiques est laissée en rade ?

A. Ghoul : Certes, on est convaincu qu'on ne peut avoir de changement politique en excluant le pouvoir ou l'opposition. On peut changer positivement les choses en fédérant toutes les forces de part et d'autre, et trouver ensemble les solutions idoines pour régler nos problèmes. Pour l'heure, ce sont les personnes qui constituent cette opposition qui refusent une telle initiative en mettant des préalables insensés. On entend aujourd'hui un discours irresponsable de certaines personnalités qui projette le pays dans le chaos, c'est très grave ! ça crée un malaise général qui pourrait conduire à l'implosion du pays.

Q.O.: Mais en quoi c'est déstabilisateur de revendiquer par exemple une élection présidentielle anticipée ?

A. Ghoul : Celui qui pense avant toute chose et comme seul changement, faire partir le président pour prendre sa place et veut le faire au risque de provoquer la déstabilisation de l'Algérie, a tort. C'est très facile de mettre le feu mais c'est très difficile de l'éteindre une fois qu'il a pris.

Q.O.: Quelles sont ces menaces qui pèsent aussi lourdement sur l'Algérie ?

A. Ghoul : Nous savons tous que les printemps sanglants ont été enclenchés pour semer ce qui a été appelé « anarchie créatrice ou intelligente ». L'Algérie était classée parmi les cinq premiers pays qui devaient être touchés avec comme objectif de les diviser. L'Algérie était placée au même niveau que le Soudan. Elle était programmée pour être divisée territorialement comme le Soudan. A partir de là, tous les coups étaient permis. Quand ils ont créé Al-Qaïda, ils ont tout de suite dit que l'Algérie en était le berceau. Ils ont avancé la même chose à propos de ce qu'ils ont appelé Daech. La preuve, ils ont tout de suite dit que c'est Daech qui a assassiné le ressortissant français en Kabylie. Certains ont pensé et pensent toujours créer une base militaire en Algérie. Il y a eu des tentatives.

Q.O.: Qu'est-ce qui vous laisse penser ça ?

A. Ghoul : On a bien ressenti les pressions sur l'Algérie quand la Tunisie, la Libye, l'Egypte ont été ébranlées. Ils ont voulu traîner l'armée algérienne en dehors du pays pour qu'elle éteigne les brasiers dans tous ces pays. Ce sont des pressions terribles. La déstabilisation devait commencer par le sud du pays. Des groupes terroristes qui rentrent par nos frontières...

Q.O.: La prise d'otages de Tiguentourine en fait partie ?

A. Ghoul : Elle a constitué un point nodal dans ces complots.

Q.O.: Même si les grandes puissances ont reconnu que l'Algérie a bien géré cette salle affaire ?

A. Ghoul : Elle a réussi à maîtriser la situation mais ce n'est pas fini. On sait qu'elle est inscrite dans un autre schéma. Tout le monde sait que ce qui est appelé le couloir des mercenaires a été créé pour qu'elle en subisse toutes les mauvaises conséquences tout autant que d'autres pays convoités. Ce couloir est tracé de l'Atlantique, se dirige vers la Corne de l'Afrique (la Somalie) et traverse notre grand désert. Il a été bien tracé pour attirer les terroristes, les contrebandiers, les trafiquants de tous bords, les criminels transnationaux. On sait que ce couloir est utilisé et manipulé sinon comment expliquez-vous que même les forces de l'OTAN ne sont pas arrivées à le sécuriser ? Ce n'est pas un hasard que ce couloir de tous les crimes échappe à toutes les puissances du monde. C'est une menace de déstabilisation de tous les pays qui tiennent à leur souveraineté. Il y a un terrible chantage qui s'exerce sur eux. Il faut ajouter ce couloir au complot qui nous vient de nos frontières ouest. Ça ne leur a pas suffi que nos produits subventionnés rentrent chez le pays voisin en grandes quantités par le fait de la contrebande. Ils ont voulu faire de l'Algérie dans un premier temps une zone de transit pour le commerce de la drogue, mais aujourd'hui, ils veulent carrément qu'elle devienne un pays consommateur. Ce sont d'énormes quantités des drogues les plus dures et les plus nocives qui nous sont envoyées du Maroc. Ce qui est pris par les services des douanes algériennes ne représentent que 20% de ce qui rentre effectivement dans le pays et qui est commercialisé.

Q.O.: Comment expliquez-vous cette facilité d'action des contrebandiers et cette perméabilité de frontières fermées ?

A. Ghoul : Les réseaux sont bien organisés, ils reçoivent beaucoup d'argent pour pouvoir acheter le plus de monde possible. Il n'y a pas que les drogues qui rentrent, il y a aussi les terroristes et les armes. Tout est lié aux complots de déstabilisation de l'Algérie. Il n'y a pas que chez nous qu'on le dit, il y a de grands analystes à travers le monde qui l'affirment avec arguments à l'appui. On ne pardonne pas non plus à l'Algérie son soutien indéfectible à la cause palestinienne et à la cause sahraouie. Elles lui sont comptées à sa charge. Il y a beaucoup de pays qui se sont aplatis devant les puissants de ce monde et ont lâché les Palestiniens mais l'Algérie garde sa fermeté à l'égard de ces deux causes qu'elle estime justes et vraies. La force de persévérance dont fait preuve l'Algérie pour aider les pays voisins à régler leurs problèmes comme la Tunisie, la Libye et le Mali gênent énormément. Il y a des pays qui veulent casser cette dynamique du dialogue que construit l'Algérie, surtout ceux qui ont d'anciennes colonies dans la région. Les résultats des négociations qu'elle a soutenue, encouragée et même abritée, entre les antagonistes maliens, dérangent beaucoup tout autant que l'initiative du dialogue qu'elle encourage entre les Libyens, on ne veut pas que cette aide politique aboutisse. Des pays veulent y avoir un droit de regard direct et global dans ces négociations avant même qu'elles ne commencent. Ils tentent en parallèle de convaincre l'Algérie d'intervenir militairement en Libye, chose qu'elle ne fera jamais. Son armée ne sortira jamais de ses frontières. C'est un principe constitutionnel au même titre que la non-ingérence dans les affaires internes des Etats.

Q.O.: Vous avez participé aux consultations sur la révision de la Constitution mais savez-vous pourquoi ne voit-on rien venir ?

A. Ghoul : Seul le président de la République a la prérogative de décider de la suite à donner à ces consultations. Il a d'ailleurs réaffirmé récemment son engagement à réviser la Constitution.

Q.O.: Quelles ont été vos propositions pour cette révision ?

A.Ghoul : Nous voulons plus de séparation entres les différents pouvoirs institutionnels tout en garantissant l'équilibre et la complémentarité entre eux. Il faut donc définir, détailler et éclaircir davantage leurs prérogatives respectives mais elles se doivent de travailler ensemble.

Q.O.: A quoi sert-il de les séparer alors ?

A. Ghoul : La complémentarité que nous proposons ne veut pas dire interférence entre les pouvoirs institutionnels. Elle permet, selon nous, d'éviter les blocages et les affrontements dans les rouages de l'Etat et d'assurer ainsi sa continuité.

Q.O.: Continuité se confond pour beaucoup avec la volonté d'entretenir le pouvoir tel qu'il est exercé et qu'ils qualifient d'autoritarisme ?

A. Ghoul : Pas du tout ! Nous voulons plus de libertés, plus d'espaces d'expression pour la société civile et pour l'opposition, pour leur permettre de proposer des alternatives dans un cadre pacifique, bien sûr. Il est cependant impératif pour nous que les acquis dans ces domaines soient consolidés et préservés. C'est ça la continuité de l'Etat. Il y a une liberté de ton qu'on ne trouve pas chez beaucoup d'autres pays. On n'a pas de censure. Ce qui se dit dans la presse ne se dit nullement ailleurs. Parfois, c'est la folie de l'expression et non la liberté d'expression. Entre autres propositions que nous avons faites à propos de la révision de la Constitution, nous voulons qu'un gage « constitutionnel » soit donné à la jeunesse pour qu'elle ait plus d'espaces et d'opportunités pour qu'elle puisse s'épanouir. Nous voulons la même chose pour les femmes et pour les compétences nationales.

Q.O.: Tout en adoubant ces libertés avec le Code de la famille?

A. Ghoul : La femme a des droits et des libertés qui n'existent pas ailleurs. Pour le reste, il faut savoir aller doucement, sans agressivité et en évitant l'affrontement. Ceci étant, à TAJ, nous n'avons aucun problème contre la révision du Code de la famille.

Q.O.: Fixer des quotas à la participation politique de la femme dans les institutions n'est-il pas une forme de «cantonnement» dans un espace réduit de fait?

A. Ghoul : Nous sommes contre cette politique du quota fixant la représentativité des femmes dans les institutions. Le quota est plus bloquant qu'émancipateur. On ne doit pas plafonner la présence des femmes dans les institutions alors que celle des hommes est illimitée. Il faut absolument faire valoir le principe de l'égalité des chances entre les sexes. Il faut que cette égalité soit réelle et effective par rapport aux réalités du pays. Réalités qui montrent que la femme devance de très loin l'homme dans les réussites scolaires, universitaires, de formation et dans l'obtention des diplômes. Les statistiques le prouvent bien.

Q.O.: Un Etat moderne doit impérativement reposer sur trois piliers solides et sains : l'école, la justice et la santé. Mais les trois pâtissent des conséquences de mauvaise gestion, de mauvaises politiques et même d'interférences de pouvoirs, notamment pour le cas de la justice ?

A. Ghoul : Il faut reconnaître que de grandes réformes ont été mises en œuvre dans ces secteurs. Mais notre appel est pour que ces réformes continuent dans un climat serein.

Q.O.: Ne pensez-vous que pour ce qui est de la justice, qu'elle ferme les yeux sur trop d'impunité et que le manque de sanctions entretient la confusion et le désordre dans le pays et fragilise l'Etat ?

A. Ghoul : Il faut aller vers une indépendance totale de la justice. Pour cela il faut, en premier, assurer la qualité à la formation de l'encadrement. Il faut consacrer les moyens nécessaires au développement de la ressource humaine. Ceci doit d'ailleurs s'appliquer à tous les secteurs.

Q.O.: L'Algérie a-t-elle les moyens de sa politique sociale en ces temps de chute vertigineuse du prix du pétrole ?

A. Ghoul : C'est une chute qui secoue même les plus grandes puissances de ce monde et qui va s'aggraver parce que les prévisions en matière de croissance mondiale ont été fausses. Mais il faut noter que ces puissances savent créer des systèmes de compensation pour éponger leurs déficits. Ils mettent ces systèmes en œuvre à l'extérieur. Quand il y a crise, il y a des guerres et des conflits qui éclatent sur la planète. Ce sont des opportunités idéales pour le commerce de l'armement. Les puissants de ce monde élaborent en parallèle des lois fiscales pour favoriser l'expansion de ce commerce. Il faut aussi rappeler que 80% des matières premières qui font leurs économies proviennent des pays faibles et fragiles. La facture de la chute du pétrole va donc être payée par ces derniers. L'Algérie fait face à un système de non consolidation des efforts et de non solidarité des pays membres de l'OPEP. Ca pourrait leur être négatif pour tous. Certains de ces membres subissent des pressions extérieures, d'autres appliquent des schémas ou des feuilles de route, d'où l'absence de consensus et de message fort pour redresser la situation. Cependant, l'Algérie n'a pas trop de difficultés à surmonter cette crise parce que la décision du président de la République de payer la dette extérieure par anticipation a aujourd'hui, amorti le choc tout autant que la création du Fonds de régulation dont les ressources permettent au gouvernement de compenser le manque à gagner en rentrées fiscales pétrolières et d'équilibrer le budget. Ce qui ne veut pas dire que l'Algérie ne doit rien faire. Elle a déjà mis en place un système de veille pour surveiller l'évolution de cette crise. En parallèle, le gouvernement doit communiquer et expliquer pour créer une économie productive. Le pays doit revenir à un système de rémunération qui se base sur la seule équation salaire = effort = production. Il faut donc profiter de cette crise pour la transformer en une opportunité idéale pour réformer réellement notre économie, mais aussi pour redresser, ajuster et normaliser les mentalités et les comportements.