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Intempéries : un corps repêché, des blessés... - Des voyageurs livrés à eux-mêmes

par H. Barti & A. Ouleaa

Les premières pluies de la saison sont enfin venues mais avec leur lot de dégâts matériels et même humains. On enregistre un mort à Aïn-Safra, emporté par les crues de Oued El-Ksar.

Alors qu'à Bechar, les services de secours ont pu retrouver hier, saints et saufs, deux personnes signalées disparues la veille après la montée des eaux. Une troisième personne, un enfant de 11 ans, restait cependant toujours recherchée par les secours hier dans la zone de Oued Zousfana (une centaine de km au nord de Bechar). A El-Tarf, on a enregistré quatre blessés dont deux grièvement lorsque le mur d'un château en ruine s'est effondré sur deux habitation précaires. Le transport ferroviaire des voyageurs a également beaucoup souffert à cause de ces intempéries.

Le corps sans vie d'un enfant, emporté par les crues de l'Oued El-Ksar à Aïn-Safra, a été repêché hier par les services de la Protection civile (PC) de Naâma. Le corps de l'enfant, âgé de 11 ans et habitant à proximité de ce cours d'eau au quartier d'El-Ksar à Aïn-Safra, a été repêché après trois heures de recherches menées par les services de la PC, suite à une alerte donnée sur sa disparition, a expliqué le chargé de l'information à la direction de la PC. Le lieutenant Bachir Legrâa, cité par la l'APS, a fait savoir, par ailleurs, que 159 interventions ont été effectuées ces dernières 72 heures par les éléments de la PC, suite aux intempéries qu'a connues la région et ayant entrainé la crue de plusieurs oueds, notamment dans les communes de Djeniène Bourezgue et Moghrar, au sud de la wilaya. Ces interventions ont porté sur la traction de cinq véhicules embourbés dans les lits d'oueds, notamment celui de Founassa, sur le chemin de wilaya reliant les communes de Djeniène Bourezgue et Aïn-Safra, et de Oued Lekbira, dans la commune de Moghrar, ainsi que le sauvetage de neuf personnes emportées par les crues et 75 opérations d'évacuation sanitaire, a-t-il précisé. Les services de la PC, qui ont effectué 50 sorties pour venir en aide aux personnes et pour le pompage des eaux infiltrés dans les habitations, ont enregistré aussi quatre accidents de la circulation ayant engendré des dégâts matériels.

Par ailleurs, dans la wilaya d'El-Tarf, dans la localité de Feddaoui Moussa, une partie d'un mur d'un vieux château en ruine est tombée hier matin sur deux petites maisons précaires sous l'effet des fortes rafales de vent. La panique s'est emparée des familles habitant aux alentours du vieux château quand aux environs de 6h du matin l'effondrement se produisit.

Quatre personnes ont été blessées dont deux grièvement. Elles ont été évacuées en urgence vers le CHU Ibn Rochd à Annaba. Sur les lieux, les familles désemparées étaient toutes dehors craignant un nouvel effondrement. Plusieurs familles qui habitaient les alentours et à l'intérieur de ce château qui date de l'époque romaine avaient été relogées dans des appartements neufs à Aïn-Allem et Dréan alors que les autres attendent l'achèvement d'autres logements pour y être relogées.

LE TRANSPORT FERROVIAIRE PERTURBE

Les dernières intempéries ont eu également des conséquences néfastes sur le trafic ferroviaire. Les usagers de la ligne Oran-Alger dans ses deux sens ont dû passer avant-hier une journée cauchemardesque avant d'arriver à destination. La cause, une voie ferrée obstruée par la chute d'un pylône de ligne électrique entre les localités d'El-Afroun et de Boumedfaâ.

Arrivé à 11h 30 à Boumedfaâ, le train de 6h 20 reliant Oran à Alger a dû s'arrêter net. « La seule information qu'on nous ait donnée, c'est que la voie était bloquée par un pylône. Aucune indication sur le temps qu'on allait devoir attendre avant de repartir. La SNTF n'assure aucun service pour garantir aux passagers un moyen de transport alternatif ni même un minimum de confort pour pouvoir patienter le temps de rétablir la circulation, sachant que parmi les passagers se trouvaient des femmes, des enfants en bas âge et des malades chroniques », témoignent des passagers. « On n'a même pas eu droit à une bouteille d'eau. Franchement, c'est indigne d'une société publique de transport », affirme, dépité, un des passagers. Certains des quelque 250 passagers ont fini par descendre du train et chercher, à leurs frais, un moyen alternatif pour regagner Alger. Les autres ont dû attendre plusieurs heures. Leur train n'est arrivé à destination qu'aux environs de 20 heures. Les passagers de l'autre train, le rapide, qui a démarré de la gare d'Oran à 8 h du matin n'ont pas eu meilleur sort. Leur train n'est arrivé à la gare Agha qu'à 21h 30, soit plus de 13 h après son départ. Dans l'autre sens, les passagers des deux trains (le normal et le rapide) au départ d'Alger, ne sont arrivés à la gare d'Oran qu'aux environs de 22 h après avoir été mis ensemble dans un seul et même train. Par ailleurs, les passagers du train Oran-Bechar ont connu bien pire. Leur train qui a démarré de la gare d'Oran la nuit du vendredi à 20h 30 à destination de Bechar, a dû carrément rebrousser chemin une fois arrivé à Tabia dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès à cause du déraillement du train arrivant dans l'autre sens.

Si les passagers habitant Oran avaient la possibilité de rejoindre leurs domiciles, ce n'était pas nécessairement le cas des autres, dont une bonne partie a dû passer la nuit dans le train au sein même de la gare d'Oran. Une fois le jour levé, ces passagers demandent à être remboursés, témoignent certains d'entre eux. Pas possible en ces premières heures du jour. Il fallait attendre que les caisses de la gare disposent d'assez de liquide pour pouvoir rembourser tout le monde !