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FCE : Ali Haddad sans surprise

par Z. Mehdaoui

Le patron de l'ETRHB, Ali Haddad, a été élu sans surprise président du Forum des chefs d'entreprise (FCE).

L'homme d'affaires a été plébiscité à la majorité absolue des membres du FCE dans une assemblée générale qui s'est déroulée jeudi dernier à l'hôtel El Aurassi, à Alger, succédant ainsi à Reda Hamiani qui a jeté l'éponge. Aussitôt élu, l'assemblée générale du FCE s'offre également de nouveaux statuts qui permettent désormais au nouveau président de siéger à la tête de l'organisation patronale 4 années au lieu de 2 années. Le nouveau FCE, version Ali Haddad, semble désormais s'inspirer des hommes au pouvoir qui cumulent pour certains plus d'une décennie d'exercice avec des résultats très souvent « contrastés ». En tout, cinq amendements ont été apportés aux statuts de l'organisation notamment la composition du Conseil exécutif qui est portée de 22 à 30 membres. Pour ce qui est du règlement intérieur, les modifications concernent la présidence du Conseil d'orientation stratégique (COS) laquelle est confiée par l'amendement de l'article 38 bis à un vice-président au lieu d'un membre de l'AG, dont le nom sera soumis à approbation de l'assemblée.

Par ailleurs, dans sa conférence de presse organisée à l'issue de l'AG du FCE, Ali Haddad qui était resté très discret, avant de s'engager publiquement aux côtés de Bouteflika, avec le financement de sa campagne électorale en avril dernier, est revenu sur les attaques dont il fait l'objet ces derniers jours. L'homme qui affirme qu'il est issu d'une famille révolutionnaire (comprendre par là que les membres de sa famille ont fait la guerre de libération nationale) soutient qu'il est « blindé » et qu'il était capable de faire face à n'importe quelle attaque. Les flèches empoisonnées lancées en sa direction, notamment par la secrétaire générale du PT, Louiza Hanoune, relèvent, estime le conférencier, de la « jalousie ». « Laissons le peuple juger et rendre le verdict. J'ai commencé avec un ouvrier, je suis à 15 000 travailleurs directs et peut-être 150 000 indirects », a déclaré le nouveau patron des patrons qui exhorte à respecter « les gens qui créent tous les jours des emplois ».

Pour « l'argent sale » dont il est affabulé, Ali Haddad répond clairement qu'il ne connaît pas et qu'il n'y touche pas. Son « ascension » pour le moins fulgurante est due, selon lui, aux sacrifices et au travail acharné. « Nous n'avons pas d'argent sale ! Notre réussite est celle de toute la famille », a encore ajouté le conférencier qui souligne par ailleurs la nécessité du développement de l'entreprise et notamment du secteur privé pourvoyeur d'emploi et de richesse pour arriver à une meilleure contribution dans le développement économique.

Interrogé sur la présence de près d'une dizaine de ministres la semaine dernière sur les mêmes lieux, à l'occasion de la clôture de sa « campagne électorale », Haddad trouve cela tout à fait normal et estime que ces membres du gouvernement sont des Algériens comme les autres qui s'intéressent au développement du pays. Même si la réponse ne convainc personne dans la salle, le patron de l'ETRHB ajoute que le FCE est désormais appelé à travailler étroitement avec l'exécutif gouvernemental. « L'évolution du pays ne pourrait se faire qu'avec l'entreprise », estime encore Ali Haddad qui promet de mettre 15 millions de DA de sa poche pour la construction du siège du FCE.

Enfin pour ce qui des patrons qui avaient démissionné de l'organisation à l'image de Issad Rebrab (Cevital) ou encore Slim Athmani (NCA Rouiba), M. Haddad affirme que les portes du FCE restent ouvertes pour tous ceux qui veulent revenir en plaidant en ce sens à « élever le niveau ».

Les prochains mois nous renseigneront ou nous enseigneront sûrement sur toutes ces promesses et surtout les intentions du nouveau patron du Forum des chefs d'entreprise qui a fait son «apparition» à la faveur de la crise interne qui a secoué cette organisation lors des présidentielles d'avril dernier.