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Tayeb Louh : Un des assassins d'Hervé Gourdel abattu par l'ANP

par Abdelkrim Zerzouri

Du nouveau dans l'enquête sur l'assassinat du ressortissant français, Hervé Gourdel. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux Tayeb Louh a indiqué, hier, en marge d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN), consacrée au vote des projets de loi sur la création d'un fonds de pension alimentaire pour les femmes divorcées, exerçant le droit de garde des enfants et sur les mutuelles sociales, qu'un des terroristes qui ont assassiné, le 20 septembre dernier, le ressortissant français Hervé Gourdel, un guide passionné de montagnes, âgé de 55 ans, a été éliminé par les forces de l'Armée nationale populaire, lors d'une opération antiterroriste. Sans préciser le lieu de l'opération antiterroriste qui a permis la neutralisation de l'un des terroristes, impliqués dans cette affaire, une opération menée sur une grande échelle, dans la région de Kabylie où des moyens importants ont été déployés, à la suite de cet assassinat, qui a provoqué une profonde indignation, en Algérie et en France, Tayeb Louh avait annoncé que «l'un des auteurs de ce meurtre a été éliminé, en octobre dernier par les éléments de l'ANP, dans le cadre d'une opération antiterroriste». Ajoutant, dans ce contexte, que «l'enquête préliminaire dans cette affaire a permis d'identifier un nombre de terroristes responsables de l'enlèvement et de l'assassinat du touriste français, parmi lesquels figure le terroriste éliminé par les éléments de l'ANP». Pour rappel, six personnes ont été placées sous contrôle judiciaire, par le juge d'instruction du Tribunal de Bouira, immédiatement après le kidnapping, suivi de la décapitation du ressortissant Français, Hervé Gourdel. Les six mis en cause sont poursuivis pour n'avoir pas informé les autorités sur la présence d'un ressortissant étranger. L'objectif ou la ferme volonté des autorités algériennes de mettre la main sur les terroristes qui ont tué le Français, commence à se confirmer sur le terrain. Sur un autre dossier, sujet à polémique depuis des années, en l'occurrence l'enquête sur l'assassinat, en 1996, des moines de Tibhirine, le ministre de la Justice garde des Sceaux a rappelé les positions de principe des autorités algériennes. Tayeb Louh a fait savoir que «la mission de la Justice algérienne, dans cette affaire, comme dans d'autres, était d'oeuvrer dans le cadre de la loi pour faire la vérité dans la pondération et conformément aux us et traditions, en vigueur en la matière». La sacro-sainte souveraineté de la Justice algérienne est, encore, brandie à la face de ceux qui veulent se substituer à cette démarche. «Cette affaire est soumise au pôle judiciaire compétent, du tribunal de Sidi M'hamed et le juge d'instruction fait le nécessaire, conformément à la loi», a-t-il enchaîné, assurant que la coopération entre la Justice algérienne et son homologue française «se déroule dans de bonnes conditions».

Le même son de cloche est entendu auprès des responsables français, au sujet de cette affaire, laissant insinuer que certaines parties exercent des pressions dans le but d'envenimer les relations bilatérales, entre les deux pays, en mettant sur le tapis des exigences qu'on ne saurait admettre, comme le fait de rapatrier, en France, les échantillons ADN prélevés sur les corps des moines, lors du récent passage, en Algérie, du juge Trévidic. «Il y a une coopération entre la Justice algérienne et la Justice française, sur plusieurs affaires. Les deux parties travaillent dans le respect de la loi et de la souveraineté de chaque Etat et sur la base des accords judiciaires, liant les deux pays», a encore soutenu M. Louh. Plusieurs affaires sont, en effet, inscrites sur l'agenda de la coopération entre la Justice algérienne et la Justice française, dont le dossier de deux décès «suspects» en France de ressortissants algériens, morts, tous deux, dans des fourgons de la police, en moins de cinq jours d'intervalle, au mois d'août dernier. Et l'Algérie, si elle a demandé à être tenue au courant des développements des investigations, n'a jamais soulevé le moindre doute ou de soupçon, à propos du travail de fond, mené par les enquêteurs français.