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Pour une «journée mondiale du vivre ensemble» : Cheikh Bentounès marche à Cannes

par Ziad Salah

Hier, Cheikh Khaled Bentounès, chef de la zaouïa Al-Alaouiya, a dirigé une marche à Cannes avec les représentants des deux autres religions monothéistes et les représentants de la religion bouddhiste. Ces religieux ont sillonné les rues de Cannes pour réclamer l'instauration par les Nations unies d'une « journée mondiale du vivre ensemble ».

L'information nous est confirmée par le chargé de communication du Cheikh Bentounès. L'instauration de cette journée « du vivre ensemble » où toutes les différences, notamment religieuses, doivent être bannies, semble le terrain de bataille du chef de la zaouïa Al-Alaouiya. Lors de la clôture du congrès international féminin, tenu à Oran la fin du mois dernier, Cheikh Bentounès a annoncé son initiative. Une pétition allant dans ce sens est lancée dans les quatre coins du monde. Cette initiative vient au moment où l'islam, à cause des mouvements terroristes qui s'en réclament, est stigmatisé et assimilé à l'inspirateur de la violence, cultuelle notamment.

Se réclamant du soufisme, Cheikh Bentounès plaide pour la pacification des relations entre les hommes. Dans ce sens, il estime que les femmes, porteuses de la vie, sont un vecteur de la paix. D'où l'organisation du dernier congrès international dont l'intitulé était « le Féminin et la paix ». Lors d'un discours tenu avant la clôture du congrès en question, K. Bentounès a indiqué que plusieurs menaces guettent l'humanité. A commencer par les menaces écologiques. Alors autant les hommes mettent entre parenthèses leurs différences et travaillent la main dans la main pour un meilleur avenir de l'humanité et du monde. Ce discours moderniste a étonné plus d'un. Dans sa préface au livre de Cheikh Khaled Bentounès « Le Soufisme cœur de l'Islam », co-signé avec Bruno et Romana Solt, le père Christian Dorm écrit « le soufisme n'avait pas vocation à se montrer, mais les temps ont changé et il doit maintenant le faire pour révéler, face au nihilisme djihadiste, qu'il y a un autre islam qui respecte la vie et le bien ».

Ainsi donc, la marche qu'il a dirigée en tant que représentant du culte musulman, s'inscrit dans cette démarche : présenter une autre image, autre que celle socialisée par les médias en se référant aux exactions et meurtres commis par des hordes de sauvages. Le Cheikh, rencontré vendredi dernier dans sa « retraite » à Djanatou Al Arif » à Mostaganem, travaille d'arrache-pied pour faire aboutir son projet de « journée mondiale du vivre ensemble ».