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Raouraoua, Hannachi, Bitam et le plafonnement des salaires : Le football algérien discrédité

par Kamel Mohamed

Les présidents de la FAF, Mohamed Raouraoua et de la JS Kabylie, Mohand Cherif Hannanchi, se donnent en spectacle en l'an cinq du professionnalisme en Algérie.

Les deux hommes renvoient une mauvaise image certes, mais réelle du football algérien. Ils ont confirmé et prouvé à leur détriment que si l'équipe nationale, et non pas le football algérien, a pu atteindre le haut niveau, ce n'est pas grâce à leur ingéniosité et celle des dirigeants du football algérien. C'est plutôt grâce à des joueurs formés à l'étranger et des entraineurs payés à coups de milliard par l'argent qui, lui, est 100% algérien. Si ça ne tenait qu'aux dirigeants algériens, le football national serait resté otage de leurs magouilles et scandales qui secouent le monde de la balle ronde algérienne. Rien que pour cette saison, la mort du joueur camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé, a terni l'image du football algérien.          Ce joueur a été tué à deux reprises en raison d'une histoire d'argent, Raouaraoua affirmant que c'est la FAF qui a pris en charge une partie des obsèques du joueur, au moment où Hannachi avance le contraire.

Les deux hommes qui s'étaient déjà distingués par le passé par leurs différends qui les avaient trainés devant la justice, avant de se «réconcilier» ont déterré la hache de la guerre pour éclabousser le football algérien par des comportements et des déclarations qui ne les honorent nullement. Loin de la JSK, le président de la FAF s'en est pris aux autorités de la wilaya de Blida qui ne lui ont pas confié la gestion du stade Mustapha-Tchaker lors de la rencontre Algérie-Malawi.     La presse qui a été manipulée, a fait le reste sans que le problème ne soit réglé de manière définitive.

Il faut relever que l'affaire des joueurs de l'équipe nationale qui s'était déplacée au Qatar, après le Mondial brésilien sans l'aval des plus hautes autorités de l'Etat, continue de nuire à la FAF, laquelle reste suivie de très près par les autorités du pays. Aussi, la sortie médiatique de l'arbitre Mounir Bitam a davantage terni le football algérien et ses dirigeants qui étaient déjà décriés par certains présidents de club. Pis encore, le ministère des Sports s'en est lavé les mains dans cette affaire en ne prenant aucune décision, alors que l'inspection générale relevant de sa tutelle n'a ni sanctionné Bitam, ni demandé des comptes à la FAF.

Une affaire qui discrédite davantage le football algérien, mais aussi les autorités du sport-roi en Algérie. Le football algérien est en fait, discrédité régulièrement pour ne pas dire quotidiennement par ceux qui le dirigent. A ce titre, on citera l'exemple du plafonnement des salaires des joueurs.

La FAF et les clubs s'étaient entendus pour plafonner les salaires des joueurs à compter de la présente saison (2014-2015). La fédération avait instruit la Ligue de football professionnel de ne pas accepter les contrats de joueurs dont les montants dépassent ceux autorisés dans le cadre du plafonnement des salaires. Il n'en est rien de tout cela. Les joueurs continuent de percevoir des salaires colossaux, loin de ceux plafonnés par la FAF et les clubs. Une affaire qui symbolise clairement le bricolage dans la gestion du football algérien qui n doit ses résultats, avec l'équipe nationale, qu'au fruit du travail effectuée par l'école de formation française.