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Loi sanitaire : Les craintes des pharmaciens

par M. Aziza

Le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière a donné son accord de principe pour la création d'un poste de pharmacien assistant et la création d'une seule agence qui sera appelée «agence nationale des produits pharmaceutiques» au lieu de deux.

C'est ce qu'a affirmé le Dr Hafid Hamou, directeur de la Pharmacie et des équipements médicaux du département d'Abdelmalek Boudiaf, hier, lors de la tenue des sixièmes rencontres internationales de pharmacie d'Alger «RIPA VI» à l'hôtel Aurassi.

Certes, ce sont des garanties pour un projet de loi de santé durable mais d'autres propositions et d'autres modifications qui doivent être prises en compte et intégrées dans le projet de loi de santé sont toujours en stand-by pour le moment. Ce qui est rassurant, selon le président du Conseil national de l'ordre des pharmaciens, Dr L.Benbahmed, ce sont les rencontres qui sont déjà en cours avec le ministre de la Santé. Abdelmalek Boudiaf s'est dit favorable à toutes propositions bénéfiques au secteur de la santé, selon le président du Conseil de l'ordre. Les propositions qui sont sur la table de négociations reposent, selon Benbahmed, sur la nécessité de réintégrer «la faute professionnelle et sanction disciplinaire» dans la nouvelle loi.

Pourtant, précise le président de l'ordre, un article sur ce principe existait dans l'ancienne loi. Les pharmaciens craignent en fait le recours systématique à la justice même pour les fautes qui n'entraînent pas de graves dommages.

Les pharmaciens réclament une règlementation claire et précise, exigeant la vente des compliments alimentaires dans les pharmacies. Le président de l'UNOP tire la sonnette d'alarme sur la vente d'une série de produits qui sont en train d'inonder le marché. Il cite les compléments alimentaires qui se vendent en dehors de la pharmacie sans aucune traçabilité et sans aucun contrôle de qualité.

Pourtant, précise-t-il, «nous avons les moyens pour contrôler tous ces produits par le biais du laboratoire national de contrôle qui est référencié par l'OMS avec une équipe de 350 experts et préserver de ce fait la santé des citoyens». Il poursuit : «On ne doit pas laisser de place au charlatanisme». Le président du Conseil de l'ordre des pharmaciens réclame en outre un service de pharmacie à part composé essentiellement de pharmaciens au sein des hôpitaux pour gérer les médicaments et l'ensemble des produits pharmaceutiques. Les pharmaciens ne comprennent pas l'absence de mesures incitatives favorisant la production pharmaceutique nationale dans la nouvelle loi de santé.

D'autres propositions portent également sur la révision de fond en comble du réseau de distribution des produits pharmaceutiques en Algérie.

Un pharmacien, Bayra Ahmed, membre du Conseil de l'ordre de la wilaya de Constantine, a affirmé qu'il y a beaucoup de grossistes qui font dans la vente concomitante.

«Pour vendre au pharmacien un médicament très demandé, il l'oblige à acheter des médicaments très peu demandés, voire pas du tout demandés». Et de conclure : «Si on veut que le pharmacien soit au niveau de son officine et si on veut qu'il fasse son travail convenablement, il faut en finir avec la vente concomitante des médicaments et revoir totalement le réseau de distribution».