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Bouira : Incendies de forêts, noyades, accidents, fièvre aphteuse? Un été assommant

par Farid Haddouche

Plus de 100 feux de forêt ont été enregistrés, depuis le 1er juin dernier, date à laquelle a été lancé le plan anti-feux de forêt 2014, selon services de la Conservation des forêts, de la wilaya de Bouira. Les localités les plus touchées et qui ont vu un grand nombre de départs d'incendie sont Lakhdaria, El Hachimia et Bechloul. Les mêmes services ont affirmé que les 100 incendies qui ont eu lieu, à ce jour, ont détruit 200 ha de forêts, dont 73 de pins d'Alep et 107 de maquis, chênes verts et chênes-lièges. Il a été fait savoir, également, lors de la rencontre avec le responsable de la Prévention à la Conservation des forêts, que le nombre des feux de forêt, pour l'été 2014, connaît une baisse avérée, dans la wilaya de Bouira, comparé à celui de l'année 2013. Et cela, selon ce responsable, à cause de la saison qui n'a pas connu de vagues de chaleurs excessives, contrairement à l'année dernière, et aux travaux forestiers effectués tels que les chemins vicinaux, les tranchées et autres ouvrages. Seulement, la dernière semaine du mois d'août a été des plus destructrices et a faussé toutes les prévisions optimistes avancées. Des départs de feu, dans la région nord de la wilaya de Bouira, ont été constatés, notamment, dans les communes de Maâla, les hauteurs de Lalla Khedidja, Saharidj, Kadiria, Aomar, Aïn Bessem, Bouira, Bechloul et Haïzer. Ces incendies ont nécessité des moyens d'interventions humains et matériels très importants, et ont mis à mal les équipes d'intervention des agents de la Protection civile, à cause des difficultés d'accès en ces lieux. La semaine dernière, une autre reprise de feu s'est produite, sur le même site, obligeant des équipes d'intervention à maintenir la mobilisation pour préserver le parc national du Djurdjura.

Par ailleurs, 21 décès, par noyade, pour la plupart de jeunes sortant à peine de l'adolescence, ont été enregistrés depuis le début du mois de juin dernier. Le manque d'infrastructures de loisirs et de détente les pousse à envahir, en dehors des barrages et retenues collinaires, tous les points d'eau qu'elles jugent adéquats pour leur procurer un peu de fraîcheur, contre leur désœuvrement lassant. Ainsi, certains cas de noyade ont eu lieu dans le barrage Oued Lakhel, commune de Ain Bessem, dans la retenue d'eau de la forêt ?Errich' mitoyenne à la ville de Bouira, et à un degré moindre, dans des oueds des villages les plus reculées. De toutes les manières, la sécurisation des points d'eau pose problème. Le réseau routier de la wilaya de Bouira n'a pas été épargné par les accidents de circulation qui ont eu lieu, en cette période estivale. Ainsi, les unités de la Protection civile de la wilaya de Bouira ont enregistré 190 accidents de la circulation qui se sont soldés par la mort de 96 personnes et plus d'une centaine d'autres blessées.

 La fièvre aphteuse, après son apparition, il y a un mois, n'a pas fini de décimer le cheptel bovin, malgré les mesures de protection et d'indemnisation qui ont été prises. La wilaya de Bouira, au vu de sa vocation agropastorale, a été durement touchée par cette maladie virale, si on considère son parc bovin estimé à 74.000 bêtes. Presque 500 vaches ont été abattues. Le cheptel ovin, fort heureusement, n'est pas touché, ce qui aurait compliqué davantage la situation.

En ce mois d'août, à Bouira, c'est l'affichage public des listes des 450 logements sociaux qui a fait soulever des citoyens dont les noms n'y figuraient pas et qui a conduit, trouble et désordre, de s'installer. Les protestataires ont organisé de nombreux sit-in devant les sièges de la daïra et la wilaya. Les recours, au nombre de 3.000, déposés auprès de la Commission de wilaya chargée du contrôle de la véracité des griefs rapportés par les plaignants ont, par ailleurs, atteint un seuil jamais égalé. Même les activités culturelles faites de galas musicaux et artistiques, programmées pendant la saison estivale, n'ont pu apporter un peu de joie dans la vie sinistre et morose des citoyens qui continuent toujours à trimer.