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Solidarité avec Ghaza cherche adresse

par Ziad Salah

Les citoyens oranais, désireux de manifester leur soutien à Ghaza, ne savent pas à qui s'adresser. Les appels sur la toile, nombreux, il faut le préciser, ne donnent rien. Parce que les émetteurs ne sont pas identifiés. Des discussions que nous avons eues avec plusieurs citoyens, des donateurs potentiels, exigent de la partie coordonnant ce soutien une visibilité physique. Autrement dit, ils veulent une adresse, rencontrer des personnes, s'enquérir des besoins des ghazaouis et, pourquoi pas, s'inscrire dans pareil processus en parlant autour d'eux. Jusqu'ici, les Scouts (SMA) ont ouvert un point de collecte sur la rue Larbi Ben M'hidi. Lors de notre passage, hier en fin de journée, nous avons relevé la collecte de quelques denrées alimentaires, notamment du sucre, et quelques produits para-médicaux, tels les pansements. Précisons que malgré une banderole géante accrochée en haut de la chaussée, la grande affluence dans cette artère dissimule totalement ce point de collecte.

D'un autre côté, un membre du Comité populaire de soutien à la Palestine, qui avait organisé la marche de la semaine dernière, nous a expliqué que la loi en vigueur interdit aux associations toute collecte de dons sans autorisation préalable. Il nous a signalé que des démarches sont en cours pour pouvoir ouvrir des locaux à plusieurs quartiers pour accueillir les dons. En attendant, il nous a signalé que le Croissant-Rouge algérien est habilité à recevoir les dons. Cependant, un autre militant associatif nous affirme que l'idée de placer des corbeilles dans les officines pour permettre aux citoyens d'offrir les médicaments dont ont besoin les blessés à Ghaza, fait son chemin.

Après la collecte, on transmettra ces dons soit à l'ambassade de Palestine, soit au Croissant-Rouge pour les acheminer vers Ghaza. Si l'expérience, déjà mise en œuvre par une association caritative durant le mois de ramadhan, débouche sur des résultats probants, on passera à la collecte des affaires scolaires et des livres pour les petits ghazaouis, ajoute-t-il. D'autres jeunes, plus pragmatiques, essayent de lier des contacts avec les habitants de Ghaza eux-mêmes et travailler sur un segment précis de la solidarité. Mais il semblerait que les difficultés de communication à cause de l'ampleur de la destruction subie rendent la prise de contact compliquée, voire impossible. Ce qui ressort de nos entretiens c'est l'existence d'une volonté de venir en aide aux ghazaouis mais en dehors des structures officiels existants. L'anonymat des réseaux sociaux répugne aux citoyens intéressés par cette entreprise ; ils veulent tenter d'autres voies que celles des organismes publics.