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De l'agriculture entre autres?

par Rachid Brahmi

«Le citoyen n'est pas un consommateur. C'est un producteur, d'idées, de convictions, d'engagement, de solidarité.» (François Bayrou)

Lorsque nous passons en revue l' actualité à travers la presse nationale, et ce qui fait sa une, il a été question de ramadhan , de nourriture, de disponibilité ou de cherté des produits alimentaires, de foot et de sa suralimentation patriotique, de l' éducation, cette nourriture de l' esprit, de Ghaza que l' on veut raser avec ses champs agricoles et où Israël maintient un blocus depuis 2006 pour affamer les palestiniens. On peut donc dire que la nourriture constitue en quelque sorte une préoccupation partagée.

Si nous consultons maintenant l'actualité nationale liée à l'agriculture,les dernières informations, rapportées les mois de juin et juillet 2014, par le site web duministère de l'agriculture et du développement rural, font surtout état de nombreuses visites de travail à travers plusieurs wilayas du pays, pour inspecter les infrastructures qui contribuent à la régulation du marché des produits de largeconsommation. Ces visites ont touché des unités de transformation de viandes, des marchés de gros de fruits et légumes, de marchés à bestiaux, de points de vente, des exploitations d'élevage, ainsi que des chambres froides et des unités de stockage ".

En restant sur le même site, une page est consacrée aux missions du ministère, où il est principalement question, de sécurité alimentaire, à travers " la préservation, la mise en valeur et l'extension du patrimoine foncier agricole, en vue d'assurer et de promouvoir la production ", et " l'aménagement et l'exploitation du fonds national forestier , puis la protection de la flore et de la faune ".Il est également question de politique d'intégration agro-industrielle définie avec d'autres ministères, de mesures d'intégration économique par la promotion de la production nationale et d'équipements utiles au développement des activités du champ de compétence relevant de ce ministère.

Et à ce titre, le Ministre de l'Agriculture et du Développement Ruraldéfinit " les modalités de mise en valeur et d'aménagement des zones arides et semi-arides " et " les modalités de soutien à l'amélioration de la production ".Il initie également et met en œuvre les politiques incitatives en vue d'orienter et de soutenir la production nationale, de même " qu'il participe, en ce qui le concerne, à l'élaboration de la politique générale en matière d'aménagement du territoire ".

Dès lors, les citoyens auraient aimé être informéssur les mesures gouvernementales, pour assurer la sécurité alimentaire du pays et promouvoir la production nationale, quand on sait que notre pays consomme et importe plus qu'il ne produit.

Car l'auteur de ces lignes, en sa qualité de simple citoyen ne veut pas être désabusé, en pensant que l'Algérie si vaste a du mal à faire fructifier ses terres à vocation agricole. Car on ne peut que s'interroger quand on procède à des comparaisons avec d'autres pays plus " petits " ou moins pourvus en tous types de ressources.

En effet, selon des données de 2003, fournies par un site (1), si nous prenons le cas du Mexique, sa superficie est de 1.964.375 km2, avec 4450 km 2de terres irriguées. La Tunisie d'une superficie totale de 163.610 km2 consacre 5700 km 2 pour les terres irriguées. Le Maroc est pourvu de 446.550 km 2 , dont 14.570 de terres irriguées. Pour l'Algérie, il n'y a que 5700 km 2de terres irriguées, pour une superficie totale de 2.381.741 km 2.

Pour mieux percevoir ces derniers chiffres, si nous calculons le pourcentage des terres irriguées, par rapport à la surface totale, nous trouvons, dans un ordre décroissant, 3.26 % pour le Maroc, 3.21 % pour le Mexique, 2.72 % pour la Tunisie, et 0.24 % pour l'Algérie.

Il faut toutefois souligner, qu'au mois d'avril 2010, le Ministre de l'époque avait précisé que la superficie des terres agricoles irriguées était estimée à 900 km 2, ce qui donne 0.37 % de terres irriguées, en estimant que celles-ci passeront à 110 km 2à moyen terme.

Il faudrait peut-être mentionner, selon une définition courante, que " les terres irriguées sont des zones auxquelles on fournit artificiellement de l'eau, autre que l'eau de pluie, afin d'améliorer les pâturages ou la production agricole. L'inondation incontrôlée des terres due à un débordement des rivières ou des fleuves n'étant pas prise en considération ".

Il revient maintenant, à nos divers spécialistes de ces questions (2), de nous dire, si avec la réalisation de stations de dessalement, nous n'aurions pas pu " booster " le taux de terres irriguées, même sipour le citoyen lambda, peu lui importe si on importe beaucoup pour remplir le ventre. En outre, n'est-ce pas préoccupant, quand on sait que des Etats dont celui des cousins, ont fait d'un désert un verger ?

Dans ce sens, sous les feux de l'actualité, si les feux à Ghaza ne laissent certainement pas indifférents les algériens, ils les confinent à l'accablement, alors qu'il faudrait procéder à des actions concrètes de solidarité. Et parfois celles-ci sont toutes simples, individuelles et n'exigent pas forcément du fric, on y gagnerait plutôt. Il suffit à chacun de nous de modifier ses réflexes de consommateur. Puisque l'argent est le nerf de la guerre, le fait de boycotter les produits de multinationales qui soutiennent Israël, est un grand pas. Les boycotter , car la liste est recensée et disponible sur internet, d'autant plus que certains de nos produits locaux fabriqués par nos entreprises, aussi bien publiques que privées, rivalisent avec ceux dont l' achat participeà " l'engraissement " des caisses de l' Etat colonisateur d'Israël. Manifester sa colère, c'est peut être bien, agir en boycottant les produits en question, est l'action solidaire efficace qui ne coûte rien et rapporte gros à grande échelle.

(1) http://www.indexmundi.com/fr/

(2) http://lab.univ-biskra.dz/Larhyss/images/pdf/Journal06/6.zella_et_al.pdf