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«Stop plastic in the sea!» : Le voilier français «Hainez» accostera, aujourd'hui, au port d'Oran

par S. M.

Près d'un mois, après avoir quitté Villefranche sur Mer, une commune française, près de Nice et relevant du département des Alpes-Maritimes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, le 5 juillet dernier, dans le cadre de la campagne 2014 de l'Expédition MED, ayant pour mission la collecte de prélèvements d'eau de mer, à la recherche de micro-fragments plastiques, le voilier français «Hainez» devra accoster, aujourd'hui, au port d'Oran. Ce voilier de 17 m de long a fait escale dans les ports espagnols (Alicante, Malaga...) et marocains où l'équipage de marins et de scientifiques, épaulés par des éco-volontaires, ont pratiqué des dizaines de prélèvements d'eau de mer. L'Expédition ?MED' est un collectif composé d'environnementalistes, de scientifiques européens, d'artistes, d'enseignants, organisés en association qui s'est fixée pour mission, outre la collecte de données scientifiques, en mer, de mettre en place un réseau constitué de centres de recherche et d'associations environnementalistes, mobilisés pour la protection de la biodiversité marine, en Méditerranée, et la lutte contre les déchets en mer. Une cinquante d'éco-volontaires et une quinzaine de scientifiques des différents pays du bassin occidental se relayeront, sur l'ensemble du parcours, des campagnes de l'Expédition MED 2014.

«Commencé en mer liguro-provençale, le travail de recherche de cette campagne s'est poursuivi dans le Golfe du Lion, aux abords des côtes espagnoles de la Costa Brava, dans les Baléares et enfin le sud de l'Espagne. Parmi les nouveautés de la campagne 2014, nous avons, aussi, traqué les macro-déchets plastiques, à l'aide d'un chalut, et ce, afin de corroborer les modélisations informatiques de distribution des déchets plastiques, en Méditerranée, mises au point par un chercheur de l'Université MIO Toulon (...) La recherche menée par le Laboratoire Citoyen d'Expédition MED fait partie des raisons qui ont poussé la classe politique à prendre, au sérieux, le problème de la pollution de la Méditerranée par les plastiques. En partageant ses connaissances, ses méthodes et les résultats scientifiques obtenus, notre Laboratoire Citoyen entend éveiller les consciences et susciter, toujours, plus d'intérêt pour le problème des déchets plastiques, en milieu marin, auprès des décideurs politiques, économiques, médias, acteurs de l'environnement et bien-sûr du grand public», précisent les initiateurs de cette campagne. C'est la première fois de son histoire que Expédition MED part à la rencontre des pays de la rive Sud : Maroc, Algérie, Tunisie. «Si la prise de conscience de la pollution par les déchets plastiques est, plutôt, récente en Europe, elle est à peine naissante dans les pays de la rive Sud, or ce problème concerne tous les habitants des côtes méditerranéennes. En coordination avec les associations environnementales locales ainsi que la communauté scientifique, Expédition MED va procéder à des démonstrations de prélèvements, embarquer de nombreux chercheurs, faire des animations dans les ports ainsi que des conférences dans les Universités». En Algérie, où la campagne est coordonnée par le Dr Emir Berkane, ancien éco-volontaire (2012/2013), le ?Hainez' fera escale à Oran, Alger, Bejaïa, Skikda et Annaba, où les membres de cette expédition rencontreront, aussi bien, les autorités (ministères de la Pêche et des Ressources halieutiques et de l'Environnement, notamment), que les scientifiques de plusieurs universités du pays. «Tous les éco-volontaires qui embarqueront dans les cinq ports sont Algériens et nous ferons même découvrir la mer et la navigation à voile à un groupe d'enfants issus de communautés rurales n'ayant jamais mis les pieds sur un bateau !», signalent les organisateurs de cette campagne 2014. «Au travers de ces rencontres et de ces échanges, à la fois scientifiques et interculturels, le Laboratoire Citoyen d'Expédition MED, entend agir comme un bouillon de culture pour que naisse une conscience environnementale à l'échelle euro-méditerranéenne. Pour que, dans toutes les langues des rivages de la Grande Bleue, on puisse dire en chœur : Stop plastic in the sea !» Il est à noter que ce programme de recherche initié durant l'été 2010 a déjà permis de mettre en lumière un phénomène, particulièrement, alarmant en Méditerranée : la présence en mer d'une pollution plastique quasi invisible, susceptible de rentrer dans notre chaîne alimentaire.