Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

L'ONU s'indigne, Israël persiste, l'Algérie s'insurge

par Noureddine Ramzi

L'armée israélienne a encore intensifié son offensive, entrant plus profondément dans l'enclave palestinienne. Des dizaines de Palestiniens sont encore morts jeudi dans tout le territoire. Et l'Israélien Benjamin Netanyahu a prévenu jeudi que l'armée «finirait le travail» contre les roquettes et les tunnels du Hamas dans la bande de Gaza malgré les critiques de l'ONU sur les lourdes pertes civiles palestiniennes.

Israël fonce sans peur et se dit sans reproche. À part les critiques de l'ONU, rares étaient ceux qui élevaient la voix pour crier leur désapprobation. Mais depuis que le président Bouteflika a repris son bâton de pèlerin et à faire sonner et parler son téléphone, de plus en plus de voix se font entendre pour appeler à la protection des Palestiniens qui sont de plus en plus nombreux à tomber chaque jour sous les feux d'Israël.

Avec l'ONU et certains rares pays, ce sont les États-Unis qui se mettent, enfin, de la partie pour affirmer «qu'il y avait peu de doute sur l'origine israélienne des tirs qui ont tué mercredi au moins 16 réfugiés palestiniens dans une école de l'ONU».

«Nous sommes déterminés à achever» la destruction des tunnels utilisés par les combattants du Hamas palestinien pour des attaques contre Israël, «avec ou sans cessez-le-feu», a prévenu M. Netanyahu après l'annonce de la mobilisation de 16 000 réservistes supplémentaires et de la livraison de munitions américaines.

«Nous n'accepterons donc aucune proposition qui ne permettrait pas à l'armée israélienne de finir ce travail», a-t-il prévenu au 24e jour d'une nouvelle guerre dévastatrice. Selon le général en charge du secteur de Gaza, Sami Turgeman, c'est «une question de jours». Cela rappelle étrangement une certaine politique de «la terre brûlée». Israël appelle donc ouvertement à l'extermination du peuple palestinien avec de l'armement US. Israël ne tient compte de rien et son acharnement ne vise que l'annexion de la bande de Gaza.

Après le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, la Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a condamné les attaques israéliennes touchant des maisons, des écoles, des hôpitaux et des centres de réfugiés, y voyant «un acte de défi délibéré» au droit international.

L'agence onusienne pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a clairement accusé l'armée israélienne, déplorant la mort d'enfants «tués alors qu'ils dormaient à côté de leurs parents sur le sol d'une salle de classe».

La Maison-Blanche a, elle, affirmé qu'il y avait peu de doute sur l'origine israélienne des tirs sur l'école, le porte-parole, Josh Earnest, jugeant le bombardement de bâtiments de l'ONU qui servent de refuge «totalement inacceptable et totalement indéfendable».

En déplacement en Inde, le secrétaire d'État américain, John Kerry, a toutefois affirmé que les États-Unis gardaient «l'espoir» qu'un cessez-le-feu «pouvait être obtenu et le plus tôt sera le mieux».

Après trois semaines de campagne, il y en a eu des centaines. La situation est telle qu'Israël se retrouve de plus en plus isolé. Plusieurs de ses alliés et amis ressentent un profond malaise. Même Washington cache mal son impatience.