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Choupot, M'dina J'dida, El Hamri? : L'Aïd, les promenades et les affaires

par K. Assia

L'ex-avenue Aristide Briand, communément appelée avenue de Choupot, devient l'artère commerçante par excellence, surtout en période de fête. Celle-ci s'est transformée, en l'espace de quelques années, en un véritable carrefour dédié à diverses activités commerciales dont l'habillement, l'ameublement, le cosmétique et la restauration. Le flux des visiteurs qui y transitent par cette rue commerçante reste impressionnant, dépassant ainsi, et de loin, le centre-ville qui, d'année en année, perd de son attraction. Une heure à peine après la rupture du jeûne, cette artère est déjà pleine de monde. Une marée humaine, arrivée souvent à pied ou déversée par les taxis et autres véhicules particuliers, prend d'assaut ces lieux. Les commerçants l'ont bien compris et n'ont pas lésiné sur les moyens pour achalander leurs produits et attirer par là même le maximum de clients. Des boutiques modernes répondant aux normes d'esthétique les plus en vogue ont été réalisées afin d'être au diapason du progrès.

Sous ses lumières étincelantes et ses grands arbres, cette avenue est devenue un point de ralliement de dizaines de familles. A deux jours de l'Aïd, les magasins sont pris d'assaut par des parents accompagnés de leurs enfants. De boutique en boutique et de centre commercial en centre commercial, les familles sont à la recherche de la moindre occasion pour dénicher à des prix intéressants des vêtements et des chaussures pour leurs progénitures. Mais, le luxe et le confort se paient tout au long de cette avenue. Les prix des produits restent excessivement chers et pas à la portée de tous. Les familles aux faibles revenus ne peuvent pas faire d'affaires dans des magasins aussi luxueux. Ces derniers n'ont pas d'autres alternatives que de rallier le quartier de M'dina J'dida où, parfois, les mêmes produits proposés à Choupot, mais à des prix élevés, sont dénichés à des prix raisonnables. Tout dépend du flair des parents à dénicher la bonne occasion.

Outre les vêtements de l'Aïd, une véritable saignée pour les parents qui sont parfois contraints de se priver pourvu que leurs enfants passent un bon Aïd, l'avenue de Choupot offre également un autre espace de détente à travers des terrasses où les familles se rencontrent pour déguster des glaces ou savourer un thé à la menthe. Choupot devient, au fil des ans, un espace d'attraction pour des centaines de familles et un centre d'affaires pour de nombreux commerçants installés.

Et si certains visiteurs optent pour le centre-ville, Choupot ou Akid Lotfi, les nostalgiques et les bourses modérées ou faibles sont toujours fidèles au quartier de M'dina J'dida. Ce quartier populaire, riche de par son histoire, reste l'artère la plus commerçante d'Oran. Sa réputation aussi locale que nationale attire des visiteurs venus des quatre coins du pays et même de l'étranger. A M'dina J'dida tout se vend et chacun trouve son compte. Les familles viennent de partout pour faire leurs emplettes, notamment en cette période de vacances.

Les vendeurs ambulants squattant les différentes ruelles sont les premiers à tirer profit d'une activité déloyale longtemps décriée par les propriétaires de magasins. Même si leur nombre a nettement diminué après la dernière campagne initiée dans le cadre de l'assainissement de la voie publique lancée par les pouvoirs publics, ils sont toujours là, fidèles au poste, mais contraints à jouer sur les prix en procédant à des hausses de certains produits qui jadis se vendaient à des prix insignifiants.

Les «ferracha» de la rue qui longe la clinique Bendaoud ont flairé le filon, surtout en cette période de fête. Des vêtements pour femmes et enfants made in Turquie et surtout made in China sont proposés à des prix plus ou moins raisonnables. Place aux bonnes affaires tout au long de cette artère et sur les ruelles qui y donnent. Les habitués s'y trouvent alors que les premiers visiteurs doivent faire preuve de patience et de bon flair pour dénicher les produits à leur goût. M'dina J'dida a également vu fleurir des centres commerciaux situés en plein cœur de ce quartier. Ce sont généralement des anciennes maisons, des houachs en ruine qui ont été vendus et transformés en galeries ou en centres commerciaux où divers articles allant de l'habillement au cosmétique sont vendus.

A quelques jours de la fête de l'Aïd El-Fitr, où les dépenses ne cessent de s'accumuler, certaines familles ne trouvent pas d'autres alternatives que de se rabattre sur le marché de la friperie, une véritable aubaine pour des centaines de familles venues parfois de loin. Neuf ans après son transfert de la place Tahtaha vers le parc d'attraction d'El Hamri, le marché devient l'une des destinations les plus prisées, parfois même pour les touristes en quête de bonnes affaires. Depuis plus d'une semaine, ce marché connaît un rush sans précédent de familles venues pour se procurer quelques vêtements de bonne occasion. Les commerçants flairant le bon filon ont dû prendre leurs dispositions bien à l'avance en mettant de côté tout ce qui peut intéresser la clientèle notamment les pulls, les vestes, les pantalons et autres effets vestimentaires. Certains parents connaissent bien les lieux et semblent de vrais habitués. Avec une dépense moyenne de 3.000 DA, voire 4.000 DA, certains parents peuvent économiser jusqu'à 10.000 DA ou plus. En tous les cas, à Choupot, M'dina J'dida ou Akid Lotfi ou ailleurs, la promenade est garantie, quant aux affaires?