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Une quatrième école bombardée à Ghaza

par Yazid Alilat

Au 18ème jour d'une sauvage agression militaire israélienne contre la population de Ghaza, le bilan des victimes est lourd: 820 Palestiniens ont été tués et 5.273 blessés, alors que l'armée israélienne n'hésite plus à bombarder des écoles, pourtant protégées par les Nations unies. Dans l'un de ces abris, une école de l'Agence pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) de Beit Hanoun (nord), une quinzaine de Palestiniens ont été tués, par plusieurs obus israéliens, selon les secours locaux. A la suite de cet autre massacre d'enfants, dont 181 sont morts, l'Union européenne a demandé « une enquête rapide », alors que pour le directeur de l'UNWRA, Peter Krahenbühl, « cette tragédie illustre, une nouvelle fois, que personne n'est en sécurité à Gaza », face à la machine infernale israélienne. Dans la foulée de bombardements, sans discernement, entre maisons, écoles, hôpitaux et immeubles du gouvernement, la Communauté internationale et notamment des organisations onusiennes imputent à Israël les plus horribles massacres, l'accusant de crimes de guerre.

La tension est, également, à son paroxysme dans les territoires occupés où les manifestations contre l'agression de la bande de Ghaza se sont intensifiées, hier, vendredi, jour de ?'colère'' en Palestine. C'est ainsi que, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a diligenté une enquête sur des «crimes de guerre», commis par l'armée israélienne. Une accusation qui, en fait, place Israël au ban de la Communauté internationale et justifie les accusations contre cet état terroriste. Même la Grande-Bretagne, un des alliés de l'entité sioniste, puisqu'elle est à l'origine de sa création, a estimé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, que l'armée et le gouvernement israéliens sont allés trop loin, cette fois-ci. Après avoir rencontré le Premier ministre israélien, le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond a prévenu que «l'opinion publique occidentale est, de plus en plus inquiète, et de moins en moins compréhensive pour Israël».

Pour autant, le front diplomatique est toujours ouvert et actif, avec la recherche d'un cessez-le-feu, et surtout, la fin de l'agression israélienne. Le cabinet de sécurité israélien s'est réuni, vendredi, pour étudier une proposition de cessez-le-feu transmise par le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui devait s'exprimer vendredi, après s'être entretenu avec M. Ban et avec son homologue égyptien Sameh Choukry.

«Ce qui se dessine, serait une trêve humanitaire de sept jours pour permettre à toutes les parties de venir discuter au Caire », a expliqué un proche du président palestinien Mahmoud Abbas. «En cas de trêve humanitaire, il y aura des négociations sérieuses», a assuré un diplomate occidental.

Le mouvement Hamas reste intransigeant, et maintient sa proposition de levée du blocus israélien, imposé à la bande de Ghaza en 2006, et qui a littéralement réduit à l'état végétatif une population de 1,8 million d'habitants. C'est ce qu'a rappelé, à la BBC, le chef du Hamas, Khaled Mechaal, en exil au Qatar, où s'est rendu le ministre des Affaires étrangères de la Turquie, pour «participer aux efforts», en vue d'un cessez-le-feu, selon un responsable turc. La direction des brigades ?Azzedine Al Qassam' a, de son côté, appelé les politiques de Hamas à ne pas négocier un cessez-le-feu qui irait à l'encontre des intérêts des Palestiniens de la bande de Ghaza. Les brigades « 'Al Qassam » possèdent la capacité et la force pour mener une guerre, pendant des mois, nous avons donc informé la direction politique de ne négocier aucun article des articles de la trêve, y compris l'ouverture des passages et la levée du blocus et de faciliter la circulation des citoyens».

La résistance palestinienne a fait état, vendredi, de plusieurs soldats israéliens tués et des chars détruits, lors de combats dans la bande de Ghaza. Le bilan officiel et reconnu par Israël est de 32 soldats tués. Par ailleurs, les tirs de roquettes du Hamas sur les villes israéliennes, dont Tel Aviv, ont, grandement, perturbé le trafic aérien civil, obligeant plusieurs compagnies, dont Air France et Lufthansa, à geler leurs dessertes, sur cette destination.

Quatre Palestiniens ont été tués, vendredi, en Cisjordanie, à El Khalil (sud) et Naplouse (nord), deux par des tirs de l'armée israélienne, l'un par des colons, selon des sources médicales et sécuritaires palestiniennes. Les organisations palestiniennes avaient appelé à ?'un jour de colère'', en Cisjordanie occupée, pour dénoncer la sauvage agression militaire d'Israël, dans la bande de Gaza. Dans les territoires occupés, la colère gronde, et il est à prévoir que des manifestations plus importantes contre la colonisation et l'agression contre Ghaza, soient organisées, dans les prochains jours. Une situation qui deviendrait, rapidement explosive pour Israël, d'autant qu'une troisième ?Intifadha' n'est plus à écarter, après celles de 1987-1991 et 2000-2005, dans les villes palestiniennes occupées. Ailleurs dans le monde, des manifestations ont été organisées, en particulier à Alger, Amman, Rabat et en Europe, pour dénoncer le massacre des Palestiniens, à Ghaza, et le silence de la Communauté internationale, devenue l'alliée d'Israël.