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Pour factures impayées : La SIA suspend l'impression de sept autres titres

par Moncef Wafi

Après la suspension du quotidien Al Fadjr, la Société d'impression d'Alger (SIA) continue de mettre de l'ordre dans sa comptabilité en décidant d'interrompre le tirage de sept autres titres pour «des créances impayées».

L'information a été rapportée hier par le journal électronique TSA citant le directeur général de la SIA, Abdelkader Metchat, qui a indiqué que «El-Adjawaa qui a un titre en arabe, un autre en français et un troisième sportif, Algérie News et Al Djazaïr News ont été suspendus hier (ndlr vendredi) tandis que Itmag a été suspendu depuis quelques jours déjà», Itmag étant un hebdomadaire. La SIA a déjà suspendu le quotidien Al Fadjr depuis quelques semaines et sommé une vingtaine de titres à régler leurs factures. «Nous avons établi des échéanciers avec une quinzaine de journaux. Nous avons suspendu ceux qui ne nous ont donné aucune solution», explique M. Metchat. En ce qui concerne les journaux suspendus, il précisera avoir envoyé une mise en demeure à El-Adjwaa sans recevoir de réponse. «Pour Algérie News, j'ai rencontré Hamida Ayachi (propriétaire) et son staff mercredi. Je lui ai indiqué qu'il avait du retard et près de six milliards de centimes de dettes. Que la SIA n'est pas une zaouia mais une entreprise comme la sienne», ajoute le DG. Alors que la SIA se défend de régler des comptes politiques, des voix se sont élevées pour dénoncer la suspension d'Al Fadjr. Hamid Grine, le ministre de la Communication avait exclu alors tout lien entre les positions politiques du journal et cette décision. «La décision prise par la Société d'impression d'Alger de suspendre le tirage du journal El Fadjr n'est pas politique», avait-il assuré, ajoutant que « c'est une question typiquement commerciale». La SIA avait décidé de ne plus imprimer le quotidien arabophone El Fadjr en raison de l'accumulation des dettes estimées, selon M. Metchat, à 5,5 milliards de centimes. Le quotidien Echourouk avait, lui aussi, évité de justesse une interdiction d'impression en déposant un chèque de 65 millions de dinars alors qu'il n'avait pas, dans un premier temps, respecté l'échéancier mis en place, toujours selon le DG de la SIA. Cette offensive de la société d'impression d'Alger entre dans l'optique des imprimeries publiques de recouvrer leurs créances qui s'élèvent, selon TSA, à plus de 150 milliards de centimes auprès de plusieurs journaux privés. Avec cette suspension, les sept titres touchés ne peuvent pas non plus être imprimés dans les autres rotatives publiques et privées puisque, selon une source citée par le journal électronique, «aucune imprimerie n'a le droit d'imprimer un journal suspendu ailleurs». En ciblant El-Adjawaa et les deux titres de Hamida Ayachi, la SIA se protège ainsi de toute critique sur le plan politique puisque si Algérie News et Al Djazaïr News sont taxés, à tort ou à raison, comme étant une opposition à Bouteflika, on ne peut pas dire de même pour El-Adjawaa.