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SNAPAP: L'article 87 bis, le SNMG et les consultations

par A. Mallem

Hier, au cours d'une conférence de presse qu'il a organisée au siège du bureau de wilaya de Constantine au nom du secrétariat national, le secrétaire national chargé de l'organique du Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (SNAPAP), M. Belmili Layachi, a réitéré la position de son organisation sur plusieurs questions d'actualité, notamment celles relatives au monde du travail.

Il évoquera à l'occasion la fameuse question relative à l'abrogation ou l'amendement de l'article 87 bis, son incidence financière et les procédures à définir pour son application. Il a évoqué la question et les problèmes posés par les contrats de pré-emploi où se trouvent engagés 900.000 jeunes au niveau national, de leur formation et a terminé en dérivant vers la question du crédit à la consommation qui, selon lui, sera réintroduit dans la loi des finances de 2015. Enfin, le conférencier a fini par déborder sur le domaine politique pour parler de la position du SNAPAP à propos de la révision de la Constitution.

Aussi, et de prime abord, M. Belmili dira que son organisation demeure hostile à l'annulation de l'article 87 bis «car, dit-il, nous souhaitons seulement son amendement en éliminant les primes et les indemnités variables qui doivent être intégrées au SNMG. Et nous réclamons que ce dernier soit porté à 35.000 dinars, le seuil minimum qui est, selon nous, en mesure d'assurer au travailleur algérien de vivre dans la dignité». A titre indicatif, il dira que plus de 3 millions de travailleurs algériens sont payés au-dessous du SNMG. Il demandera une définition claire des salaires en Algérie en faisant le distinguo entre le salaire au niveau du secteur économique et la paie en vigueur dans la fonction publique. Cela entraînera, selon lui, une révision de la grille des salaires en vigueur pour que le point indiciaire actuel de 45 dinars soit doublé «afin que le fonctionnaire de catégorie «1» puisse percevoir un SNMG à 18.000 dinars», a indiqué le conférencier.

Dans la foulée, le secrétaire national du SNAPAP a demandé le doublement de l'allocation familiale actuelle de 600 dinars par enfant et une augmentation du salaire unique qui devra passer de 800 à 3.000 dinars. A propos des contrats de pré-emploi, il exposera dans le détail les propositions faites par le SNAPAP au ministre concerné pour veiller à l'insertion de cette masse de travailleurs selon un programme étalé sur dix ans. «59 % des fonctionnaires sont actuellement âgés entre 50 à 59 ans et d'ici 10 ans, ils seront tous retraitables, libérant ainsi un nombre important de postes. Et il faudrait donc penser dès maintenant à leur insertion graduelle dans ces postes en prenant en compte leur formation». A ce propos, pour pallier au problème du chômage des jeunes sortant des centres et instituts de formation, il a proposé de créer des coopératives de jeunes chômeurs et obliger les entreprises et les administrations à faire recours à celles-ci pour leur recrutement. Quant au crédit à la consommation qui reviendra dans la loi des finances de l'année prochaine, M. Belmili a indiqué que le SNAPAP est contre le crédit délivré par des banques étrangères et que celui-ci doit être contracté auprès des institutions financières nationales. Enfin, dans le domaine politique, le conférencier fera savoir que le SNAPAP n'a pas été invité aux consultations entamées par les pouvoirs publiques pour la révision de la Constitution. «Et nous ne savons pas si nous le serons», a-t-il ajouté. Toutefois, il a tenu à exprimer la position de son organisation, en disant que le peuple doit être convié à choisir lui-même le régime qui lui convient avant de parler de révision ou d'amendement. Ajoutant dans ce contexte que la loi fondamentale du pays soit prémunie contre les amendements abusifs et périodiques. Pour le SNAPAP, dira aussi le conférencier, une institution comme le Sénat n'a plus de raison d'être et doit disparaître du paysage institutionnel.