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Un EPIC pour l'aménagement d'Ali Mendjeli et Aïn Nehas

par Abdelkrim Zerzouri

Il serait peut-être un peu tôt de parler de statut administratif pour la ville d'Ali Mendjeli ou encore de la ville naissante d'Aïn Nehas. Les autorités centrales du pays en ont décidé autrement, confiant le sort de développement et d'aménagement de ces deux pôles urbains à un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) pour les trois prochaines années, au minimum.

 Un décret exécutif, n°14-118, paru sur le Journal officiel du 2 avril dernier, dont l'objet porte sur la création d'un établissement d'aménagement des villes d'Aïn Nehas et Ali Mendjeli, placé sous l'autorité du ministre chargé de la Ville et bénéficiant de l'approbation du Président de la république, a tranché dans le vif du sujet, en l'occurrence la définition du statut administratif, d'Ali Mendjeli surtout, vivement souhaité par ses habitants, mais doit encore attendre quelques années avant de se concrétiser. Lors d'un récent passage à Constantine, l'ex-ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales avait estimé, lorsqu'il a été interrogé à propos d'une accession de cette agglomération au statut de daïra, que les habitants d'Ali Mendjeli doivent se manifester, signer une pétition portant sur cette aspiration, afin de donner l'opportunité ou l'accroche aux autorités de cerner et étudier les possibilités de la demande. En tout cas, les choses sont claires aujourd'hui, c'est un EPIC dont le conseil d'administration est placé sous l'autorité du wali de Constantine qui se chargera de l'aménagement du site de la ville d'Aïn Nehas et de la mise à niveau de la ville d'Ali Mendjeli dans le respect des instruments d'urbanisme et du plan d'aménagement, tout en veillant sur la qualité du cadre de vie, de l'environnement et de la promotion de l'emploi, comme le stipulent les articles du décret exécutif portant création de cet établissement. Petite consolation, si toutefois les habitants saisissent l'opportunité de s'organiser en tant que partenaire social incontournable, le conseil d'administration de l'EPIC en question est en lui-même un «petit» gouvernement, car des représentants de tous les ministères, des directeurs centraux de rang y siègeront afin d'assurer la coordination intersectorielle, en sus du P/APW et des deux P/APC d'El-Khroub et d'Aïn Smara. Le cadre, donc, de cet EPIC est de dimension très importante, plus importante que le statut d'une commune ou de daïra, mettant désormais l'aménagement des sites des deux villes en question (mise à niveau pour le cas d'Ali Mendjeli) sous l'autorité centrale du ministre chargé de la Ville. Il s'agit pour le premier site, celui de la ville d'Aïn Nehas, appelé à accueillir près de 40.000 habitants, de ne pas renouveler les erreurs commises lors de la réalisation de la ville d'Ali Mendjeli, et de veiller à ce que la mise à niveau de ce dernier site soit accomplie d'une façon harmonieuse et dans le souci de rattraper les lacunes béantes dont souffre cette grande agglomération, appelée à accueillir, elle, 500.000 habitants à l'orée de l'année 2015, sans parler de toute une ville universitaire qui prend forme dans son périmètre immédiat et qu'il faudrait inclure dans tout calcul prévisionnel.

A ce titre, on ne peut que s'étonner de l'absence d'un représentant du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique au sein du conseil d'administration du tout nouvel établissement (EPIC), le seul qui manque bizarrement à l'appel parmi les représentants des ministres de l'Education nationale, de la Santé, de l'Intérieur, des Ressources en eau, de l'Energie et des Mines, de la Culture, de l'Habitat, des Travaux publics?, alors même que le centre de gravité du pôle universitaire de la wilaya de Constantine a basculé résolument vers la ville d'Ali Mendjeli !?