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Complexe d'El-Hadjar : Menace de durcissement du mouvement après le 17 avril

par Abdelkrim Zerzouri

La colère des travailleurs d'ArcelorMittal ne s'estompe pas. «Nous poursuivrons notre protestation jusqu'à ce que l'employeur prête attention à nos revendications, principalement l'exigence du départ de tout le staff de la direction des ressources humaines», nous a indiqué hier un travailleur qui a rejoint le mouvement de débrayage initié il y a trois jours de cela (lundi 10 mars). La pression est donc maintenue pour la troisième journée consécutive sur la direction générale pour la contraindre à réviser sa copie de gestion du complexe sidérurgique. « Il y a des accords conclus avec le partenaire social, un pacte de stabilité sociale et une convention collective à respecter, hélas, cela ne semble pas inscrit sur le registre des priorités de la direction générale. Mais, les choses doivent impérativement changer ; on usera pour cela de tous les moyens légaux et pacifiques pour faire échec au plan de déstructuration actuellement en cours d'exécution au complexe d'El-Hadjar », ajoute notre interlocuteur.

Interrogé sur cette situation, le porte-parole du syndicat d'entreprise, M.Ammouri, indique qu'il s'agit d'une colère spontanée des travailleurs qui expriment leur rejet des décisions unilatérales prises par l'employeur concernant les affectations des travailleurs d'un poste à un autre, ainsi que son refus d'appliquer le nouvel organigramme qui prévoit le recrutement d'un nouveau personnel qui pourrait combler le déficit en main-d'œuvre. Le syndicaliste évoquera d'autres problèmes qui enveniment les relations avec la direction générale du complexe dont « la volonté manifeste de l'employeur de faire avorter toutes les actions visant une redynamisation des activités du complexe et le silence de la direction générale sur les dossiers de corruption, dûment étayés de preuves irréfutables, lesquels dossiers n'ont pas été transférés au service juridique afin de les remettre à la justice ».

M.Ammouri rappellera la position adoptée par le syndicat d'entreprise et imposée par la conjoncture sociopolitique que traverse le pays, indiquant dans ce sens que le syndicat a décidé d'attendre encore jusqu'au 17 avril. Après cette date on avisera de la forme de la protestation qui sera inéluctablement engagée et ce, bien évidemment, après consultation des travailleurs. Mais, cela n'empêchera pas les salariés de continuer à manifester leur colère sur les lieux de travail et d'une manière pacifique. « Nous sommes conscients que la situation recommande toute la précaution qu'il faut lorsqu'il s'agit de mouvement de protestation, car le pays a besoin de passer le cap de l'élection présidentielle en toute sérénité et dans la stabilité. Ceci est un engagement sur lequel on ne reviendra pas. Mais après ce rendez-vous on discutera ouvertement et sans retenue aucune du sort du complexe d'El-Hadjar », précise notre interlocuteur.