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Une entreprise algéro-française pour la construction navale

par Moncef Wafi

Le constructeur de navires breton Piriou a annoncé hier la signature d'un partenariat public-privé avec le chantier naval d'Etat algérien Ecorep, dans le but de créer une coentreprise en Algérie, dénommée « Ecorep-Piriou ». Cette nouvelle société obéit aux lois algériennes puisque Piriou détiendra 49% de ses capitaux contre 51% pour Ecorep. Elle aura pour vocation de construire et réparer des navires de pêche et de servitude sur le site de Bouharoun situé à 40 kilomètres à l'ouest d'Alger. Ecorep est une entreprise publique de construction et réparation des embarcations de pêche à laquelle a été confiée la construction de bateaux professionnels en 2003 à travers quatre filiales de construction et réparation navales implantées sur trois pôles côtiers dont le site de Bouharoun, créé en 1982 et qui réalise des embarcations en bois de types sardiniers de 13 m à 22 m et des chalutiers de 16 m à 22 m.

Sa capacité de production est de 10 bateaux par an et d'environ 200 embarcations pour tous types de réparation.

Pour Pascal Piriou, le PDG du groupe éponyme, cette coentreprise devra permettre d'accéder au marché algérien de la pêche, inaccessible depuis la France. « Il permettra de créer de l'emploi et du savoir-faire en Algérie », expliquera-t-il dans un communiqué rendu public.

Le côté ingénierie et design de navires spécifiquement conçus pour le marché algérien sera soutenu par le site historique de Concarneau en France où sont basés les chantiers navals Piriou qui emploient mille personnes dont 300 en France. La relation commerciale de Piriou avec l'Algérie remonte à 1983, avec la construction d'un premier navire. En juin 2012, « El-Djedid 2 », livré fin mai pour le port d'Alger pour clore le contrat avec Piriou.

En 2010, les chantiers Piriou avaient remporté un appel d'offres international lancé par le Groupement d'Intérêt Commun des Entreprises Portuaires (GICEP) pour la construction de quatre remorqueurs d'exploitation portuaire. Trois ans plus tard, l'El-Djedid 2, le dernier des quatre remorqueurs en question, est livré, fin mai, pour être exploité par l'établissement portuaire d'Arzew, où il rejoindra El-Djedid 1, livré en octobre 2011, en même temps que l'Oued El-Kebir, destiné à Skikda. Quant à El-Haoues, mis en service en avril 2012, il travaille désormais dans le port d'Alger.

Le chantier naval français Piriou qui a assuré, pour le compte du GICEP, un volet de formation des équipages et de conduite des bateaux espère pouvoir se développer sur le marché algérien. Son patron, Pascal Piriou, avait expliqué que cette commande pourrait ouvrir la voie à d'autres contrats. Présent depuis plus de 30 ans en Algérie, le chantier naval compte renforcer sa présence sur le marché algérien, l'un des plus fournis au monde. En 2009, Piriou naval services, la branche réparation du groupe Piriou, avait remporté cinq appels d'offres internationaux, lancés par la société Sogeports, et concernant les arrêts techniques de cinq remorqueurs de 30 mètres, opérant dans les ports d'Alger, avec le « Mustapha Ben Boulaïd 2 », et le « Righa 2 » et « Choulou » pour le port de Skikda, ainsi que les « Tassina 3 et 4 » au port d'Arzew.