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Constantine : Nouvelle nuit d'enfer à Ali-Mendjeli

par Abdelkrim Zerzouri

«On craint le pire avec la persistance des violentes échauffourées qui font désormais la triste réputation de l'UV n° 14 à Ali-Mendjeli», déclare sur un ton d'alerte un riverain des lieux.

La situation sécuritaire qui se dégrade de plus en plus fait dire à notre interlocuteur que plus personne « ne voit le bout du tunnel ». La reprise des hostilités, jeudi dernier, entre les bandes des deux ex-bidonvilles, Oued El Had et Fedj Errih en l'occurrence, annonçait d'autres nuits blanches pour les habitants, notamment ceux qui arrivent d'endroits autres que les deux bidonvilles en question et qui se retrouvent coincés entre deux feux. Ainsi, dans la soirée du lundi, une autre nuit d'enfer a été imposée aux habitants de cette zone où tout différend se règle par armes blanches. « Les affrontements entre les deux camps de Oued El Had et Fedj Errih, entamés dès la tombée de la nuit ce lundi dernier, ont duré près de six heures », indiquent des témoins. Ces derniers ont brossé un sombre tableau dans la foulée de leur témoignage sur les évènements qui ont marqué cette nuit là l'UV n° 14. « C'était comme une campagne de chasse impitoyable, des bandes armées d'épées, de grosse pierres, de couteaux et de cocktails Molotov menaient bataille sur un terrain acquis à leur folie. On assistait à des incursions des groupes de Fedj Errih en profondeur dans le camp adverse, alors l'autre camp battait en retraite.          Puis, on se réorganise et c'est l'offensive de ces derniers qui repoussent les assaillants dans leur quartier. Et les choses demeurent rythmées par ces affrontements violents durant une bonne partie de la nuit », retrace-t-on le fil des évènements. Des habitants dont les bâtiments se trouvent à mi-chemin entre les deux camps ont été pris à partie par les antagonistes lorsqu'on leur a refusé l'accès aux terrasses. « Des jeunes voulaient pénétrer dans les blocs et monter sur les terrasses pour dominer les lieux et pouvoir lancer avec plus d'efficacité des projectiles, pierres et cocktails Molotov, sur leurs ennemis. Mais, devant le refus des habitants, leurs logements ont été cibles de grosses pierres. On a même tenté de casser les portes en fer pour monter en haut du bâtiment », signale avec effroi un habitant. Un autre relève un fait plus grave, affirmant qu'un jeune a lancé un cocktail Molotov à l'intérieur d'un appartement. « Les voisins ont dû intervenir pour circonscrire les flammes qui commençaient à se propager dans l'appartement en question », mentionne notre interlocuteur. « Que reste-t-il si nous ne sommes plus en sécurité dans nos appartements ? », s'interrogent les habitants. Nous sommes attaqués dans nos demeures, s'insurge-t-on, et l'on n'a pas d'autres moyens que de nous organiser pour nous défendre contre ces bandes qui se livrent une guerre qui ne semble pas prête à connaître son épilogue, assurent des habitants.

On signale dans ce sens que la police antiémeute a difficilement mis fin aux hostilités, non sans user de bombes lacrymogènes pour disperser les antagonistes.