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Vente d'armes au Venezuela et l'Algérie : Aznar accusé d'avoir joué les intermédiaires pour EINSA

par Salem Ferdi

L'ancien chef du gouvernement espagnol et président d'honneur du Parti populaire au pouvoir, José Maria Aznar, fait l'objet d'accusations dans la presse d'avoir servi d'intermédiaire pour des ventes d'armes pour l'entreprise espagnole d'armements EINSA avec le Venezuela, la Libye de Kadhafi et? l'Algérie.

Le journal électronique espagnol Info Libre a révélé, le 1er décembre dernier, le contenu de courriers électroniques datés de 2008 du président d'EINSA, Pierre Rodriguez Pla adressé à l'ex-président de la Caja Madrid ?caisse d'épargne-, Miguel Blessa, ami d'enfance d'Aznar, plutôt compromettants pour ce dernier. Info Libre a révélé le contenu des mails malgré la décision du tribunal supérieur de Madrid d'en empêcher la publication. Ainsi, le Parti Popular a beau être en flèche contre le régime de Hugo Chavez, cela n'empêche pas son président d'honneur de jouer les intermédiaires. Business is business. Le plus gros des révélations portent sur les contrats avec le Venezuela. Sur l'Algérie, le président d'EINSA indiquait dans ses courriers que José Maria Aznar disposait déjà d'une «structure» dont le premier collaborateur serait le «frère de son gendre». Info Libre notait qu'un mois auparavant, José Maria Aznar était en Algérie, le 5 novembre 2008 et a rencontré le président algérien. La révélation de l'existence de ces mails est intervenue quelques jours après un démenti de Jose Maria sur un quelconque rôle d'intermédiaire pour Einsa. Le frère du gendre serait Jean-Paul Agag, qui a deux sociétés dont Tizimad SL spécialisée dans l'intermédiation commerciale. Le mail du président d'EINSA met en cause directement Aznar.

UNE «STRUCTURE» FONCTIONNELLE EN ALGERIE

Il indique avoir «parlé hier avec le président (Aznar ; ndlr) qui a confirmé l'existence d'une structure qui fonctionne déjà en Algérie. Il n'est pas clair si des contrats ont été conclus en Algérie mais les courriers révélés indiquent que le «chapitre algérien» s'ouvre sur une liste des «clients potentiels» en Algérie qui était présentés comme aussi prometteurs que le Venezuela. Dans ces courriers, Alejandro Agag et son frère apparaissent à l'ombre d'Aznar comme des membres actifs d'un réseau de commissionnement sur des opérations avec l'Algérie. L'affaire a pris une tournure politique en Espagne. Elena Valenciano, secrétaire général-adjoint du PSOE, a demandé des explications sur le «rôle de courtier» dans la vente d'armes de M.Aznar. La dirigeante du PSOE a surtout insisté sur le cas de contrats conclus avec le Venezuela sous les auspices présumés d'Aznar. Lequel avait démenti, il y a quelques jours, avoir perçu des «frais ou des commissions» de la société Einsa et a menacé d'action en justice ceux parlant de «prétendu contrat d'intermédiaire». Le PSOE insiste pour savoir si, comme l'a rapporté «Infolibre», Aznar a joué les intermédiaires pour des ventes dans des pays comme le Venezuela, l'Algérie et la Libye.