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Des motos pour les pompiers

par A. M.

La Protection civile compte équiper ses unités d'intervention, en motos, pour améliorer la rapidité de leurs déplacements, dans un tissu urbain dont les routes sont constamment congestionnées par une circulation monstre, et facilite aussi leur mouvement sur les chaussées défoncées qui ralentissent, considérablement, l'arrivée, sur les lieux des accidents, et prodiguer les premiers soins d'urgence aux victimes. Ainsi, et selon les informations communiquées, hier, à l'émission «Forum» de la radio régionale de Constantine par deux officiers de la Protection civile de Constantine, l'expérience consistant à utiliser des motos pour pénétrer, plus facilement, dans les rues étroites des quartiers et des cités populaires est, actuellement, à l'essai dans la capitale. Et si celle-ci s'avère concluante, elle sera étendue aux wilayas, dont Constantine.

Les difficultés rencontrées par la Protection civile, dans les grandes villes, ont été explicitées, hier, et mises en exergue par le capitaine Legraa, chef du service prévention de la PC de Constantine.

«La ville de Constantine est devenue un vaste chantier à ciel ouvert et cela cause beaucoup de problèmes pour le déplacement de nos véhicules de secours, ceci d'autant plus que les citoyens ne nous facilitent guère le passage et ne se gênent, même pas, de circuler sur les bandes d'urgence aménagées sur les voies rapides». Comme palliatifs au problème, cet officier a recommandé la réhabilitation des réseaux routiers et la mise en place de plans de circulation cohérents dans les centres urbains. En matière de couverture du nombre des accidents et catastrophes dont le chiffre augmente , chaque année, le capitaine Legraa a évoqué la stratégie développée, au niveau national, par le corps de la Protection civile, en annonçant que l'objectif assigné à cette stratégie est de parvenir à créer, dans chaque commune, une unité d'intervention des pompiers. Et pour appuyer cette stratégie, a-t-il ajouté, une politique de formation a été mise en place et fonctionne à trois niveaux : une formation journalière des agents dans leurs unités et centres, une formation continue qui va de janvier à juin, dans le cadre de la lutte contre les catastrophes saisonnières, et, enfin, une formation de spécialistes pour les interventions dans les zones difficiles d'accès et la prévention des risques technologiques. Une nouvelle discipline de secours est apparue, dernièrement, dans le sillage de la réalisation des grandes infrastructures routières et consiste en une formation spécialisée des agents de la Protection civile pour les interventions dans les tunnels autoroutiers.

Arrivés à ce point des débats, les participants ont posé le cas du tunnel de Djebel Ouahch, sur l'autoroute Est-Ouest, qui n'a été ouvert à la circulation que dans un seul sens et a été interdit aux véhicules lourds. A ce propos, le représentant de la PC a expliqué que, d'une part ce tunnel ne dispose pas de tous les équipements de sécurité adéquats et que, d'autre part, en considération du fait que les travaux de creusement du second tunnel mitoyen ne sont pas encore terminés, la stratégie d'intervention des pompiers dans le cas d'un incendie, dans le premier tunnel, ne peut être développée à partir du second. Autre point qui a été pris en considération dans cette restriction : les poids lourds transportent souvent des substances explosives ou dangereuses et une éventuelle catastrophe à l'intérieur pourrait avoir des conséquences incalculables. C'est une simple, mais o combien salutaire, question de prévention, a rétorqué le capitaine Legraa.

Son collègue, le capitaine Benharzallah, chargé des statistiques, a pris à son tour la parole pour donner quelques chiffres sur les accidents de la route à Constantine, durant les 10 premiers mois de l'année 2013. Il dira, à cet effet, que 1.870 accidents ont été enregistrés, faisant 66 morts et 2.534 blessés. Et ces chiffres sont en augmentation par rapport à la même période de 2012 où l'on a enregistré 1.567 accidents qui ont fait 33 morts et 23.114 blessés. Aussi, 90 % de ces accidents sont dus à la mauvaise conduite des chauffeurs impliqués dans ces accidents.

Quant aux asphyxies au gaz domestique et autres, les statistiques indiquent, pour la même période de 10 mois, 43 interventions pour porter secours à 65 personnes et 2 décès ont été enregistrés, contre 50 interventions, en 2012, 68 personnes secourues et 11 morts, dont 9 d'un seul coup et dans un puits.