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La facture salée de la rentrée

par A. El Abci

Le 8 septembre prochain, c'est le rendez-vous de la rentrée scolaire et les commerces des fournitures scolaires ne désemplissent pas malgré le fait que les prix des articles exposés ne soient pas donnés.

La période précédent la reprise du chemin de l'école, est en générale synonyme d'achat de cahiers, de trousses, de stylos et crayons, de compas et autres gommes. Il faut dire que tous ces articles ne sont pas à la portée de toutes les bourses et un libraire avouera, dans ce sens, qu'en la matière, «les prix enregistrent, chaque année, des hausses, dont la plus modeste se situe entre 5 et 10 % ». Et tous ces articles ont besoin d'un cartable pour les contenir et assurer leur «transport» à l'école. Cartable, dont il y a lieu d'indiquer l'apparition nouvelle, ces dernières années, de celui dit cartable à roulettes ou «chariots», vendu jusqu'à 7.000 DA et qui a fait une entrée fracassante cette année, car présenté en grandes quantités dans la quasi-totalité des magasins spécialisés dans ce genre d'activités. Selon un père de famille, «en dépit de leur prix élevé, je suis contraint de les acheter, car ces cartables évitent à mon fils de porter tous les livres et articles scolaires sur son dos». Cependant dans les librairies des quartiers populaires, on peut trouver le «made in China» à des prix sensiblement moins élevés, à seulement 1.500 et 1.800 DA. Il en va de même pour ce qui concerne les autres produits importés de Chine ou fabriqués localement mais dont la qualité est discutable. Selon une mère de famille, «je suis obligée d'acheter chinois parce que ce sont les produits qui sont à la portée de ma bourse, à l'instar du cartable à roulettes à 1.500 DA, exigé par mes deux filles. Mais je ne suis pas dupe, dira-t-elle, je sais qu'ils ne vont pas résister plus d'un trimestre d'usage intensif et d'aller-retour à l'école, mais c'est ça ou rien ! Je le fais aussi pour contenter mes gosses». Et d'ajouter, qu'en ce qui concerne les autres articles, «j'en achète également dans ces magasins ou chez les commerçants informels qui exposent leur marchandise sur les trottoirs et qui affichent des prix à ma portée, sans trop chercher la qualité». Les cahiers de 32 pages, sont ainsi pratiquement à moitié prix, de même pour les trousses qui ne dépassent pas les 100 DA l'unité, contre 500 DA pour une trousse d'assez bonne qualité. Les prix dans les librairies sont, en effet, intouchables, une trousse à stylos est affichée entre 150 et 950 DA, pour la qualité supérieure, l'ardoise entre 400 et 600 DA, le cahier de 32 pages coûte jusqu'à 45 DA, la règle simple 50 à 150 DA, pour la meilleure qualité. Enfin, il y a lieu d'ajouter l'inévitable tablier qui coûte en moyenne 1.000 DA.

L'ardoise est salée, soit entre 9.000 et 10.000 DA par enfant, ce qui est hors de portée des familles nombreuses à revenu modeste, fera remarquer un parent, qui avoue ne pas comprendre pourquoi les prix ne baissent jamais et cela, malgré les nombreux trousseaux scolaires distribués par l'Etat, d'un côté, et les mairies, de l'autre !?