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Affaire Djezzy : Rebrab veut recourir à l'arbitrage international

par M. Aziza

L'invité de la radio web du joural électronique Maghreb Emergent, le patron du groupe privé Cevital, Issad Rebrab, n'a pas écarté le recours à l'arbitrage international à Londres si jamais « Cevital ne trouve pas ses comptes dans la nationalisation du capital de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy ».

Issad Rebrab a précisé que son groupe quoiqu'il est actionnaire minoritaire avec seulement 3,43% a le droit d'exercer le droit de préemption à la participation de toute augmentation de capital. Rebrab a affirmé que son groupe a eu déjà la possibilité d'acheter tous les actifs de Djezzy, il y a de cela quelques années, mais il a renoncé parce qu'il a été déconseillé par les autorités algériennes. Il précise que aujourd'hui il y a une proposition avec une augmentation de 30% de notre part, 30% pour l'opérateur et 35% pour l'Etat. Mais, il confirme que « c'est toujours bloqué, l'Etat algérien s'obstine à détenir 51% du capital d'Orascom Telecom Algérie ».

Si auparavant Issad Rebrab a renoncé à l'achat à 100% des actifs d'OTA, aujourd'hui il ne compte pas laisser ce qu'il considère être son droit et se retirer et « dans le cas où son groupe sera marginalisé, il ira à Londres ». Le patron de Cevital a tenu à préciser que son groupe visera par le recours à l'arbitrage son coactionnaire à savoir Vimpelcom. Et de préciser « j'ai nullement l'intention de viser mon gouvernement ou l'Etat algérien, je suis Algérien à part entière et je respecte mon Etat et mon gouvernement », a-t-il conclu.

Rebrab a, par ailleurs, encore une fois dénoncé le blocage de certains de ses projets. Il en cite deux, l'un relève du secteur agricole pour la production d'huiles végétales, un projet qui peut répondre aux besoins locaux, selon le concerné et aussi pour exporter à hauteur d'un milliard de dollars à l'étranger. L'autre projet qui fait aussi l'objet de blocage, selon le patron de Cevital, est celui relatif à la construction d'une grande usine d'électroménager à Sétif. Les raisons de ce blocage sont situées selon Rebrab au sommet de l'Etat. « Le blocage vient de l'entourage du prince puisque c'est le prince et son entourage qui décident dans ce pays », dit-il évoquant aussi le problème de l'indisponibilité des grandes assiettes foncières, du moins dans l'immédiat.

Issad Rebrab interpelle encore une fois les autorités algériennes pour libérer les Algériens afin qu'ils puissent investir à l'étranger. Il appelle à la révision de la loi sur la monnaie et le crédit qui bloque les investisseurs algériens. Il précise qu'il y a d'énormes opportunités pour acheter des usines en Europe à des prix imbattables. Il cite son cas : « On a acheté les menuiseries en PVC, l'entreprise française OXXO, à 400 000 euros par une de nos filiale à l'étranger », a-t-il rappelé. Enfin, Issad Rebrab a voulu rassurer les travailleurs de Michelin Algérie, dont l'usine fermera à la fin de l'année, que l'activité commerciale est reprise par Cevital. Il précise « nous sommes capables d'offrir 3000 emplois dans notre entreprise de double vitrage à Bordj Bou Arreridj ». Et d'ajouter « nous avons également demandé à l'Etat algérien de nous louer une unité à Sidi Moussa de 13 hectares qui est fermée, pour mettre en place notre unité à cet endroit et de ce fait prendre en charge 3000 employés, mais nous n'avons obtenu aucune réponse favorable pour le moment », a-t-il souligné.