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Le syndicat de la Seaco en ébullition

par A. Mallem

Les relations entre la direction générale de la Seaco et le syndicat d'entreprise relevant de la Fédération nationale de l'hydraulique de l'Ugta, ne cessent de se dégrader révélant le conflit latent prévalant au sein de l'entreprise des eaux et de l'assainissement entre les deux partenaires sociaux, conflit dont les prémices d'un éclatement sont apparues hier mardi.

En effet, une quinzaine de syndicalistes affiliés au syndicat d'entreprise et aux différentes sections syndicales de la Seaco se sont retrouvés, hier mardi, réunis autour des responsables de l'Union territoriale ouest (UTO ) de l'Ugta de Constantine pour se concerter et «prendre les mesures qui s'imposent pour faire face au mépris dont font l'objet les représentants des travailleurs, à la situation imposée par notre direction générale et au harcèlement dont sont victimes les travailleurs», nous a déclaré le coordinateur du syndicat d'entreprise de la Seaco, M. Beroual Abderrezak, en nous remettant la copie d'un dossier retraçant les péripéties du conflit opposant son syndicat à la direction générale de cette entreprise. Et de nous faire un exposé succinct sur l'origine du différend né de la non-reconnaissance de leur syndicat par le directeur général malgré que cette instance ait été installée officiellement par la fédération de l'Hydraulique lui préférant un «syndicat croupion», selon lui, qui a été désigné par le secrétaire général de l'union de wilaya de l'Ugta, lequel, rappelons-le, a été suspendu de ses fonctions il y a deux ans par le secrétaire général de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd lui-même. Une suspension jamais admise par le concerné, qui la rejette dans la forme et dans le fond.

«Ainsi, la partie jouée par notre directeur général est facilitée par la persistance de l'autre conflit existant au sein de l'union de wilaya. Et il en profite pour essayer de diviser les travailleurs», font remarquer des représentants de sections syndicales. Continuant l'explication, Beroual insista sur le fait que le directeur général refuse d'appliquer la décision de justice reconnaissant la légitimité du syndicat d'entreprise et déniant la représentativité à la section installée par l'union de wilaya UGTA. «Il a refusé carrément d'appliquer le verdict de la justice rendu le 13 Juin 2012, revêtu pourtant de la décision exécutoire. Pis encore, il n'a jamais voulu répondre aux nombreuses invitations de collaboration, dans le cadre du partenariat social, que nous lui avions faites nous-mêmes ainsi que la fédération de l'Hydraulique. Ensuite, il est passé aux menaces de licenciement dans le cas où je continuerai à lui adresser des écrits à ce sujet. Foulant aux pieds les dispositions de la loi 90/14 stipulant qu'au-delà de 500 travailleurs (l'effectif de la Seaco est de 2200, ndlr), le bureau du syndicat d'entreprise est situé au siège social de celle-ci, alors que M. le directeur général a pris la décision de transférer ce bureau à l'agence du Bardo. Il a pris la décision unilatérale de geler toutes les commissions, laissant uniquement celle de la discipline pour sévir contre les travailleurs. Jusqu'à présent, cinq d'entre eux, dont un syndicaliste qui a 23 ans de service, ont été licenciés. Un autre a été grossièrement insulté par le directeur général adjoint avant d'être licencié arbitrairement. Il y a un grand bouillonnement au sein des travailleurs de l'entreprise qui risque de déboucher vers des dérapages incontrôlés, parce que la majorité des travailleurs sont des contractuels. Se complaisant dans cette situation précaire, la direction générale refuse de les titulariser avec des contrats à durée indéterminée (CDI) ».

Intervenant à son tour, M. Arafa Abdelouahab, secrétaire général de l'Uto, a déclaré que les représentants des travailleurs de la Seaco ont le soutien total de son instance syndicale et que, «ensemble, nous sommes déterminés à aller loin, très loin dans cette affaire. Nous allons d'abord, ce jour même, envoyer un rapport détaillé à la centrale syndicale et attendre sa réponse avant d'agir».

Enfin, contactée hier, la direction générale de la Seaco, par l'intermédiaire du chargé de la communication, nous a fait savoir que la direction générale de la Seaco est disponible à expliquer les tenants et aboutissants du dossier relatif aux relations avec le partenaire social ainsi que la stratégie de l'emploi de l'entreprise pour une bonne clarification du sujet, sans vouloir dire un mot de plus au téléphone.