Une foule très
nombreuse et des personnalités venues de plusieurs régions du pays ont
accompagné, ce jeudi, Missoum Boumediene à sa dernière demeure, laissant la
ville des Rostémides orpheline d'un homme de sa stature. Décédé mardi dernier à
l'EHU d'Oran à l'âge de 67 ans, le défunt était un journaliste talentueux, un
sacerdoce qu'il a patiemment mené aux côtés de son amour de toujours : le
cinéma. Sous sa houlette en tant que directeur de la cinémathèque de Tiaret
dans les années quatre-vingt, la vie culturelle et artistique dans l'antique
Tihert connaîtra un rayonnement sans pareil jusqu'à son départ en exil «forcé».
Rentré au pays fin janvier dernier où il retrouva ses amis de toujours, Missoum
Boumediene s'est très vite retrempé dans l'ambiance -qui lui manquait tant- de
sa ville natale, jusqu'à ce fatidique jeudi où il fut terrassé par un AVC.
Egalement membre fondateur de la Ligue algérienne des droits de l'homme,
Missoum Boumediene était un infatigable militant des sans voix et des
laissés-pour-compte, en Algérie comme à l'étranger.
Missoum, en
véritable cheville ouvrière de l'activité culturelle et artistique locale, et
après son retour au bercail, avait des projets plein la tête pour redorer le
blason d'une ville devenue orpheline d'hommes de la trempe de celui qui milita
toute sa vie pour la dignité de sa ville et de son pays l'Algérie. Comme un
terrible signe du destin, Missoum a voulu se souvenir de ses frères et amis
emportés par la grande faucheuse, en contribuant à l'organisation d'une journée
contre l'oubli, tenue dernièrement à Tiaret. Missoum Boumediene a été inhumé,
ce jeudi, au cimetière de la ville. Tiaret a perdu deux grandes figures en
l'espace de quelques jours seulement, avec le départ sur la pointe des pieds
d'une autre icône locale feu Bormati Tayeb, décédé la semaine dernière à l'âge de
82 ans.