La crise qui a secoué l'ENMTP durant toute la semaine passée a été désamorcée jeudi, en début de soirée, suite à l'accord intervenu entre les contestataires et la direction générale de l'entreprise et en vertu duquel les travailleurs devraient rejoindre leurs postes de travail ce dimanche à partir de 7 h 30.

Cet accord n'a été signé qu'au bout de deux réunions marathon de négociations, dont la première avait commencée à 11 h du matin et la seconde s'est terminée vers 18 h30. Les deux séances ont réuni la direction générale et les délégués désignés par les contestataires et se sont déroulées en présence du chef du cabinet du wali, des représentants locaux de la Gendarmerie nationale et de la direction de la Sécurité de la wilaya. Les deux parties ont consigné les termes de l'accord dans un « procès-verbal de rencontre » dont nous avons obtenu une copie. Le P.-V. comporte trois points. Le premier indique que « la direction générale a accepté la plate-forme de revendications qui sera traitée à partir de dimanche prochain», en ajoutant que «le délai de 15 jours a été fixé pour entamer les négociations avec les représentants légitimes des travailleurs», sans indiquer dans le détail sur quoi vont porter les prochaines négociations. Le second point de l'accord porte sur la compensation du préjudice engendré par le mouvement de protestation. «Les deux parties se sont mises d'accord sur la compensation de 5 jours (d'arrêt de travail) suivant un accord qui sera établi dans l'avenir», indique-t-on encore dans le P.-V. sans autre forme de détail. Et enfin, le troisième point sur lequel les participants se sont mis d'accord aussi est «la reprise immédiate du travail».

Pour le PDG de l'ENMTP qui nous a contactés hier, cette reprise se fera aujourd'hui dimanche au matin. Aussi, dans la foulée, M. Boulebd Slimane, le PDG de l'ENMTP, qui nous a communiqué une copie du P.-V. comportant l'accord, a tenu à apporter des précisions sur le mouvement de contestation. «En premier, indique-t-il, il faut noter que la direction général de l'entreprise, en commun accord avec les services de la wilaya et de la sécurité, avait exclu au début du mouvement tout accord avec les contestataires, tant que ces derniers maintenaient les portes de la zone fermée, empêchant toute activité. Jeudi dernier, nous avons tenu une première réunion de médiation avec les délégués des contestataires qui s'est déroulée en présence du chef de cabinet du wali, du représentant du Darak-El-Watani, du directeur de la sécurité de la wilaya, de tout le staff dirigeant de la direction générale et qui été élargie aux PDG des filiales. Pourquoi médiation? Parce que, dès le début du mouvement, nous avons signifié aux contestataires qu'il était impossible de discuter avec eux tant que les grilles demeurent fermées. Le fait que les gens entrent ou n'entrent pas, qu'ils fassent grève ou qu'ils ne fassent pas, n'était pas une condition préalable au dialogue. Ils ont admis ce principe et dans l'après-midi, les contestataires ont ouvert les deux portes d'accès et libéré le passage à la zone. Et la seconde réunion a abouti à l'accord qui a été sanctionnée par ce P.-V., signé par les représentants de la direction générale et les délégués du mouvement de contestation. Donc, pour moi, en tant que direction, la crise est désamorcée et le travail reprendra dimanche au matin», a conclu le PDG de l'ENMTP en ajoutant que le P.-V. en question a été affiché à l'intention des travailleurs. La plupart de ces derniers que nous avons réussi à joindre hier disent ne pas être au courant de cet accord, car il a été conclu tard dans l'après-midi du jeudi, suivi par le repos du week-end. Les travailleurs vont, donc, aller aux nouvelles ce matin et reprendre normalement le travail à la lecture du P.-V. portant sur l'accord dûment approuvé par leurs représentants, disent nos interlocuteurs.