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Séminaire sur les TIC : «3G is dead»

par Ghania Oukazi

«Perspectives globales et alternatives spécifiques» est le thème qui sera discuté par des experts en technologies de l'information et de la communication (TIC) le jeudi 13 décembre à l'Ecole nationale polytechnique d'Alger.

Les organisateurs de ce séminaire sont l'AATT (Association algérienne pour le transfert de technologies) et l'ADEP (Association des diplômés de l'Ecole nationale polytechnique). Animé par des spécialistes en matière de technologies modernes, ces deux associations veulent faire de ce séminaire une tribune pour engager le débat tant attendu et recherché sur l'opportunité de l'installation de la fameuse 3G. Un système que le gouvernement se targue d'avoir choisi pour améliorer le débit d'Internet mais aussi pour permettre l'élargissement de la connexion à un nombre le plus large possible de citoyens.

C'est pour un «Haut débit mobile» que les organisateurs de la journée du jeudi prochain reconnaissent en préambule, que «dans le domaine des télécoms, l'Algérie a relevé des défis appréciables depuis la promulgation de la loi 2000-03 du 5 août 2000 fixant les règles générales relatives aux télécommunications». Ils rappellent qu' «en 2012, les 3 opérateurs de téléphonie mobile totalisent environ 35 millions d'abonnés». Cependant, soulignent-ils, «jusqu'à présent, ces 3 opérateurs continuent d'offrir uniquement la 2G et l'offre Internet reste nettement insuffisante en termes de débit et de nombre d'accès (internautes)». Ce qui, selon eux, «se traduit dans le domaine des TIC par des classements très défavorables à l'Algérie». Experts en matière de TIC pour avoir, certains d'entre les participants au moins, eu à mettre en place les systèmes les plus sophistiqués dans ce domaine dans des pays occidentaux, les animateurs du séminaire chez les polytechniciens estiment qu'il est temps de se dire des vérités sur l'utilité de la 3G et l'efficacité pour un pays comme l'Algérie qui a accumulé des retards décevants en matière d'Internet. Ils affirment ainsi haut et fort que «dans le monde, la 3G, opérationnelle depuis les années 2000, vit ses derniers moments». Preuve en est, expliquent-ils, que « ses évolutions (la 3G) meurent (technologiquement parlant) en 2014 ». Parmi ces experts, ceux qui ont participé récemment à des rencontres sur les TIC entre autres à Dubaï et à Paris ont entendu les grands spécialistes de la question conclure que « 3G is dead» (la 3G est morte).

«LES DERNIERS MOMENTS DE LA 3G»

L'AATT et l'ADEP pensent qu'aujourd'hui «l'Algérie est face à un dilemme concernant le choix de la prochaine génération de communications mobiles». Trois options sont proposées à débat pour tenter de trouver une solution à ce dilemme. Il s'agit soit «d'opter pour la 3G malgré que ce soit une technologie de fin de cycle». Il est clair que si le gouvernement se contente de ce choix, c'est qu'il prouvera, selon les experts, «qu'il ne s'encombre pas de compter les grosses masses d'argent qui vont être injectées dans le projet tout en sachant que son utilité ne pourrait être valable que pour à peine deux ans». La deuxième proposition «opter directement pour la 4G/LTE (Long Terme Evolution)». Option qui fait dire aux experts que «c'est la meilleure solution pour faire franchir le pays le pas impératif en matière de connexion et de débit». Troisième et dernière option par laquelle les organisateurs interrogent «choisir une solution mixte ou une solution évolutive?». Dans ce cas, disent-ils, «le gouvernement pourrait permettre aux opérateurs qui sont prêts de mettre en place la 3G mais l'Etat doit préparer les moyens humains et matériels pour mettre d'ores et déjà au point le projet de la 4G afin de l'installer le plus tôt possible».

L'on s'accorde à avouer que si les pouvoirs publics cèdent au choix de la 3G, «c'est de l'argent jeté par les fenêtres et du temps perdu». Les arguments des experts sont simples. «La 3G est de 10 mégas, ce qui couvrira difficilement les besoins considérables du pays en Internet», disent-ils. «Alors que la 4G est de 100 mégas, ce qui permettra de couvrir 3 à 4 millions de personnes», assurent-ils. Ils attirent l'attention que contrairement aux chiffres des personnes connectées avancés par le gouvernement, «l'Algérie n'a qu'un million de citoyens qui ont l'ADSL, soit une couverture globale de 8% seulement».

DES EMINENCES DE L'INTERNET A ALGER

Les deux associations estiment que «compte tenu de l'importance stratégique de la question, nous avons jugé utile d'organiser une journée d'études faisant appel à deux experts algériens». Il s'agit du Dr Riad Hartani, qui a procédé à l'installe de la 4G aux USA et à travaillé au Japon, et du professeur Merouane Debbah qui travaille en France. Le Dr Hartani fera le point sur «les nouvelles générations de réseaux internet mobiles : technologies, études de cas et impacts économiques». Le Prof. Debbah, pour sa part, interviendra sur « le haut débit et les réseaux sans fil du futur: quelles sont les différentes options ?» «Nous espérons ainsi apporter notre modeste contribution au débat sur une question d'actualité dont l'importance pour l'avenir du secteur des télécoms, voire du pays n'est plus à démontrer», estiment les organisateurs. Ils sont convaincus que «le débat permettra de dégager des éléments d'orientation pour une solution pertinente pour l'Algérie». Le débat portera, disent-ils, sur «les questions pertinentes relatives aux stratégies d'évolution des réseaux internet mobiles (3G, 4G, 5G, wifi, Ad Hoc, Cloud?) à travers une analyse multidimensionnelle: technique, économique et sociale». L'on note qu'«une analyse des leapfrog strategies sera débattue par les panelistes en partant de l'hypothèse incontestée que: les TIC permettent des raccourcis en passant d'une société industrielle à une société postindustrielle, sans passer par la phase dite société développée, sans prérequis culturel, social ou économique; et les technologies internet formeront la plateforme principale au cœur des stratégies économiques du 21e siècle et constitueront l'atout de compétitivité principal dans un monde globalisé». Débat qui, faut-il le noter, n'a pas été proposé par l'autorité publique quand elle a décidé de choisir la 3G. C'est probablement pour ne pas avoir à faire face à des avis contraires mais pouvant lui prouver que son choix «vit ses derniers moments».