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Un virus tue deux Saoudiens : Ryadh rassure sur le «Hadj»

par Moncef Wafi

Le prochain «Hadj» sera-t-il placé sous le signe du danger ? Ryadh se veut rassurante et écarte, pour le moment, toute menace liée à l'apparition d'un virus de la famille du «SRAS», responsable d'une pandémie mortelle en 2003.

L'Arabie Saoudite, et depuis que les premiers pèlerins affluent à La Mecque, on en attend deux millions, s'appuie dans ses conclusions sur la rareté des cas enregistrés dans le pays. Deux morts ont été jusque-là déclarés, alors qu'un troisième cas, un Qatari de passage par le royaume wahhabite est pour le moment en soins intensifs dans un hôpital de Grande-Bretagne, a indiqué hier l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui n'a pas encore lancé d'alerte mondiale. Ce suivi trouve sa raison dans la proximité du ?Hadj', terrain propice pour la propagation d'épidémie de tous genres. Sur le plan médical, et si ce virus n'est pas le mortel SRAS, selon le rapport de l'OMS, il n'en demeure pas moins dangereux quoique différent, en provoquant de «graves lésions rénales».

Période d'attente, d'investigation, l'OMS se penche sérieusement sur ce virus apparu, il y a de cela trois mois, et on attendait, dans la soirée d'hier, un nouveau point de la situation.

Rappelons que le virus du SRAS, syndrome respiratoire aigu sévère, est une maladie respiratoire grave causée par un type de virus, jusqu'ici inconnu. Il est apparu, pour la première fois, dans le sud de la Chine, au mois de novembre 2002. En mars 2003, les premiers cas canadiens sont apparus chez des personnes rentrant de Hong Kong. D'après l'OMS, lorsque la maladie s'est déclarée en 2003, il y avait un total de 8.098 cas probables de SRAS dans le monde, parmi lesquels 774 décès. Du côté des Saoudiens, on reste vigilants sans pour autant tomber dans l'alarmisme. «Il n'y a pas de mesure préventive spéciale pour les pèlerins», a expliqué le professeur Ziad Mimich, chef de la médecine préventive, au ministère saoudien de la Santé. Cette menace, même si elle est suivie sérieusement par l'OMS, pourrait ne représenter en fait aucun danger de contagion si l'on se rapporte au cas qatari soigné à Londres et qui est tombé malade en revenant d'Arabie Saoudite.

Le directeur de la Santé publique du Qatar, Mohammed Ben Hamad Al-Thani, a assuré que ce cas était «unique» dans le pays et que ni les membres de la famille du malade, ni le personnel soignant à Doha, n'ont été contaminés.

Il a néanmoins profité de l'occasion pour appeler les Qataris, candidats au pèlerinage, de prendre toutes les précautions avant de se rendre aux Lieux Saints, en prenant tous les vaccins nécessaires à temps et à stériliser fréquemment leurs mains et à utiliser des masques de protection.

Des précautions que devra également observer le contingent algérien, fort en 2011 de quelque 35.000 pèlerins. Pourtant, et comme chaque année, le problème de l'aptitude des hadjis algériens se pose avec acuité et on découvre des cas chroniques, une fois sur place.