Les habitants de
la cité 1.063 logements location-vente, située près de l'EHU 1er Novembre 1954,
montent au créneau pour dénoncer les défaillances de gestion de leur site
confiée à l'Agence d'aide au développement du logement (AADL) et le manque de
transparence quant à la destination des charges versées mensuellement à cette
agence. Dans une requête, les coacquéreurs de cette cité réclament l'ouverture
en urgence d'une enquête ministérielle pour «mettre toute la lumière sur les
causes de la dégradation du cadre de vie dans cette cité réceptionnée fin
novembre 2005». A l'origine de cette levée de boucliers, une série de pannes
répétées et prolongées d'ascenseurs dans des tours de 16 étages, ce qui a
fortement indisposé les coacquéreurs. «Les habitants des étages supérieurs
vivent dans une angoisse permanente. Escalader une tour de seize étages est un
exploit sportif pour une personne saine. Pour les personnes âgés ou malades,
les femmes enceintes et enfants en bas âge, c'est un supplice. Ils sont
contraints de faire un choix douloureux entre monter 16 étages ou ne pas
quitter le domicile», affirme cet habitant. Et un autre d'enchaîner: «Nous
avons sollicité à plusieurs reprises les responsables de l'AADL pour réparer
notre ascenseur, mais en vain. Les inspections et les entretiens préventifs ne
se font plus depuis plusieurs mois. Il n'y a même pas une personne chargée
d'huiler les câbles et autres équipements des ascenseurs». Un autre coacquéreur
affirme: «Les habitants de la tour 19 sont sans ascenseurs depuis des mois.»
Mais le comble pour ces habitants est la découverte que les équipements des
ascenseurs commencent à s'user sous l'effet de frottement des câbles métalliques
sur les poulies. Ces câbles de traction au nombre de 3 à 8 empêchent la cabine
de tomber. «Les câbles métalliques de l'ascenseur du bloc 25 sont totalement
râpés sous l'effet de la friction. Plus grave, nous avons découvert que le
système de freinage de cet ascenseur, qui empêche la cabine de tomber en cas de
rupture des câbles, a été emporté. Cet ascenseur, qui est toujours
opérationnel, est une menace pour la vie des habitants. Nous allons déposer une
plainte contre cette agence», affirme ce représentant des habitants. Et un
autre d'enchaîner: «les responsables de l'AADL sont au courant de cette
situation. Ils doivent désormais assumer pleinement leurs responsabilités en
cas de sinistre. Nous avons adressé un rapport détaillé aux services de sécurité,
aux instances judiciaires, au ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme et au
wali». Les représentants des coacquéreurs ont été reçus lundi matin par les
responsables de la direction régionale de l'AADL qui se sont engagés à prendre
en charge toutes leurs revendications. «Le directeur régional s'est engagé en
personne à procéder à la réparation et à la mise en marche des ascenseurs des
tours. Nous restons toutefois sceptiques puisque toutes les promesses faites
par cette agence sont restées lettre morte. Nous assistons ces quatre dernières
années à une grave détérioration de notre cadre de vie. Les agents de l'AADL ne
disposent même pas d'ampoules pour remplacer celles grillées.», regrettent les
habitants. Près de onze ans après le lancement du programme location-vente, la
capacité de l'AADL à mener à bien sa mission d'administrateur de biens est
largement contestée par les coacquéreurs.
Ces derniers
payent les charges de gestion les plus élevées à l'échelle nationale sans un
droit de regard ni une participation active et constructive.