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Défense : Deux navires de la marine nationale modernisés en Espagne

par Kader Hannachi

La marine nationale envoie, dès septembre prochain, 2 de ses navires de guerre en Espagne pour être refaits à neuf et moderniser leurs capacités de manœuvre. L'opération, d'un coût de 75 millions d'euros, s'inscrit dans le cadre d'un vaste et ambitieux programme de modernisation de ses capacités opérationnelles.

Après l'achat de 2 frégates de type MEKO A200 auprès du constructeur allemand Thyssen Krupp Marine Systems (TKMS), la marine nationale vient de signer avec l'espagnol Navantia, un contrat de 72 millions d'euros pour la modernisation de 2 de ses navires de guerre actuellement en service.

L'engagement signé entre les deux parties, à la suite d'un appel d'offres international ouvert, consiste à allonger la durée de vie des 2 bateaux dont on ignore pour l'instant l'identité et à améliorer leur système de contrôle et de feu.

Les travaux de réparation et de modernisation devraient, selon les spécifications du contrat, durer 2 ans mais avec la possibilité de prolonger légèrement le délai, en cas de nécessité. Le premier navire algérien retenu devrait gagner le port de Ferrol, près de la Corogne, en Galice où se trouvent les chantiers navals de Navantia, en septembre prochain. Le deuxième devrait le suivre, suivant un calendrier arrêté par les parties contractantes.

Plusieurs grands constructeurs de bateaux de guerre étaient en lice pour gagner le marché mais c'est finalement Navantia qui l'a décroché, en présentant la meilleure offre et l'atout d'être un partenaire de longue date de l'Algérie et apprécié pour son sérieux et la qualité de ses prestations.

Navantia, pour qui c'est le « plus gros marché » remporté depuis plusieurs années et dans un contexte où la construction navale de guerre n'est pas exempte de la crise, n'est, en effet, pas un inconnu dans notre pays.

Ce grand de la construction navale dans le monde, financé en partie par des capitaux britanniques et fournisseur essentiel de la marine de guerre espagnole, a déjà, dans le passé et depuis 1992, pris commande avec succès de plusieurs contrats de réparation et de modernisation de méthaniers de Sonatrach.

Il profite, cette fois, de ce qui semble être depuis 2006-2007 au moins, un vaste programme destiné pour la marine nationale, à renforcer sa flotte dont bon nombre de pièces datent déjà des années 1970 et se trouvent donc frappées de vieillesse et accroître ses capacités opérationnelles, notamment dans les domaines de la sécurité du trafic maritime et de la surveillance de nos eaux territoriales et voies maritimes en Méditerranée.

La particularité de ce programme est dans la diversité des partenaires et des fournisseurs qui ne sont plus exclusivement russes comme c'était le cas dans un passé pas si lointain, ce qui indique clairement que quelque chose est en train de changer graduellement dans la manière dont l'Armée algérienne, qui connaît un renouvellement générationnel dans son commandement, est en train de s'équiper pour les 30 à 40 prochaines années.

La presse internationale, spécialisée dans le domaine militaire maritime, indique ainsi que les forces navales algériennes négocient la signature d'un contrat avec la société China Shipbuilding pour la construction de 3 frégates légères qui seront construites à Guangzhou ou à Shanghai. Dans le milieu de l'année dernière, il a été annoncé que l'Algérie avait signé un contrat avec des Russes dont Rosoboronexport pour les 2 nouvelles corvettes de classe Tiger, l'une des modèles les plus récents de la Marine russe. Le navire peut être équipé d'une variété d'armes avec une capacité de porte-hélicoptère. Pour rappel, et selon des sources qui ne sont pas algériennes, la flotte de surface de la marine de guerre algérienne se compose de 3 frégates anti sous-marin, 6 corvettes, 22 patrouilleurs et navires de combat littoral, 3 navires amphibies et de 3 navires de soutien logistique.