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Un parcours de combattant pour une poche de sang !

par Mokhtaria Bensaâd

« Lorsqu'il y a urgence, nous sommes souvent confrontés à une véritable course contre la montre pour avoir le sang compatible au groupage du malade. Le pire que j'ai vécu dernièrement, est le décès d'une patiente admise en urgence à l'hôpital, parce qu'on n'a pas pu lui procurer une pochette de sang à temps. C'était dramatique», nous dira un médecin à l'EHU d'Oran. Perdre un malade, c'est toujours pénible pour un médecin, mais le voir mourir par manque de donneur de sang compatible est tragique. C'est la situation que redoutent le plus le personnel médical, ainsi que les parents et les proches des malades. Malgré les campagnes de sensibilisation menées pour la collecte de sang, les donneurs ne se bousculent pas devant les centres de transfusion sanguine ou les clino-mobiles pour la collecte de sang. En cette saison estivale coïncidant avec le mois sacré du ramadhan, de moins en moins de donneurs sont enregistrés. Le problème est beaucoup plus complexe, nous explique le même médecin pour les groupages rares tels que le B-, le O- et à un degré moindre le A-. Pour les cas urgents, on a toujours recours aux proches et amis pour sauver une vie. Pas facile de trouver un donneur compatible et sain, dans un moment où la vie du patient est en jeu. Tous les moyens sont bons pour lancer des appels au don de sang. A travers la radio locale, le porte à porte ou même à travers le Facebook actuellement. Se procurer une pochette est devenue un véritable parcours de combattant quand tous les efforts n'apportent pas leurs fruits, c'est le drame pour les parents et la famille en général. Pourquoi les donneurs se font de plus en plus rares ? Du côté du CHUO et de l'EHS Canastel, le problème réside au fait que le don de sang n'est pas systématique. «On ne fait don de son sang que pour les cas urgents d'un des membres de la famille», nous dira le directeur de l'EHS Canastel. Il souligne que même si l'hôpital arrive à satisfaire à 100% la demande interne, spécialement pour les malades hémophiles, pour la demande extérieure, on a toujours besoin de donneurs. Dans ces cas, le patient fait appel à ses proches et amis. En 2012, le poste de transfusion sanguine de cet hôpital pédiatrique a pu collecter 526 poches de sang à travers la collecte mobile effectuée entre le mois de janvier et le mois de juin, ajoutons la collecte fixe, le nombre total de dons a atteint 782 poches. Une quantité suffisante pour satisfaire la demande interne. Selon le rapport de l'EHS Canastel, un effort est demandé pour la demande externe.

Du côté du CHUO, même situation, le problème des donneurs se pose aussi. Cependant, on nous signale que cette période de l'année est marquée par un ralentissement dans l'opération de collecte à cause des vacances universitaires. «La grande partie des pochettes nous provient des clino-mobiles qui sont mobilisés au niveau des universités. Les étudiants sont des donneurs réguliers. Durant les vacances d'été, nous enregistrons une baisse de dons de sang parce que l'université ferme ses portes», a indiqué un responsable à la direction du CHUO. Mais l'opération se poursuit. La collecte mobile se fait actuellement après le f'tour près de la mosquée de l'USTO.