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Les marchands de la friperie en colère

par K. Assia

L'interdiction de l'importation de la friperie a fait réagir les commerçants d'El-Hamri qui n'ont pas hésité à afficher leur mécontentement quant à l'instauration d'une telle mesure. Cette interdiction est tombée comme un couperet chez ces commerçants qui, depuis son annonce, continuent à dénoncer les répercussions de cette disposition sur leur avenir. Un avenir qui malheureusement demeure incertain, vu que ce marché fait travailler plus de 200 pères de famille et crée quotidiennement de l'emploi à des dizaines d'autres. Sur des banderoles placardées le long de l'entrée du marché sur le deuxième périphérique, les commerçants ont demandé l'annulation pure et simple de cette mesure qui prive de nombreuses familles dans le besoin de recourir à des vêtements d'occasion. Les concernés rappellent dans cet ordres d'idée que leur activité est réglementée, puisque tous les certificats exigés par les services sanitaires et douaniers sont présentés lors des contrôles aux frontières. En affichant leur inquiétude à propos des répercussions de cette interdiction, les commerçants du marché de la friperie ont peur des jours qui viennent, puisqu'ils sont à peu près deux cents à occuper cette enceinte dans laquelle ils se trouvent depuis dix ans. Les autorités, pour leur part, expliquent que l'interdiction de la friperie est contenue dans la loi de finances 2012. Celle-ci a été initiée en vue d'encourager la production nationale, sachant que de nombreux opérateurs ont dénoncé la concurrence déloyale imposée par les vêtements d'occasion.

Pour rappel, l'Assemblée populaire nationale (APN) a approuvé, mercredi dernier, lors du vote du projet de loi de finances pour 2012, une quinzaine d'amendements proposés par la Commission des finances et du budget de cette Assemblée. Il s'agit de la reconduction de l'interdiction de l'importation de la friperie, autorisée dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2011, sur proposition de députés voulant faire profiter le Trésor public à travers l'imposition de taxes sur l'importation de la friperie, un phénomène qui, malgré son interdiction au niveau des ports, était en pleine expansion sur les frontières Est du pays. C'est ainsi que la majorité des députés ont validé l'introduction, sur proposition du Gouvernement cette fois-ci, d'un nouvel article (71-bis 3) qui interdit l'importation de la friperie via les ports. La Commission des finances a justifié cette démarche, dans son rapport final sur le texte de loi, notamment par le souci de la protection de la production nationale des textiles et les risques engendrés par ces vêtements utilisés sur la santé publique. Depuis l'autorisation de l'importation de la friperie il y a à peine quatre mois, des ministres, des opérateurs économiques et des syndicats ont exprimé leur mécontentement face à une telle mesure, jugée préjudiciable pour la production nationale du textile.