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Lutte antiterroriste: Alger et Londres sur la même longueur d'onde

par Mohamed Mehdi

« Nous partageons le point de vue de l'Algérie dans plusieurs domaines de la lutte antiterroriste, en particulier l'opposition au paiement de rançons», a déclaré hier le général-major Robin Searby, conseiller du Premier ministre britannique, lors d'une conférence de presse organisée à l'ambassade britannique à Alger, en présence de l'ambassadeur Martyn Roper.

Cette rencontre avec la presse intervient à l'issue du séjour à Alger du général-major Robin Searby pour assister au 3e round du dialogue bilatéral entre les deux pays consacré à la question de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.

Pour M. Searby, «la menace de l'AQMI est très importante» et «le combat doit être porté par tous les pays concernés par la sécurité dans la région du Sahel (Algérie, Maroc, Mauritanie, Mali et Niger)». Selon l'orateur, qui n'a pas été avare en éloges sur «les capacités de l'Algérie à affronter cette menace» de l'AQMI, la 3e rencontre du dialogue entre les deux pays a permis de travailler particulièrement sur la question du «financement du terrorisme» et des moyens de parvenir à assécher ses ressources. Il a été également question du «renforcement des compétences des pays du Sahel (Mali, Niger). «Mais notre plus grande coopération, c'est avec l'Algérie que nous l'avons, compte tenu de ses capacités de lutte contre le terrorisme», a-t-il ajouté.

Le dossier libyen n'a pas été absent des sujets de sécurité dans la région abordés lors de la conférence de presse de Robin Searby. Interrogé par des journalistes sur «le danger que constitue l'instauration d'un Etat théocratique en Libye pour le renforcement de l'AQMI», c'est l'ambassadeur du Royaume-Uni qui prend le relais pour répondre à cette question. «Premièrement, ceci (l'instauration d'un Etat théocratique, ndlr) n'intéresse que les Libyens, qui sont les seuls aptes à définir leur avenir. Bien entendu, un gouvernement fort en Libye peut aider la région à faire face au danger de l'AQMI».

Non satisfait de la réponse, le journaliste reformule sa question : «Est-ce vous pensez que l'instauration d'un Etat théocratique en Libye va renforcer AQMI dans la région ?». Là aussi, impossible de soutirer le moindre aveu à l'ambassadeur britannique. «Non, nous ne pensons pas que c'est le cas. Je n'accepte pas du tout cette déclaration. Lors de tous nos contacts avec le CNT (Conseil national de transition en Libye), il est clair que ce sera la paix et la stabilité dans la région. La sécurité sera la priorité», déclare M. Martyn Roper.

La même question revient encore sous une autre forme «plus précise», à savoir sur la possible «jonction» que pourraient avoir certains dirigeants armés libyens de la rébellion, «issus des groupes salafistes», avec AQMI. Pour l'ambassadeur, «c'est une situation qui concerne les Libyens». Et d'ajouter : «Nous comprenons la préoccupation des Algériens. Il y a une grande détermination chez les autorités libyennes à lutter contre le terrorisme», a-t-il conclu à ce propos.

De son côté, le général-major Robin Searby, interrogé sur la prise d'otages survenue il y a quelques jours à Tindouf, a affirmé que «le Royaume-Uni et l'Algérie travaillent pour faire appliquer la décision de l'ONU sur le non-paiement des rançons exigées par les groupes terroristes. L'Algérie est leader dans ce domaine, avec l'ONU. Nous allons travailler pour concrétiser cette résolution», a-t-il déclaré, précisant que «la 4e rencontre entre l'Algérie et le Royaume-Uni, sur la question de la lutte antiterroriste, aura lieu dans un an à Londres».