Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

La grève touche toutes les régions: Le chemin de fer paralysé

par A. Mallem & J.B.

La grève illimitée déclenchée dimanche par les cheminots du Centre du pays, rejoints lundi par leurs collègues de l'Ouest, a fait tache d'huile en atteignant la totalité de la région Est du pays.

En effet, les régions ferroviaires de Constantine et d'Annaba ont rejoint hier matin le mouvement de débrayage en arrêtant toute activité. « De Jijel à Skikda, en passant par Constantine, Batna et Biskra, aucun train n'a circulé », nous ont assuré des cheminots rencontrés hier matin au niveau de la gare centrale de Constantine. L'information a été confirmée au niveau de la gare et du dépôt de Sidi-Mabrouk où de nombreux travailleurs ont installé des piquets de grève. « Nous avons rejoint le mouvement déclenché par nos camarades d'Alger et d'Oran après avoir été informés des motifs de la grève et du bien-fondé des revendications qu'ils ont brandies, parce que ce sont également les nôtres », nous ont déclaré des cheminots à la gare de Sidi-Mabrouk en expliquant qu'ils attendent, depuis 2009, le paiement des différentiels résultant de l'augmentation des échelons. Suivant heure par heure les informations sur les négociations que mènent leurs représentants syndicaux avec la direction de l'entreprise, ainsi que le développement de la situation qu'il vont chercher même sur Internet, affirment-ils, les cheminots de Constantine ont assuré que le débrayage est illimité et qu'il est suivi à 100 % dans leur région par toutes les catégories des travailleurs, mis à part ceux de l'administration. Concernant cette dernière, il a été impossible aux représentants de la presse locale d'entrer en contact avec des responsables de la direction régionale ferroviaire.

A Oran et pour la deuxième journée consécutive, aucun train n'a circulé hier au niveau des trois gares ferroviaires. Selon un représentant du syndicat des travailleurs de la société nationale de transport ferroviaire (SNTF), la grève a été suivie à 100% au niveau des gares d'Oran, Es-Sénia et Oued Tlélat, tous services confondus. Tous les agents du service train, les mécaniciens et les agents des services recettes (les gares) sont entrés en grève illimitée depuis lundi, affirme notre interlocuteur, qui ajoute que le service train emploie quelque 78 contrôleurs et chauffeurs et près de 70 mécaniciens. La grève a pénalisé des centaines de voyageurs, puisque aucun train n'a pris le départ depuis les trois gares d'Oran. Une situation qui a contraint les usagers du rail à se rabattre sur les autres moyens de transport, notamment les taxis, pour effectuer leurs déplacements.

Les travailleurs de la SNTF ont entamé dimanche une grève «illimitée» suite au refus de la Direction générale de répondre favorablement à leur doléance portant rappel, déposée le 4 octobre dernier. Le Directeur des ressources humaines (DRH) de la SNTF, Noureddine Dakhli, cité par l'Aps, a déclaré que la direction générale avait négocié, début 2011, différentes plateformes de revendications qui ont abouti, par la suite, à un protocole d'accord signé entre la direction générale et la Fédération nationale des cheminots le 16 juin 2011. Il s'agissait d'une «augmentation de salaires de 5% avec un rappel à partir de janvier 2011». «Cependant, la direction générale a été surprise, le 3 octobre, par une autre revendication exigeant un rappel non pas depuis janvier 2011mais septembre 2009», a-t-il relevé.

Le représentant des travailleurs, Abdelhak Benmansour, avait indiqué pour sa part que cette grève a été déclenchée suite au refus de la direction générale de la SNTF de répondre favorablement aux doléances des travailleurs, qui exigent «un rappel de leur augmentation de salaires depuis septembre 2009». «Nous avons soumis notre revendication à la direction générale en la personne du directeur des ressources humaines (DRH), le 4 octobre dernier, en présence du directeur régional et du représentant de la Fédération nationale des cheminots», a précisé M. Benmansour. Il a ajouté qu'un délai de 10 jours a été demandé par la direction générale pour traiter le dossier. «Malheureusement (samedi), un refus catégorique nous a été signifié», a-t-il dit.