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Canicule, intoxications alimentaires, brûlures, agressions?: Ramadhan 2011, le mois de tous les dangers

par Sofiane M.

La première quinzaine du mois sacré a été torride pour les Oranais et en particulier les personnes vulnérables. La hausse du thermomètre a provoqué de nombreuses complications pour les malades chroniques. Les structures sanitaires d'Oran, notamment les UMC et le service de pneumologie, connaissent une très forte activité due à une affluence record des victimes du jeûne et de la chaleur. Quelque 200 asthmatiques, tous âges confondus, ont été admis en urgence aux différents services hospitaliers à Oran. Les victimes de la chaleur et du jeûne ont été admises pour consultations ou hospitalisées pour une courte durée. Il s'agit de personnes atteintes de maladies respiratoires ou cardiaques, souffrant le plus souvent de difficultés et de complications respiratoires, cardiovasculaires et diabétiques dues à la hausse des températures. Un dispositif sanitaire est mis en place pour traiter les cas de personnes âgées qui ont fréquemment une hypertension artérielle (HTA) ou une insuffisance cardiaque. Cette population reçoit des soins intensifs et peut regagner son domicile au bout de 24 heures de traitement d'attaque. Une série de mesures concernant l'orientation des malades vers les centres spécialisés d'Oran, ont été prises par les services concernés.

Le recours à l'oxygénation suivie de la mise sous nébuliseur (brumisation) à l'endroit des asthmatiques chroniques est une opération largement utilisée par les médecins des urgences médicochirurgicales.

La première quinzaine du mois de piété où les yeux de certains sont plus gros que leurs ventres, a connu aussi une hausse préoccupante du nombre des intoxications alimentaires. Produits périmés ou exposés au soleil : fruits, chamia, boissons, dérivés de viandes (viande hachée, merguez?) et pâtisseries restent parmi les premières causes des intoxications alimentaires. On dénombre ainsi plus d'une trentaine de cas nécessitant une prise en charge médicale d'urgence, par semaine, à Oran. Le nombre des victimes des intoxications est en réalité plus important, mais de nombreuses victimes recourent généralement à l'automédication ou consultent des médecins privés. Les services sanitaires ont aussi constaté une progression du nombre des accidents domestiques notamment les brûlures.

Le nombre des admissions pour diverses blessures à l'arme blanche est également en hausse durant ce mois sacré. Les services de la médecine légale délivrent chaque jour une soixantaine de certificats d'incapacité de travail pour des victimes d'agressions brutales à l'arme blanche qui souffrent de blessures graves à la tête et au visage. Certaines victimes grièvement blessées ont bénéficié de 21 jours d'arrêt de travail. La plupart des victimes ont été agressées dans les quartiers «chauds» de la ville, à l'exemple de M'dina Jdida, Haï Nasr (ex Derb) et Haï Yaghmoracen (ex St Pierre).

Contusions graves, blessures aggravées à l'arme blanche ou à l'aide d'objets contondants, sont parmi les principaux types d'agression. Le mois sacré est une aubaine pour certains énergumènes pour afficher leur animosité, leur violence, mais surtout leur instinct de haine sans raisons majeures et apparentes contre la société.         Rixes, agressions, accidents de la circulation, vols, coups et blessures volontaires et absence de contrôle de soi, ces facteurs majeurs ont provoqué des centaines de victimes à Oran.  La plupart des agressions, des délits et accidents ont lieu entre 15 et 20h. Sur la voie publique, dans les enceintes commerciales, les grands marchés, les embouteillages, les transports en commun et même devant les mosquées, ces faits sont froidement exécutés et imputés à la canicule, la soif, la fatigue, la nervosité, pour ne citer que ces raisons manifestes qui viennent se greffer maladroitement et inconsciemment au mois de Ramadhan.